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Crise immobilière : quand les grands-parents ou les enfants vivent dans le jardin

Une minimaison installée à côté d'une maison.

D'Arcy McNaughton vit avec sa famille dans cette minimaison installée dans la cour de ses beaux-parents, près de Toronto.

Photo : Fournie par Acorn Tiny Homes

La Ville de Toronto offre depuis février 2022 la possibilité de construire un pavillon-jardin dans sa cour arrière. Les constructeurs confirment que ces petites maisons intéressent de plus en plus les Ontariens et les Torontois, qui y voient une occasion de cohabiter avec des aînés ou des proches tout en contrant la crise immobilière.

Monica et Ric Doedens vivent dans un « bungalow » du quartier Etobicoke à Toronto, mais d'ici un an, c'est dans leur jardin qu'ils prévoient d'emménager... ou plutôt dans le pavillon-jardin dont ils sont en train de dessiner les plans avec leur architecte.

Le couple avait initialement envisagé d’emménager dans une grande maison avec des amis pour finir leurs jours, mais le projet est tombé à l’eau. Construire un pavillon-jardin derrière leur maison s’est imposé comme une solution idéale pour vieillir chez eux en toute sécurité.

[Mes parents] refusaient de partir de chez eux et d’aller dans un endroit où ils recevraient de meilleurs soins. Nous ne voulions pas faire vivre cela à nos enfants, raconte Monica Doedens, 62 ans.

Ric et Monica Doedens et Daniel Hall regardent un iPad, assis dans une salle à manger.

Ric et Monica Doedens regardent les plans de leur futur pavillon-jardin en compagnie de leur architecte, Daniel Hall.

Photo : Radio-Canada / Andréane Williams

Leur fille et son mari payeront pour la construction du pavillon-jardin et emménageront dans la maison principale avec leur nouveau-né.

Un pavillon-jardin d'environ 110 mètres carrés, comme celui que veulent construire les Doedens, coûte entre 300 000 et 500 000 dollars alors qu’une maison sur un seul étage à Toronto peut facilement se vendre plus d'un million de dollars.

Ils pourront avoir une maison à un prix abordable et nous pourrons continuer à nous entraider. Nous sommes tous gagnants, lance Ric Doedens.

Des habitations de plus en plus populaires

Depuis février, la Ville de Toronto permet la construction de pavillons-jardins, de petites maisons qui se trouvent habituellement dans la cour arrière d'une propriété, ou au-dessus d'un garage.

Le président de la firme d'architecture torontoise The Architect Builders Collaborative Inc., Daniel Hall, affirme que la demande pour ce type d’habitation est en pleine expansion dans la région du grand Toronto.

Un croquis du futur pavillon-jardin de Ric et Monica Doedens.

Un croquis du futur pavillon-jardin de Ric et Monica Doedens.

Photo : Fournie par The Architect Builders Collaborative Inc.

Les projets comme celui de Ric et Monica sont de plus en plus populaires. Nous recevons à peu près deux appels par semaine de gens qui s'intéressent à un pavillon-jardin et la plupart d'entre eux pensent à un [projet] multigénérationnel, indique-t-il.

Il pense que jusqu'à 100 000 maisons du genre pourraient être construites à Toronto d'ici 10 ans.

Les minimaisons séduisent aussi

D’Arcy McNaughton et sa femme ont eux aussi été séduits par la cohabitation multigénérationnelle. Ils vivent avec leur fils d’un an dans une minimaison d’une quarantaine de mètres carrés installée dans la cour de leurs parents près de Toronto.

Les prix des maisons à Toronto et en Ontario sont astronomiques. [...] Les familles n’ont plus les moyens d’acheter une maison, c’est pourquoi on voit de plus en plus de maisons multigénérationnelles, explique D’Arcy McNaughton, qui est également propriétaire de l’entreprise Acorn Tiny Homes, spécialisée dans la construction de minimaisons.

D'Arcy McNaughton et son fils dans leur minimaison.

D'Arcy McNaughton et sa famille ont opté pour une minimaison afin de faire des économies et de vivre près des grands-parents de leur fils.

Photo : Radio-Canada / David Hill

Il indique qu’une minimaison se vend généralement entre 80 000 $ et 200 000 $

Deux clients m’ont contacté récemment parce qu’ils cherchaient une minimaison pour leur mère. [...] On voit cela de plus en plus et je pense que la tendance va continuer à prendre de l’importance, raconte D’Arcy McNaughton, dont la plupart des clients viennent du Grand Toronto.

Les balbutiements d’une industrie

Le constructeur de minimaisons affirme que la réglementation entourant la construction des habitations comme les minimaisons et les pavillons-jardins n’est pas encore très élaborée en Ontario.

Il ajoute que ces habitations ne sont pas autorisées sur tout le territoire et que la province permet aux municipalités d'adopter leurs propres règlements.

D’autres provinces ont inclus des dispositions pour les minimaisons. Nous espérons que le gouvernement [Ontarien] va rattraper la tendance [...] afin que nous ayons des règles claires et que [les minimaisons] soient construites de manière sécuritaire, dit-il.

De leur côté, Ric et Monica Doedens espèrent bientôt obtenir leur permis de construction.

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