Moins de données sur la COVID-19, les partis d’opposition du N.-B. sont inquiets
La province indique que le tableau de bord COVID-19 sera mis à jour chaque semaine, pour le reste du mois de mars. Par écrit, un porte-parole du ministère de la Santé indique que cette transition fait partie du processus pour apprendre à vivre avec la COVID.
Photo : Reuters / Yves Herman
Dans une semaine, le 14 mars, le Nouveau-Brunswick lèvera toutes les restrictions sanitaires. Du même coup, la province annonce qu’elle partagera de moins en moins de données sur la COVID-19, ce qui inquiète les partis d'opposition qui craignent que l'on ne suive plus l'évolution de la pandémie.
Avec la fin des mesures sanitaires, les Néo-Brunswickois n’auront plus accès aux données quotidiennes de la COVID-19 sur le tableau de bord de la province. Les renseignements seront plutôt inscrits dans la section des maladies transmissibles du site web de la santé publique
, pouvait-on lire dans un communiqué de presse lors de l’annonce de la fin des mesures sanitaires.
Par écrit, un porte-parole du ministère de la Santé indique que cette transition fait partie du processus pour apprendre à vivre avec la COVID, et que cela signifie que « nous diminuerons la fréquence des rapports quotidiens sur la COVID-19 et que nous consacrerons notre temps et nos ressources à d’autres priorités en matière de santé publique », indique Bruce Macfarlane, porte-parole du ministère de la Santé.
La province indique que le tableau de bord COVID-19 sera mis à jour chaque semaine, pour le reste du mois de mars et que la santé publique continuera de surveiller la situation de près, en informant la population sur les risques et les nouveaux variants, au besoin.
Plusieurs interrogations
Le chef de l’opposition officielle, Roger Melanson, se pose plusieurs questions. Ce n’est pas clair, ce que le gouvernement va nous fournir. C’est ça, l’enjeu
, dit-il.
Roger Melanson s’inquiète qu’il y ait de moins en moins d’informations accessibles sur l’état de la pandémie sur le site web du ministère de la Santé, car la province ne précise pas quels types d’informations seront divulguées.
C’est certainement un point d'interrogation. En n'ayant pas les données et cette transparence d'information, ça va évidemment remettre en question ce qui est la réalité de la pandémie au Nouveau-Brunswick. C’est clair et net qu’au minimum, on devrait savoir le nombre d'hospitalisations
, lance-t-il.
Le chef intérimaire du Parti libéral croit que le gouvernement a une responsabilité d’informer la population pour que les Néo-Brunswickois puissent décider de continuer à suivre les mesures sanitaires ou non.
Le gouvernement devrait quand même informer les gens des données, qu’est-ce qui est le contexte du nombre de cas qui existe toujours au Nouveau-Brunswick, pour qu’il y ait une transition, pour que les gens soient outillés pour prendre les bonnes décisions
, dit-il.
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De son côté, Kevin Arseneau, député de Kent-Nord, croit que le gouvernement tente de tout couper, trop rapidement.
Je ne pense pas que c’est la chose responsable à faire, la pandémie comme telle, il peut y avoir une évolution du virus, ça peut revenir en force n’importe quand et on n’est pas sorti du bois
, lance-t-il.
Il croit qu’il est temps de passer à d’autres étapes de surveillance de la pandémie, mais qu’il faut assurer un suivi et rester prudent.
« Pourquoi couper ces données-là lorsqu’on ne sait pas encore si la pandémie est réellement finie et lorsqu'on ne sait pas encore les effets de la COVID longue? »
On va avoir beaucoup moins de mécanismes pour nous préparer. Je pense que le seul indicateur d’une prochaine vague, si on baisse complètement les bras, va être les salles d’urgence, les hôpitaux et les soins intensifs. Et par ce temps-là, il sera déjà probablement trop tard
, dit Kevin Arseneau.
Le chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, croit qu’il faut continuer de suivre l’évolution de la COVID-19, mais que ces informations devraient être soumises aux mêmes politiques que les données sur les autres virus et maladies transmissibles
, indique-t-il dans un courriel.
Tout le monde est bien conscient de l'existence de la COVID-19 et doit évaluer ses propres risques et agir en conséquence
, ajoute Kris Austin.
D'après les informations d'Alix Villeneuve