Budget 2022 : la C.-B. détaille les 633 M$ alloués à la réduction de l’itinérance

En tout, 264 millions de dollars iront à un plan de logement permanent pour garantir que les quelque 3000 personnes hébergées temporairement pendant la pandémie ne retournent pas dans la rue. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms (CBC)
Dans son budget 2022 présenté en février, la Colombie-Britannique a alloué 633 millions de dollars à la réduction de l’itinérance. Jeudi, plusieurs ministres ont présenté des initiatives qui profiteront de ce financement.
Le but, selon le ministre du Logement, David Eby, c'est d’agir en amont et de déterminer les sources d'itinérance afin de les contrecarrer.
Un total de 35 millions de dollars sur trois ans sera destiné à aider les jeunes pris en charge par le gouvernement jusqu'à l'âge de 27 ans, avec notamment une exemption de revenus illimitée, une aide au loyer et un meilleur accès à plusieurs programmes sociaux ainsi que de meilleures prestations médicales.
Plus de 3000 personnes devraient également recevoir une aide de 600 $ par mois pour payer leur loyer et accéder à un logement dans le marché privé. Elles devraient également recevoir des soutiens sociaux et en matière de santé.
La province compte aussi doubler le nombre de spécialistes en intégration communautaire afin d’aider les personnes sans-abri à s'y retrouver entre les programmes gouvernementaux et les formes de soutien disponibles.
Le nombre de ces spécialistes passera de 73 à 190, explique Nicholas Simons, le ministre du Développement social et de la Réduction de la pauvreté.
« Nous financerons des trousses de démarrage pour les locataires afin d'aider les personnes qui passent de l'itinérance à un logement plus stable. »
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Répartition pour les francophones
Le codirecteur de La Boussole, Maxime Barbier, se réjouit de ces annonces, car il a l'impression que cela va dans le bon sens. Compte tenu de la crise du logement très forte à Vancouver
, il aurait toutefois espéré que cela aille « encore plus vite, plus fort ».
Il explique qu’il faudra se contenter de ces annonces pour l’instant et note un bémol :On ne voit pas [apparaître] la barrière de la langue
dans les chiffres, dit-il.
« C'est un souci parce que [...] nous on a beaucoup de bénéficiaires qui ne parlent pas anglais, seulement français. C'est juste une barrière supplémentaire et c'est très difficile de s'en sortir quand on a cette barrière de la langue. »
Maxime Barbier explique que La Boussole continuera à travailler avec le gouvernement provincial pour que ces chiffres tiennent un jour compte de la population francophone.
Éviter le retour à l'itinérance
Stephen D'Souza, directeur général des Homelessness Services Association of BC, s’est réjoui du détail de ces investissements. C'est un bon début vers une stratégie globale
, dit-il.
Du côté du programme gouvernemental de complexes de logements pour les personnes aux besoins particuliers, la somme allouée est de 164 millions de dollars sur trois ans. Cela aidera les personnes les plus vulnérables ayant des problèmes complexes de santé, de santé mentale et de toxicomanie, qui pourraient avoir besoin d'un niveau de soutien accru.
La ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Sheila Malcolmson, explique que les personnes ayant accès à ce type de logement obtiennent des soutiens là où elles vivent, notamment des services d'infirmières, de pairs aidants, de travailleurs sociaux et d'autres professionnels de la santé
.
Quatre projets, sur un total de 20 annoncés, ont débuté en janvier.
Par ailleurs, 264 millions de dollars iront à un plan de logement permanent pour s'assurer que les quelque 3000 personnes qui ont été hébergées temporairement pendant la pandémie ne retombent pas dans l’itinérance.
Tangie Genshorek, la directrice générale d'A Way Home Kamloops, explique que les jeunes qui sortent de la prise en charge du gouvernement sont particulièrement vulnérables
et est satisfaite que les appels à l'action aient été entendus.
La ministre du Développement de l'enfance et de la famille, Mitzi Dean, reconnaît également cette réalité. Elle ajoute que la plupart des parents font tout ce qu'ils peuvent
et qu’il faut aider les jeunes à faire cette transition vers l'âge adulte.
Avec des informations de Wildinette Paul