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Ottawa prolonge la durée de séjour d’urgence des Ukrainiens à trois ans

Des femmes et des enfants visiblement fatigués attendent à un poste-frontière en Pologne.

Des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine arrivent au poste-frontière de Medyka, en Pologne.

Photo : Associated Press / Daniel Cole

Radio-Canada

Le gouvernement canadien a prolongé à trois ans la durée de séjour permise aux Ukrainiens qui cherchent refuge au pays pour fuir la guerre. Deux semaines après avoir annoncé la mise sur pied d’un programme de voyage d’urgence pour les réfugiés ukrainiens, Immigration Canada a ouvert les inscriptions jeudi sur Internet (Nouvelle fenêtre).

Les applications pour l'autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine (AVUCU) sont maintenant ouvertes, a déclaré le ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser, sur Twitter jeudi.

Les demandes de résidence temporaire – qui sont sans frais – peuvent être présentées en ligne à partir de n'importe où dans le monde par les Ukrainiens et les membres de leur famille immédiate de toute nationalité, a indiqué le ministère par voie de communiqué.

Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), est d'avis que c’est une très bonne nouvelle pour les Ukrainiens.

D’un point de vue juridique, les Ukrainiens qui fuient leur pays ne sont pas persécutés par les autorités de leur pays ou par le gouvernement. Selon la Convention de Genève, pour être reconnu réfugié, il faut faire la démonstration qu’on est individuellement à risque et que le gouvernement du pays dont on est originaire n’est pas capable d’assurer [notre] protection, a expliqué M. Reichhold à l’émission Le 15-18 sur ICI Première.

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Ainsi, les personnes qui vont arriver au Canada sont juridiquement considérées comme déplacées, conformément au droit international.

Pendant leur séjour au pays, les Ukrainiens bénéficieront d’un permis de travail immédiatement après leur arrivée, d’un permis d’études ainsi que d’un accès à des soins de santé. Au Québec, ils auront notamment accès à la RAMQ, à un permis de conduire ainsi qu’aux services de garde subventionnés.

Cette durée étendue offre une flexibilité additionnelle face à l'incertitude de la situation sur le terrain en Ukraine, a expliqué en entrevue le ministre de l'Immigration, Sean Fraser.

Le ministre s'attend à ce que cette durée facilite aussi l'accès à un emploi pour les Ukrainiens qui trouveront refuge temporairement au Canada. Des organisations qui cherchent à embaucher des Ukrainiens (sauront) qu'ils pourront les avoir comme employés dans leur entreprise pour, potentiellement, une plus longue période , a-t-il dit.

Selon les dires du ministre, Ottawa a été mis au courant de dizaines de milliers d'occasions d'embauche par des employeurs canadiens qui souhaitent faire leur part, à leur façon, face à l'invasion russe de l'Ukraine.

D'ailleurs, le fédéral a aussi mis en ligne jeudi un portail web dans le but de mettre en contact des travailleurs venus de l'Ukraine avec des organisations prêtes à les embaucher.

L'objectif de l'Autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine (AVUCU) est de permettre à des Ukrainiens et les membres de leur famille immédiate de s'installer au Canada, mais de décider ensuite où ils veulent s'établir à plus long terme.

Ceux qui souhaiteraient rester au Canada au terme des trois ans pourront tenter de le faire en demandant une résidence permanente, a relevé le ministre. Or, dans un premier temps, l'importance était de s'assurer que les Ukrainiens aient rapidement une voie d'accès adaptée comme l'AVUCU, a insisté le ministre.

L'AVUCU écarte tout plafonnement. Des seuils existent pour ce qui est d'autres types de requête en matière d'immigration, c'est-à-dire celles de réinstallation à titre de réfugié et aux volets pour la résidence permanente , spécifie d'ailleurs le document d'information d'IRCC joint au communiqué de l'annonce de jeudi.

Le visa reste obligatoire

Il ne suffira cependant pas aux Ukrainiens de remplir un formulaire Internet et de monter dans un avion pour entrer au Canada.

L’obligation de se procurer un visa demeure en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Pour obtenir ce visa, les Ukrainiens qui voudront venir au pays devront préalablement fournir aux autorités canadiennes des données biométriques afin d’établir leur identité et rencontrer un représentant du gouvernement canadien sur place.

Pour ce faire, les réfugiés devront se rendre dans une ambassade, un consulat ou un centre de visas canadiens. Des bureaux ont été aménagés à cette fin notamment à Vienne, à Varsovie et à Bucarest. Les heures d’ouverture de ces bureaux pourraient être prolongées au besoin.

Aux Communes, tant le Nouveau Parti démocratique que le Bloc québécois ont critiqué le fait que des données biométriques sont exigées pour l'AVUCU. Les partis d'opposition réclament aussi que les vérifications de sécurité soient faites à l'arrivée des Ukrainiens au pays plutôt que d'être effectuées en amont.

Les Ukrainiens qui ne sont pas vaccinés contre la COVID-19 pourront aussi trouver refuge au Canada, mais ils devront respecter certaines conditions très strictes, notamment être testés plusieurs fois après leur arrivée au Canada.

Des réfugiés, en habits et manteaux d'hiver, attendent en file. Autour d'eux, des tentes et des déchets.

Des réfugiés ukrainiens attendent des autobus après avoir traversé la frontière de la Pologne le 7 mars 2022.

Photo : Getty Images / LOUISA GOULIAMAKI

Selon Justin Trudeau, qui était questionné mercredi sur les délais de traitement des demandes de voyage d’urgence vers le Canada, il faudra prévoir jusqu’à deux semaines avant de recevoir le visa qui permet de se prévaloir d’un voyage d’urgence au Canada.

Beaucoup de Canadiens, dont plusieurs d’origine ukrainienne, ont fait part ces dernières semaines de leur volonté d’accueillir et de parrainer des familles ukrainiennes qui fuient la guerre et qui ont dû trouver refuge dans les pays limitrophes de l’Ukraine. Ces pays doivent gérer un flux migratoire de plus de 3 millions de personnes, dont 2 millions seulement en Pologne.

Dans la mesure où cette procédure accélérée d'accueil de réfugiés ukrainiens a été annoncée il y a deux semaines, il se sera écoulé au total environ un mois avant que le Canada n'accueille ses premiers réfugiés.

Selon le décompte de l'ONU publié jeudi, plus de trois millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, dont plus de la moitié se sont réfugiés en Pologne.

Avec les informations de La Presse canadienne

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