Des mesures pour contrer le racisme à la Division scolaire franco-manitobaine

La Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) présente de nouvelles initiatives pour s'attaquer au racisme.

Profitant de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, lundi, elle a présenté les lignes directrices pour s’attaquer au problème qui a refait surface ces dernières années dans ses établissements.

L’automne dernier, le mot en n avait été prononcé par une enseignante au Collège Louis-Riel.

Cet incident a été à la source d’une altercation avec un élève. Sur les réseaux sociaux, des images d’une agression et de discussions tendues entre un membre du personnel et des élèves ont circulé et ont indigné des parents.

Dans un communiqué, la Division scolaire franco-manitobaine dit qu'elle s’est appuyée sur deux rapports externes pour établir son plan en 12 points, qui comprend la restructuration du poste de coordonnateur de la gestion des dossiers sur l’équité, l’inclusion et la diversité.

Un expert-conseil de l’organisme North American Center for Threat Assessment and Trauma Response avait passé une semaine au Collège Louis-Riel en novembre.

Mamadou Ka, conseiller du groupe Amicale de la Francophonie multiculturelle du Manitoba, avait aussi été embauché afin d’animer des groupes de discussion avec les élèves.

On voulait avoir un œil critique sur ce qui se faisait. On ne voulait pas juste la pointe de l'iceberg et à partir de là on est arrivé à ce qui a été annoncé lundi, indique le directeur général de la DSFM, Alain Laberge. 

M. Laberge affirme également que le plan a été instauré en s'inspirant entre autres de ce qui se faisait dans les autres divisions scolaires au Manitoba, mais également ailleurs au Canada.

Parmi les nouvelles mesures, la DSFM veut développer une directive administrative antiraciste, réviser ses politiques administratives et mettre en place un groupe de travail composé de direction d’écoles, d’enseignants et de direction de services pour faire des recommandations au ministère de l’Éducation.

De plus, parmi les nouvelles initiatives figurent de la formation pour le personnel et les parents ainsi que la mise en place de groupes de discussion avec les élèves dans toutes les écoles secondaires.

Les administrateurs des écoles sont heureux de compter sur un plan tangible, affirme Alain Laberge, en précisant qu’il ne sera pas implanté au même rythme dans chaque établissement.

Chaque école a un vécu différent. On n’est pas au même endroit partout dans la province. C'est la beauté de la DSFM. On a des écoles partout qui vivent dans des milieux différents. Mais ce qu'on veut, c'est s'assurer d'avoir le même message et d'être cohérent dans le quotidien, explique-t-il.

L’organisme Parents contre le racisme salue cette mesure de la Division scolaire, qu’il considère comme une grande avancée.

C’est un grand pas dans le combat contre le racisme. Si on regarde il y a quelques années, ce plan était quasiment inexistant, lance la présidente de Parents contre le racisme, Ramatoulaye Chérif.

Elle souligne cependant quelques points sur lesquels il faut encore travailler.

On pousse toujours pour une politique vraiment stricte contre les actes racistes au sein de l’école, indique-t-elle en précisant qu'il devrait y avoir des conséquences pour que toute personne qui voudrait perpétrer des actes racistes y pense à deux fois.

Ramatoulaye Chérif souhaite aussi qu'il y ait une révision du matériel pédagogique et la mise en place d’un système de report de plaintes d’actes racistes.

Elle affirme que Parents contre le racisme travaille avec la DSFM pour l’épanouissement des enfants de toute origine ethnique en milieu scolaire.

Dans son communiqué de presse, la DSFM dit vouloir que le combat contre le racisme soit mené autant par les familles et la communauté que par l’école.

Avec des informations de Patrick Foucault