Santé Canada approuve le vaccin de l’entreprise québécoise Medicago

Le vaccin Medicago est fait à base de protéines de plantes.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Un premier vaccin contre la COVID-19 fabriqué au pays a reçu le feu vert de Santé Canada. L'entreprise biopharmaceutique de Québec Medicago peut administrer son vaccin fait à base de plantes aux 18 à 64 ans.
Pour nos équipes, c'est une immense fierté. C'est la réalisation de deux ans de travail acharné
, indique Nicolas Petit, vice-président aux opérations commerciales chez Medicago. Étant une petite entreprise quand même par rapport à des leaders mondiaux, une petite entreprise de Québec, et arriver à ce stade-là, c’est très important
.

L'usine située dans le secteur d'Estimauville est toujours en construction.
Photo : Radio-Canada / Pascal Poinlane
Vaccin à deux doses
Le vaccin Covifenz a été approuvé pour les personnes de 18 à 64 ans. Produit en partenariat avec la pharmaceutique GSK, il est fabriqué à base de plantes.
Santé Canada recommande l’administration des deux doses de 3,75 microgrammes par dose à 21 jours d’intervalle.
Les essais cliniques ont démontré un taux d’efficacité de 71 % une semaine après l’administration de la deuxième dose. Le vaccin est également efficace à 100 % contre les formes graves de la COVID-19.
Selon Santé Canada, les données recueillies permettent de déterminer que le vaccin reste efficace contre les variants Delta, Gamma, Alpha, Lambda et Mu. Et même si plus de données doivent être recueillies, les résultats préliminaires laissent aussi croire à une efficacité contre le variant Omicron.
La troisième phase des essais cliniques du vaccin a été terminée à la fin de 2021. Comme les essais cliniques comprenaient peu de volontaires âgés de plus de 65 ans, le vaccin n’a pas pu être approuvé pour cette population. Selon Santé Canada, l’entreprise s’affaire à recueillir davantage de données en vue d’une future homologation.
Une option de plus
Selon le Dr Marc Berthiaume, directeur du bureau des sciences médicales à Santé Canada, le vaccin devrait être offert à partir de la mi-mai. Il reviendra par la suite aux provinces de déterminer si elles ont besoin qu’on leur achemine des doses et comment elles seront distribuées.
Il estime que ce sixième vaccin représentera un outil supplémentaire dans la lutte contre la COVID-19. Ça permet à des gens par exemple qui ne veulent pas utiliser les autres vaccins qui sont actuellement disponibles ou qui ont des allergies ou des sensibilités aux autres vaccins d'avoir accès à une autre option
. Le vaccin de Medicago pourrait également devenir utile en cas de nouvelle vague d’éclosions.
La nouvelle technologie développée par Medicago pourrait également faciliter la création de vaccins à l'avenir. Au-delà du vaccin, pour le Québec et le Canada, c’est une réalisation majeure, puisque c’est une compagnie de biotechnologie de Québec qui met sur le marché une nouvelle technologie, une nouvelle plateforme de production de vaccins, qui va permettre par la suite, pour les futures pandémies, d’être mieux préparés
, affirme Nicolas Petit.

Medicago possède une usine pilote dans le parc technologique de Québec, à Sainte-Foy. Une nouvelle usine est en construction près de l’écoquartier D’Estimauville.
Photo : Radio-Canada / Carl Boivin
Investissement important
Dès 2020, le gouvernement fédéral a placé sa confiance dans l’entreprise, avec un investissement de 173 millions de dollars lui permettant de travailler au développement du candidat vaccin. Le montant incluait l’achat de 20 millions de doses, avec une option pour 56 millions de doses additionnelles.
Puisqu’une des priorités de notre gouvernement est de renverser le déclin qu’a connu le secteur canadien de la bioproduction pendant 40 ans, nous sommes heureux de voir que le vaccin de Medicago a reçu son approbation. Il s’agit d’une étape importante pour le secteur canadien de la biotechnologie et pour l’innovation de chez nous
, a indiqué dans un communiqué le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François-Philippe Champagne.
De son côté, le cabinet du ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos a salué la nouvelle étape franchie par l’entreprise.
Avec la collaboration de Pascal Poinlane et Jean-François Blanchet