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Macron exige « l’arrêt immédiat » de l’offensive russe, mais reste ouvert au dialogue

Des manifestants tiennent un immense drapeau de l'Ukraine sur une place de Berlin.

Des manifestants tiennent un immense drapeau ukrainien à Berlin. L'Allemagne se dit prête à aider la Pologne à accueillir un afflux massif de réfugiés en provenance de l'Ukraine.

Photo : afp via getty images / JOHN MACDOUGALL

Radio-Canada

Le président français Emmanuel Macron a exigé « l'arrêt immédiat » de l'offensive russe en Ukraine lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, jeudi soir, qualifié de « sérieux et franc » par le Kremlin.

M. Macron a rappelé à M. Poutine que la Russie s'exposait à des sanctions massives, selon le compte rendu de la présidence française.

Il s'agissait de la première conversation de Vladimir Poutine avec un dirigeant occidental depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, jeudi matin.

M. Poutine a donné une explication détaillée sur les raisons et les circonstances de la décision de mener une opération militaire spéciale, a détaillé le Kremlin.

Plus tard dans la soirée, le président Macron a jugé utile de laisser ouvert le chemin du dialogue avec Moscou pour obtenir un arrêt de son offensive en Ukraine, après avoir eu un échange franc, direct, rapide avec son homologue russe.

Guerre en Ukraine

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Un véhicule blindé est en feu, un corps gît dans la rue.

Je pense que c'est de ma responsabilité [...] tout en condamnant, tout en sanctionnant, tout en continuant à agir, de laisser ce chemin ouvert pour que le jour où les conditions pourront être remplies, nous puissions obtenir une cessation des hostilités, a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet de l'UE à Bruxelles.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a entraîné de nombreuses condamnations en Occident et en Turquie, tandis qu'elle suscite la compréhension de la Chine et la remise en cause de l'expansion de l'OTAN par l'Iran.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a dénoncé l'attaque injustifiée de la Russie contre l'Ukraine. En conférence de presse, le locataire de la Maison-Blanche a promis de défendre chaque pouce du territoire de l’OTAN qu'il a décrite comme plus unie et plus déterminée que jamais.

Le président Biden a annoncé d'autres sanctions, notamment contre quatre grandes banques russes. Il a affirmé que les États-Unis et les pays du G7 comptaient limiter le plus possible la capacité de la Russie à faire des affaires au niveau international.

La France monte le ton

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a monté le ton d’un cran jeudi, évoquant la puissance nucléaire de l’OTAN.

L'OTAN est aussi une alliance nucléaire, a-t-il averti, répliquant aux propos du président Poutine qui a souligné dans son discours annonçant son offensive contre l’Ukraine que la Russie restait une des plus grandes puissances nucléaires au monde.

Personne ne doit avoir de doutes sur le fait qu'une attaque directe contre notre pays mènera à la destruction et à d'épouvantables conséquences pour tout agresseur potentiel, avait déclaré M. Poutine lors de son allocution.

Par ailleurs, le ministre français a indiqué que son pays étudiait une série de demandes d'aide de l'Ukraine, y compris militaire. Ils nous ont fait une liste [d'équipements militaires], on est en train de l'étudier pour essayer de répondre le mieux possible à leur demande le plus rapidement possible, a-t-il dit.

L'expansion de l'OTAN est une menace grave, dit l’Iran

La République islamique d’Iran s’est jointe au concert des réactions internationales après l’offensive militaire russe.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a considéré que l'expansion de l'OTAN était une menace grave , lors d'un appel téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine.

L'expansion de l'OTAN est une menace grave pour la stabilité et la sécurité de pays indépendants dans différentes régions, a déclaré M. Raïssi, cité par un communiqué de la présidence iranienne.

Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a estimé que la crise ukrainienne trouvait ses racines dans les provocations de l'OTAN.

Le chef de la diplomatie iranienne a également affirmé que la guerre n'était pas une solution et appelé à un cessez-le-feu pour trouver une solution démocratique et politique.

L’Iran négocie en ce moment avec la Russie un accord stratégique semblable à celui signé avec la Chine l’année dernière.

Par ailleurs, la Russie et la Chine appuient l’Iran dans les pourparlers en cours avec les puissances occidentales pour relancer l’accord du nucléaire iranien.

Compréhension de la Chine

La Chine comprend les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, WangYi. Pékin a enjoint à toutes les parties de faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle.

Une masse de gens assis sur des escaliers.

Des Ukrainiens s'abritent dans une station de métro à Kiev après les attaques russes sur la capitale ukrainienne.

Photo : Reuters / VIACHESLAV RATYNSKYI

Le premier ministre indien Narendra Modi s'est pour sa part entretenu jeudi au téléphone avec le président russe Vladimir Poutine et a demandé un arrêt immédiat de la violence, a annoncé son cabinet dans un communiqué.

M. Modi a réitéré sa conviction de longue date selon laquelle les différends entre la Russie et l'OTAN peuvent être résolus uniquement par un dialogue honnête et sincère, a expliqué ce texte.

L’Inde était proche de l'Union soviétique durant la guerre froide et est considérée par Moscou comme un allié sûr, avait dit Vladimir Poutine en décembre lors d'une visite à New Delhi.

L'attaque russe en Ukraine secoue les fondations de l'ordre international, a dénoncé le premier ministre japonais, Fumion Kishida.

Le premier ministre australien Scott Morrison a lui aussi joint sa voix au concert de condamnations de l'invasion illégale de la Russie. L’Australie a annoncé du même souffle une deuxième série de sanctions contre des personnes civiles ou morales russes.

Le Conseil de sécurité votera sur une résolution condamnant Moscou

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira vendredi à 20 h TMG (1 h, heure de l'Est) pour voter sur un projet de résolution des États-Unis et de l'Albanie qui vise à condamner l'invasion de l'Ukraine par la Russie et à lui réclamer un retrait immédiat de ses troupes.

De toute évidence, ce texte est voué à l'échec en raison du droit de veto de Moscou. Ce projet de résolution est placé sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies, qui permet un recours à la force pour le faire appliquer.

Selon un responsable américain, l'utilisation du veto par Moscou montrera l'isolement de la Russie sur la scène internationale.

Selon les tractations en cours par les auteurs de la résolution, au moins 13 voix sur 15 seraient favorables. La Chine s’abstiendrait.

Les auteurs américains et albanais du texte espèrent avoir au moins 13 voix favorables lors du vote vendredi parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, selon des diplomates qui tablent sur une abstention de la Chine et non sur un vote négatif.

Une attaque injustifiable, dit Trudeau

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie après avoir dénoncé l’attaque injustifiable de la Russie contre l’Ukraine dans un communiqué, la veille.

L'attaque russe en Ukraine est un échec évident de la diplomatie internationale. On en parle avec Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington (2014-2019).

Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié l'opération militaire russe lancée en Ukraine de violation éclatante du droit international et a dit qu'il s'agissait d'une journée sombre pour l'Europe tout entière.

L'Allemagne condamne de la manière la plus ferme cet acte sans scrupules du président [Vladimir] Poutine. Notre solidarité va à l'Ukraine et à ses habitants, a-t-il ajouté dans un communiqué.

L’Allemagne se dit prête à aider ses voisins en cas d’afflux massif de réfugiés qui fuient l’invasion russe, a annoncé jeudi la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser. La Pologne pourrait connaître une vague migratoire massive.

La Turquie, qui est membre de l’OTAN, a appelé la Russie à cesser son intervention injuste et illégale au plus vite.

Les ministres des Affaires étrangères des États baltes, trois anciennes républiques soviétiques maintenant membres de l’Union européenne et de l’OTAN, ont demandé de bloquer l’accès à la Russie au réseau interbancaire SWIFT et de fournir des armes à l’Ukraine.

La communauté internationale devrait imposer les sanctions les plus fortes possibles contre la Russie, ont déclaré les chefs de la diplomatie de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie dans un communiqué.

Le président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, a proposé de tenir à Minsk des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine.

En pleine réunion du Conseil de sécurité

L'annonce de l'attaque contre l'Ukraine par le président russe mercredi soir est survenue au moment même où le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait sur la question de la crise entre l'Ukraine et la Russie.

L'Ukraine demande à la Russie et à l'ONU de mettre un terme à la guerre, a déclaré mercredi l'ambassadeur ukrainien auprès de l'Organisation des Nations unies, Sergiy Kyslytsya.

L'ambassadeur de la France à l'ONU, Nicolas de Rivière, a dénoncé mercredi soir le mépris affiché par la Russie à l'encontre des Nations unies.

Monsieur le Président Poutine, au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie!, a demandé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Cette guerre doit s'arrêter maintenant, a-t-il réagi. C'est le moment le plus triste de mon mandat à la tête de l'ONU, a confié M. Guterres.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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