•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Meurtre de Daphné Huard-Boudreault : deux policiers comparaissent en déontologie

Des amis de Daphné Huard-Boudreault lui ont rendu hommage le 1er avril au soir.

Daphné Huard-Boudreault est morte le 22 mars 2017. Ses funérailles ont eu lieu le 2 avril suivant.

Photo : Radio-Canada

Deux policiers de la Régie intermunicipale de police Richelieu Saint-Laurent ont comparu devant leur comité disciplinaire, lundi, cinq ans après la mort de Daphné Huard-Boudreault, une jeune femme de 18 ans assassinée par son ex-conjoint, peu de temps après leur rupture.

L'agente Brigitte Légaré et le sergent Martin Fiset doivent s'expliquer à la demande du père de la victime, qui leur reproche leur négligence.

Le meurtre – commis le 22 mars 2017 à Mont-Saint-Hilaire par Anthony Pratte-Lops, un jeune homme de 22 ans aux antécédentes violents – avait révolté tout le Québec.

Daphné Huard-Boudreault avait été poignardée à mort peu de temps après avoir demandé l'aide de la police pour aller récupérer ses effets personnels à son ancien appartement, toujours occupé par son ex-conjoint reconnu comme violent. Les policiers qui la suivaient en voiture étaient finalement arrivés trop tard pour la protéger.

Ceux-ci doivent maintenant se défendre en déontologie. Les audiences ont débuté lundi. Quatre autres journées sont prévues.

Les parents de la victime et du meurtrier côte à côte

Le père de la victime, qui s'est battu pour faire appel d'une première décision, est appuyé par son ex-conjointe, la mère de Daphné.

Selon lui, les policiers auraient dû savoir, même si sa fille ne souhaitait pas porter plainte, que la situation représentait un degré de dangerosité élevé, vu les informations disponibles au sujet de son ancien ami de cœur dans le Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ), l'outil privilégié des policiers.

Fait particulier : les parents adoptifs d'Anthony Pratte-Lops – condamné à la prison à vie pour meurtre non prémédité, sans possibilité de sortie avant 18 ans – soutiennent ceux de la victime dans leur démarche.

Le comité disciplinaire devra trancher si l'agente Légaré et le sergent Fiset ont dérogé de leur code de conduite en ne prenant pas en considération tous les facteurs de danger pour la victime.

Aucune accusation criminelle ne sera toutefois déposée contre les deux policiers, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ayant déjà exclu cette possibilité en mars 2019.

Isabelle Richer s'entretient avec Marcel Savard, ancien directeur général adjoint de la SQ.

Interviewé par Isabelle Richer, lundi après-midi sur ICI RDI, l'ancien directeur général adjoint de la Sûreté du Québec (SQ) Marcel Savard a reconnu qu'un premier appel à l'aide lancé par Daphné Huard-Boudreault, le 22 mars 2017, aurait dû mettre la puce à l'oreille des policiers.

En effet, la jeune femme avait appelé le 911 plus tôt dans la journée alors qu'elle se trouvait sur son lieu de travail, un dépanneur, pour dire que son ex-conjoint se trouvait dans son véhicule et qu'il refusait d'en sortir.

Cet épisode – qui s'apparente à une certaine séquestration, selon M. Savard – aurait dû normalement sensibiliser les policiers.

Cela dit, lorsque Daphné Huard-Boudreault s'était présentée au poste de police, un peu plus tard, l'agente au dossier avait tenté en vain de la convaincre de porter plainte contre Anthony Pratte-Lops; elle avait aussi insisté pour la raccompagner chez elle – ce qu'a confirmé le DPCP.

Ces gestes montrent que la policière prenait la situation au sérieux, selon M. Savard.

Avec les informations de Pascal Robidas

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.