Les organisations caritatives de Thunder Bay se préparent à une flambée des prix

Des bénévoles sont venus donner un coup de main dans l'entrepôt d'une banque alimentaire. Aux banques alimentaires, on constate une augmentation du nombre de familles ayant besoin d'aide alimentaire en raison du prix des aliments.
Photo : Svjetlana Mlinarevic/Harvest Manitoba
Les organisations caritatives de Thunder Bay se disent optimistes quant à leur capacité de relever les défis posés par la hausse des prix du carburant et les pénuries alimentaires potentielles.
Cependant, disent-ils, ce sera un immense défi.
L'essence à travers le Canada se vendait environ 2 $ le litre ce lundi (elle s’est détaillée en moyenne à environ 1,45 $ à Thunder Bay au cours de la dernière année) et la hausse des coûts de transport devrait faire grimper les prix des denrées alimentaires.
Michael Quibell, directeur général de la banque alimentaire Dew Drop Inn, s'attend à voir encore plus de personnes affamées se présenter aux repas quotidiens.
Il demeure convaincu qu'on pourra les accueillir.
Des levées de fonds à venir
La Dew Drop Inn reçoit de grandes quantités de nourriture de la Regional Food Distribution Association (RFDA), y compris de la nourriture d'une organisation appelée Second Harvest, qui collecte des dons de nourriture périmée dans les épiceries locales.
Tant que ces réseaux de redistribution resteront robustes, il faudrait une catastrophe importante pour que la banque alimentaire se rende à un point où elle ne serait plus en mesure de répondre à la demande de repas, bien que certains aliments puissent manquer, dit M. Quibell.
La Dew Drop Inn a prévu un certain nombre de collectes de fonds pour l'année, notamment une vente aux enchères en ligne en avril, des barbecues hebdomadaires en été et un dîner à emporter, en collaboration avec Centraide.
L'un des principaux fournisseurs de la Dew Drop Inn déclare que les coûts de transport élevés pourraient entraîner des changements dans les types d'aliments qu'il fournit aux banques alimentaires et aux programmes d'alimentation, voire dans la quantité de nourriture qu'il fournit.
Actuellement, la RFDA expédie des fruits et légumes frais du Sud de l'Ontario environ une fois par mois.
Cela va être problématique, car je sais que nous allons assister à une énorme augmentation des coûts
, avance le directeur général Volker Kromm. C'est quelque part entre 4 500 $ et 5 500 $ par chargement. Maintenant, si vous imaginez que le prix du carburant double, qu'est-ce que cela va faire à nos coûts?
M. Kromm espérait augmenter les expéditions de légumes à la RFDA, mais il envisage désormais la possibilité de les réduire légèrement.
Ce serait toutefois un coup porté à l'engagement de l'organisation de rendre ses paniers alimentaires plus sains, selon lui.
« Le plus triste, c'est que, oui, nous pourrions opter pour certains produits secs [et] des aliments en vrac moins chers à l'achat , mais ils ne sont pas, comme je le dis, les plus sains. […] Nous devrons donc peut-être essayer de trouver des subventions pour certains fruits et légumes tout comme les céréales, sur lesquelles nous nous sommes engagés. »
Pendant ce temps, une réunion avec le personnel a été tenue pour essayer de trouver améliorer le système afin d'économiser de l'argent, et il recherche de nouveaux financements pour aider à compenser les coûts supplémentaires.
Maintenir les valeurs face à l'augmentation des coûts
Des groupes de services locaux tels que les clubs Rotary ont demandé comment ils pouvaient aider, a précisé M. Kromm.
Nous devrons peut-être organiser une collecte de fonds qui dirait : "Nourrissez les coûts du carburant"
, suggère-t-il. Ce n’est pas très excitant, mais ça demeure essentiel à notre fonctionnement.
Comme le RFDA, Roots to Harvest, qui est en train de devenir un centre alimentaire communautaire, ne veut pas compromettre ses valeurs afin de faire face à l'augmentation des coûts, selon la directrice générale Erin Beagle.
Roots to Harvest offre des repas du dimanche aux aînés en partenariat avec la Dew Drop Inn. On y propose également des paniers alimentaires mensuels pour les réfugiés et les nouveaux arrivants, et des marchés alimentaires communautaires hebdomadaires où l’on propose des produits à des prix subventionnés ou de gros.
Comme Michael Quibell, Erin Beagle se dit persuadé que son organisation pourra affronter la tempête des prix alimentaires plus élevés, car Roots to Harvest a déjà survécu à la pandémie de COVID-19.
« Si la pandémie m'a montré quelque chose, c'est que, lorsqu'il y a un besoin national, mondial, il y a des ressources pour compenser. L'argent a circulé très rapidement pendant la pandémie. Cependant, l'organisation devra peut-être être plus sélective sur les aliments qu'elle achète pour étirer ses dollars autant que possible. »
Roots to Harvest vend présentement une large gamme de fruits et légumes sur ses marchés, notamment des bananes, des baies et de la laitue, pour ne citer que ceux-ci.
Nous devrons peut-être être plus ingénieux sur la façon dont nous les utilisons ou sur ce que nous utilisons. Et, vous savez, achetez du chou au lieu de la romaine […] Nous devrons peut-être nous habituer à manger parfois autre chose.
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D'après les informations de CBC News