Est-ce que la rue Wellington devrait faire partie de l’enceinte parlementaire?
La question a été soulevée par les députés de Hull-Aylmer Greg Fergus et d'Ottawa—Centre Yasir Naqvi

Des agents de protection du Service de protection parlementaire sur la colline du Parlement.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Est-ce que la rue Wellington située devant la colline du Parlement à Ottawa devrait être sous juridiction parlementaire? C’est la question qui brûle les lèvres dans la capitale nationale, deux semaines après que cette artère ait fait l’objet d’une « occupation illégale » qui a duré plus de 24 jours.
L’idée n’est pas nouvelle, mais elle semble avoir gagné du terrain depuis la fin de la manifestation des camionneurs. Ce sont les députés fédéraux de Hull-Aylmer et d’Ottawa—Centre, Greg Fergus et Yasir Naqvi, qui ont relancé cette proposition dans une lettre envoyée jeudi au président du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre.
Dans leur lettre, MM. Fergus et Naqvi demandent au comité de réévaluer les limites de la Cité parlementaire de manière à inclure les rues Wellington et Sparks à Ottawa ainsi que l’avenue Laurier à Gatineau dans l’enceinte du Parlement.
Ceci ferait en sorte que la responsabilité de protéger ces rues soit transférée du Service de police d'Ottawa (SPO) au Service de protection parlementaire (SPP).
Nous sommes d'avis que la désignation de cette enceinte permettra de mettre en place des protocoles de sécurité plus robustes.
L'occupation illégale de 24 jours du centre-ville d'Ottawa a été traumatisante tant pour les résidents que les commerçants
, rappellent les deux députés dans leur lettre. Le but est de s'assurer qu'une occupation illégale de notre centre-ville ne se reproduise plus
.
Les députés précisent que cette mesure, si elle se concrétise, ne devrait pas empêcher la tenue de manifestations légales et pacifiques.

Catherine McKenney, représentant le quartier Somerset au conseil municipal d'Ottawa (archives).
Photo : Radio-Canada / Jean Delisle
Points de vue différents
L’idée séduit Catherine McKenney, représentant le quartier Somerset au conseil municipal d'Ottawa, où sont situées les rues Wellington et Sparks.
À son avis: Ça permettrait aux policiers d’Ottawa, si jamais une autre manifestation du même calibre devait survenir, de se concentrer sur les quartiers résidentiels
.
Parce que comme nous l'avons vu tout au long de l'occupation, il y a un bon nombre de résidents qui habitent à côté du Parlement. La police se concentrait principalement sur Wellington et assurait peu ou pas de sécurité dans les quartiers résidentiels adjacents.

Kevin McHale est directeur général de la zone d’amélioration commerciale de la rue Sparks d'Ottawa.
Photo : Radio-Canada
Ce n’est toutefois pas l’opinion du directeur général de la zone d'amélioration commerciale (ZAC) de la rue Sparks, Kevin McHale qui aimerait qu’on examine la proposition avec une grande attention avant d’aller de l’avant.
Mon plus gros problème avec cette idée, c’est que le mandat des agents du Service de protection parlementaire (SPP) et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’est pas de protéger des résidents, mais les immeubles de l’enceinte
, affirme-t-il
Si mon magasin se fait voler ou qu’il y a une situation urgente avec une personne violente dans la rue, à qui vais-je devoir m'adresser? Est-ce que je suis supposé appelé SPP ou le Service de police d’Ottawa (SPO)? Ce sera la juridiction de quelle entité?
, se questionne-t-il.

La rue Wellington à Ottawa est déserte après plus de 24 jours d'occupation
Photo : Radio-Canada / Nafi Alibert
Fermer Wellington?
Dans leur lettre, Greg Fergus et Yasir Naqvi évoquent aussi la possibilité d’interdire les véhicules sur la rue Wellington.
Catherine McKenney qui a présenté une motion au conseil municipal d'Ottawa, le 23 février, pour interdire définitivement la circulation sur une partie de la rue Wellington voit la chose d’un bon œil.
Ça rejoint une motion que j’ai moi-même déposée au conseil sur la fermeture temporaire de la rue Wellington aux véhicules.
Kevin McHale de son côté espère seulement que cette mesure ne s'appliquera pas à la rue Sparks.
Est-ce que c’est la bonne solution, je ne suis pas 100 % convaincu
, dit-il. Je ne pense pas que ça rendrait la rue Sparks plus sécuritaire dans l’éventualité d’une nouvelle manifestation comme celle des camionneurs.
En plus, on ne peut pas juste fermer la rue et laisser la place vide comme ça
, ajoute-t-il. Il faut animer l’endroit.
Il prévoit que si les élus vont de l’avant avec cette idée, ça va coûter beaucoup d’argent
.