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Le film Scarborough ou l’importance de se voir à l’écran

Une femme regarde l'affiche du film « Scarborough » avant d'entrer dans la salle de cinéma.

Des résidents de Scarborough, dont Sam Ayson, se reconnaissent dans les histoires du film.

Photo : Radio-Canada / Stella Dupuy

De nombreux résidents de Scarborough ont assisté vendredi à la première projection du film Scarborough dans leur quartier. Le long-métrage présente en images leur histoire et leur quotidien, peu racontés à l’écran. Plusieurs personnes présentes étaient très émues et elles sont sorties de la salle de cinéma fières de leurs origines. L’événement a aussi été marquant pour l’équipe du film, qui attendait ce moment avec impatience.

Lorsqu’elle est arrivée au cinéma Cineplex Odeon Morningside, Sam Ayson a tout de suite remarqué l’affiche du film qu’elle allait voir.

« C’est vraiment cool de voir l’affiche avec des personnes qui me ressemblent. »

— Une citation de  Sam Ayson, résidente de Scarborough

La jeune Torontoise attendait ce moment depuis un certain temps déjà. Elle avait lu avec intérêt le livre Scarborough, de Catherine Hernandez, publié en 2017, qui vient d’être adapté pour le grand écran par Shasha Nakhai et Rich Williamson. Le film avait d’abord été présenté au Festival international du film de Toronto l’automne dernier.

J’ai vraiment hâte de voir un film qui reflète la vie des gens du quartier, affirme Sam Ayson, qui aime le fait qu'il y a un personnage queer originaire des Philippines dans le film.

Le personnage de Bing est assis dans une voiture. Il porte des lunettes.

Liam Diaz joue le rôle de Bing dans « Scarborough ».

Photo : Route504PR

Se voir à l’écran pour une première fois

Le film met en lumière les réalités socio-économiques de plusieurs familles du quartier multiculturel de Scarborough, dans l'est de Toronto, à travers l’histoire de trois enfants qui doivent faire face à des défis de toutes sortes, comme l’insécurité alimentaire, la pauvreté ou encore le racisme.

À la fin de la projection, des spectateurs ont confié s’être reconnus dans l’histoire, la gorge nouée. L’animatrice de la période de questions a même demandé aux personnes présentes si c’était la première fois qu’elles se sentaient représentées dans un film. Les mains se sont levées dans presque toute la salle.

Destoni Willock a grandi à Scarborough. Elle trouve que le film montre bien à quel point la communauté s’entraide, en plus d’être résiliente.

« C’est fou de voir que notre réalité, notre lutte, c’est en fait quelque chose de beau. »

— Une citation de  Destoni Willock, qui a grandi à Scarborough
Destoni Willock sourit à la caméra dans une salle de cinéma.

Destoni Willock a beaucoup aimé la première projection du film « Scarborough », qui met de l'avant le quartier où elle a grandi.

Photo : Radio-Canada / Stella Dupuy

Au fil des ans, la Torontoise est souvent sortie de son quartier pour participer à des compétitions sportives. Elle dit avoir fait face à de nombreux préjugés.

Certaines personnes nous voient comme étant des filles d'un soi-disant ghetto, comme des personnes qui ne sont pas respectables. Mais, la réalité, c’est que notre quartier est probablement l’un des endroits où on peut s’amuser le plus et vivre le plus d’aventures, confie celle qui est sortie de la salle de cinéma plus fière que jamais de ses origines.

Il y a plusieurs Scarborough, selon l’autrice

L’autrice du livre, Catherine Hernandez, a vécu également une soirée forte en émotions.

On est dans le cinéma où j’ai pu voir Jurasic Park trois fois. J’ai battu beaucoup de personnes à des jeux d’arcade ici, se remémore l’écrivaine, qui souligne que de nombreux acteurs du film vivent dans le quartier torontois.

Elle se réjouit du fait que les résidents de Scarborough aient accès au long-métrage, mais selon elle, son histoire résonne au-delà des frontières du quartier, car partout à travers le monde, il y a des Scarborough, des communautés oubliées pour des raisons raciales et sociales. D’ailleurs, lorsqu’elle est partie en tournée pour présenter son livre, de nombreuses personnes lui ont dit comprendre exactement les réalités présentées dans son roman.

Je suis ravie de voir à quel point tout le monde est ravi de se voir à l'écran, ajoute-t-elle.

Catherine Hernandez sourit à la caméra.

L'autrice Catherine Hernandez, qui a écrit le livre « Scarborough », porte un chandail sur lequel on peut lire « Morningside », qui est le nom d'une avenue importante à Scarborough.

Photo : Radio-Canada / Stella Dupuy

La comédienne Aliya Kanani croit pour sa part que le film peut être rassembleur, car la représentation, selon elle, n’est pas juste importante pour les personnes qui se voient dans le film, mais aussi pour les personnes qui ne connaissent pas de gens comme elle.

L’histoire représente la réalité et non des discours axés sur la peur ou la différence, souligne-t-elle.

« On est tous des êtres humains. On a tous des moments où on est vraiment tristes. On a tous des moments où on cherche le courage. »

— Une citation de  Aliya Kanani, actrice

Scarborough a récolté 11 nominations aux prix Écrans canadiens, dont les lauréats seront dévoilés en avril.

Il est aussi ou sera présenté dans d’autres villes du pays dont Hamilton et Saskatoon.

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