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Femmes en musique : plusieurs organisations réclament une relance inclusive

Charlotte Cardin joue de la guitare, assise sur un tabouret et entourée de choristes.

Si des artistes comme Charlotte Cardin parviennent à s’imposer, les femmes restent sous-représentées en musique.

Photo : evenko / Patrick Beaudry

Radio-Canada

La polémique provoquée la semaine dernière par l’absence d’artistes féminines dans la programmation du prochain Festi-Plage, en Gaspésie, a remis en lumière le manque de parité dans les festivals de musique au Québec. Plusieurs organisations ont publié lundi une lettre appelant à une relance inclusive en musique. 

Cosignée par DIG! (Différences et inégalités de genre dans la musique au Québec), Femmes en musique, la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec ou encore le Collectif diversité de genre dans la musique au Québec, cette lettre indique que ces organisations « joignent leurs voix pour demander à tous les diffuseurs publics du Québec, incluant les festivals, de se doter d’un plan d’action afin de viser une relance culturelle postpandémique réellement inclusive ».

Elle fait suite à une autre lettre ouverte parue en 2017 dans laquelle le mouvement Femmes en musique dénonçait la persistance d’inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu du spectacle. 

Au cours des cinq dernières années, des initiatives ont été lancées par différentes organisations, comme la création, par Femmes en musique, d’un répertoire pour entrer rapidement en contact avec des professionnelles et des artistes féminines des métiers de la musique, la mise en place de l’outil de découverte musicale Place aux femmes et à la diversité par Musique bleue, ou encore le développement d’une cartographie inclusive de ressources en musique au Québec par DIG!.

Aller plus loin

Toutefois, il reste encore du chemin à parcourir pour refléter davantage la diversité dans l’industrie de la musique. À la lumière des événements relayés la semaine dernière [...], il nous apparaît clair que ces stratégies ne suffiront pas aussi longtemps qu’elles ne seront pas mises à profit dans l’ensemble de l’écosystème musical québécois, précise-t-on dans la lettre. 

On aimerait être plus consultées et avoir plus de visibilité, affirme Lysandre Champagne, musicienne, membre de Femmes en musique, mais aussi chercheuse en sociologie sur la question de l’inclusion des femmes dans le secteur de la musique émergente. 

Les organisations cosignataires de la lettre proposent plusieurs idées pour faire évoluer le milieu musical, telles que l’instauration de quotas, l’embauche de commissaires à la diversité ou encore l’offre de formations sur les biais inconscients.

Si on n’ébranle pas un peu un système, il n’y aura pas de changement, souligne Caterine Bourassa-Dansereau, codirectrice du tout nouvel Observatoire francophone pour le développement inclusif par le genre. 

Presque la parité au Festif! de Baie-Saint-Paul

Depuis trois ans, le Festif! de Baie-Saint-Paul s’est donné comme objectif d’atteindre la parité dans sa programmation. Lors du prochain festival, environ 45 % de la musique que le public pourra entendre sur scène sera portée par des femmes. Pour nous, ça devient naturel, explique Anne-Marie Dufour, directrice de la production des spectacles et du développement durable du festival. 

Pour les trois intervenantes, les diffuseurs doivent faire preuve de volontarisme pour permettre aux femmes de briller davantage sur leurs scènes. On devrait avoir des lignes de conduite, des engagements, estime Caterine Bourassa-Dansereau. Après, on devrait regarder notre programmation en se disant : “Est-ce qu’on a oublié certains groupes qui représentent la diversité de la société? Est-ce [qu’on pourrait] faire un effort pour que ce soit plus inclusif?"

Il faut inclure la diversité dans les pratiques quotidiennes, ajoute Lysandre Champagne.

Pour plus de curiosité envers les artistes féminines

Anne-Marie Dufour encourage les festivals à faire preuve de plus de curiosité envers les artistes moins connues et à prendre des risques : Il faut faire confiance aux festivaliers; ils peuvent apprécier des artistes moins grand public. Surtout que si cette musique se rend davantage aux oreilles des gens, ces derniers auront plus tendance à acheter des billets ultérieurement pour des concerts de ces artistes et donc à alimenter un cercle vertueux pour consolider la place des femmes en musique.

Selon celle qui est aussi membres de Femmes en musique, les artistes populaires ont également un rôle à jouer. Si des artistes qui ont une grande tribune donnent l’exemple et imposent le fait d’avoir des artistes féminines en première partie de leurs concerts, on va en entendre parler!

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