Étudier la santé mentale des jeunes francophones pour mieux les aider
Trois professeures de deux universités francophones entameront une recherche l'automne prochain.

Selon la professeure Danielle de Moissac, la santé mentale des étudiants postsecondaires se dégrade de plus en plus au fil des ans.
Photo : iStock
Avec deux autres professeures des universités de Saint-Boniface et de Moncton, Danielle de Moissac vient d’obtenir une subvention pour mener une recherches sur la santé mentale des jeunes francophones.
La professeure de sciences biologiques à l'Université de Saint-Boniface n'est pas une première venue dans le domaine, elle qui a étudié le bien-être et les comportements à risques des étudiants de langue française depuis 2006. Cette démarche a été reprise en 2012, en 2018 et en 2020.
Elle remarque que plus on avance dans le temps, moins la santé mentale est bonne chez les jeunes. Et les choses ne se sont pas améliorées avec la pandémie
.
Il sera donc intéressant de constater
, dans la nouvelle étude, à quel point la pandémie a eu un impact sur la santé mentale globale des étudiants, dit-elle. Mais surtout, cette étude mettra l’accent sur l’accès aux soins, ce que les anciennes études ont moins abordé.
La recherche sera effectuée l'automne prochain, à l’Université de Saint-Boniface par Danielle de Moissac et N’Deye Rokhaya Gueye, professeure en sciences mathématiques. À l’Université de Moncton, elle sera menée par la professeure de psychologie Vicky Plourde. Les chercheuses visent obtenir des résultats au printemps 2023.
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Danielle de Moissac explique que le partenariat avec le Nouveau-Brunswick permettra de voir s’il y aura une différence importante dans les deux milieux
, puisque la province de l’Atlantique est officiellement bilingue.
Les chercheuses ont reçu une subvention de plus de 60 000 $ de la part des Instituts de recherches en santé du Canada.
Des recherches qui se transforment en initiatives concrètes
Danielle de Moissac rappelle que ces recherches peuvent avoir des retombées dans les communautés. Ainsi, les résultats de ses recherches antérieures ont donné lieu à des initiatives en santé mentale à l’Université de Saint-Boniface.
Elle cite le développement d’un outil de dépistage pour des étudiants qui font la transition vers le postsecondaire et qui permet de mieux appuyer ces étudiants-là
, ainsi que le développement d’un programme de mentorat.
Avec ses recherches, Danielle de Moissac espère pouvoir continuer à sensibiliser les administrations universitaires et les services aux étudiants sur l’enjeu de la santé mentale chez les étudiants.
Elle souhaite aussi que la recherche interpelle les gouvernements quant à l’importance d’implanter des services psychologiques dans les milieux postsecondaires, en raison des besoins criants.
Les services en français, oui, on en a au Manitoba, mais il y a d’énormes besoins
, affirme-t-elle.
Si on peut mieux soutenir les jeunes en transition du milieu scolaire au postsecondaire, on peut les outiller pour le restant de leur vie et leur faire prendre les bonnes habitudes de recourir aux services d'aide quand ils en ont besoin
, conclut-elle.