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Pollution plastique : un texte légalement contraignant prévu d’ici 2024

Des détritus de plastique sur une plage, avec la ville de Panama en arrière-plan.

Des détritus de plastique sur la plage de Costa del Este, au Panama

Photo : afp via getty images / LUIS ACOSTA

Agence France-Presse

L'ONU a lancé mercredi les négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique, une décision « historique » pour lutter contre un fléau qui menace l'environnement et contribue à l'effondrement de la biodiversité.

L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE), la plus haute instance internationale sur ces sujets, réunie dans la capitale kényane Nairobi, a adopté une motion créant un comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer un texte juridiquement contraignant d'ici 2024.

Je ne vois pas d'objections, il en est ainsi décidé, a déclaré le ministre norvégien de l'Environnement Espen Barth Eide, président de l'Assemblée, en marquant l'adoption d'un coup de marteau... en plastique recyclé.

Aujourd'hui, nous écrivons l'histoire. Vous pouvez être fiers, a-t-il lancé sous les applaudissements des délégués debout.

Des délégués s'enlacent.

Les délégués célèbrent un vote unanime lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) qui s'est tenue à Nairobi, au Kenya, le mercredi 2 mars 2022.

Photo : AP / Brian Inganga

Les centaines de millions de tonnes de déchets produites chaque année, qui se dégradent en microplastiques, sont retrouvées dans tous les océans du globe, dans la banquise, dans l'estomac d'animaux et même dans de l'air prélevé au sommet de montagnes.

Un texte juridiquement contraignant

Pour répondre à l'étendue du problème, le mandat de négociation est très large, prenant en compte le cycle de vie entier du plastique, comme le réclamaient les militants écologistes.

Il pourra ainsi concerner la production comme l'utilisation, la gestion des déchets, la réutilisation ou le recyclage.

Il couvre les pollutions terrestre et marine causées par ces produits fabriqués à partir d'hydrocarbures fossiles et responsables, selon l'OCDE, de près de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique.

Il pourra fixer des objectifs et définir des mesures contraignantes ou volontaires et prévoir des plans nationaux de lutte, tout en prenant en compte les circonstances spécifiques des différents pays.

Le mandat prévoit élaborer des mécanismes de contrôle ainsi que des financements pour les pays pauvres et coopérer avec le secteur privé, dans une industrie qui pèse des milliards.

« Le message, c'est que nous allons éliminer la pollution plastique de notre environnement. »

— Une citation de  Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)

Toutefois, Mme Andersen a reconnu que les négociations, qui doivent débuter au deuxième semestre 2022 avec pour objectif de conclure fin 2024, allaient se heurter à des sujets épineux, comme la définition des objectifs, la vérification du respect de ceux-ci ou encore la rapidité de mise en oeuvre des nouvelles règles.

Les défenseurs de l'environnement se sont félicités, tout en affichant leur vigilance sur le déroulement des négociations.

Un traité « historique »

Nous sommes à un tournant de l'histoire, où les ambitieuses décisions prises aujourd'hui peuvent empêcher la pollution plastique de contribuer à l'effondrement des écosystèmes de notre planète, a commenté Marco Lambertini, directeur général du WWF, tout en insistant sur le fait que le travail est loin d'être achevé.

Graham Forbes, responsable du dossier plastique à Greenpeace USA, a salué un grand pas en avant qui reconnaît que le cycle de vie entier du plastique [...] cause de la pollution. Toutefois, l'ONG promet elle aussi de ne pas relâcher la pression tant qu'un traité ne sera pas conclu et signé.

L'engagement affiché de multinationales – dont certaines sont de grandes utilisatrices d'emballages, comme Coca-Cola ou Unilever – pour un traité fixant des règles communes renforce l'optimisme, même si elles ne se sont pas prononcées sur des mesures précises.

L'association des producteurs européens Plastics Europe a ainsi salué une étape majeure vers la création d'un avenir sans déchets.

Quelque 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019 dans le monde, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10 % sont actuellement recyclées et 22 % sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l'environnement, selon l'OCDE.

Une pollution qui contribue à l'effondrement de la biodiversité, pourtant essentielle pour lutter contre la crise climatique, selon le tout dernier rapport du GIEC.

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