Les francophones sont-ils les grands oubliés du budget 2022 de la C.-B.?

Les associations de défense de la francophonie en Colombie-Britannique sont nombreuses.
Photo : Radio-Canada / Adrien Blanc
Présenté par le gouvernement de la Colombie-Britannique mardi, le budget de l’année 2022 semble n’accorder aucune place aux services en français et à la francophonie. Des acteurs de la communauté s’en désolent et appellent à l'établissement d’une vraie politique en la matière.
Ce budget a un impact très limité sur notre communauté
, déplore la présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), Lily Crist.
Au-delà de l’absence de financement ou de mesures spécifiques pour la francophonie, le budget 2022 ne fait pas non plus mention de cette réalité dans la province.
Un communiqué du gouvernement à l’attention des médias est toutefois offert en langue française.
« La réalité des francophones est mise à l’écart. »
La présidente de la Fédération des francophones explique que la communauté a été oubliée, car la Colombie-Britannique n’a aucune législation linguistique, et, donc, aucune obligation d’investir pour [la] communauté
.
Lily Crist ajoute toutefois que les francophones vont bénéficier, tout comme les autres Britanno-Colombiens, de certaines bonnes mesures
.
La présidente de la FFCB
fait notamment allusion à l'investissement de 22 millions de dollars pour les organismes qui viennent en aide aux victimes de violences sexuelles, ou encore aux investissements prévus en santé mentale.Pas de nouvelles écoles francophones
Lily Crist salue également l’augmentation du nombre de places en garderie, mais, là encore, elle déplore que les francophones soient oubliés.
Avec le fait de ne pas avoir de places spécifiques en garderie pour les francophones, on voit qu’il y a toujours ce manque pour servir nos communautés.
Michel St-Amant, directeur général du Conseil scolaire francophone (CSF), regrette également que l’éducation en français soit laissée de côté.
Encore une fois, rien de particulier pour les francophones, il va falloir se présenter haut et fort pour mentionner qu’on a le droit à une partie de ce gâteau
, explique-t-il.
En ce qui concerne la construction de nouvelles écoles, Michel St-Amant précise que les discussions avancent bien grâce à une approche proactive du CSF
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Appel à l'établissement d’une politique
Si les francophones de la Colombie-Britannique semblent ainsi être les parents pauvres de ce budget, certains acteurs comme Lily Crist appellent à l'établissement d’une politique linguistique pour pallier ce manque et financer la francophonie.
On voit que, par l’absence de fonds alloués directement à la communauté francophone, on comprend la nécessité et l’importance d’avoir une politique de services en français
, affirme la présidente de la FFCB .
Cela passe également, selon elle, par un financement plus important des organismes qui accompagnent les francophones.
« Il y a beaucoup de besoins et d’organismes qui font un travail incroyable sur le terrain. Il faut penser à eux dans un budget comme ça. »
L’organisme La Boussole, qui vient notamment en aide à des personnes en situation d’itinérance dans le Downtown Eastside de Vancouver, est du même avis.
Nos bénéficiaires ont de multiples barrières, y compris celle de la langue. Nous sommes le seul organisme francophone qui est là pour aider ces populations; ça serait fortement nécessaire d’avoir plus de soutien
, explique la présidente de l’organisme, Sophie Rasquin.
C’est aberrant, nous sommes la seule province qui n’ait pas de politique de services en français. On l’attend impatiemment
, conclut Lily Crist.