Des employés de la Ville d’Ottawa sanctionnés à la suite de dénonciations

Le rapport sur les dénonciations faites à la ligne directe de fraude et d'abus d'Ottawa a été présenté mardi.
Photo : Radio-Canada / David Richard
Un employé de la Ville d'Ottawa a perdu son emploi l'année dernière après avoir présenté de faux documents sur son statut vaccinal, selon le rapport annuel portant sur les dénonciations anonymes faites à la ligne directe de fraude et d’abus de la Ville en 2021.
Le rapport déposé mardi au comité de vérification de la Ville indique également que trois autres employés ont démissionné pour diverses raisons à la suite d'informations transmises anonymement à la ligne directe de fraude.
De plus, le rapport mentionne que 13 autres membres du personnel de la Ville ont été suspendus sans salaire à la suite de dénonciations anonymes.
La vérificatrice générale de la Ville d’Ottawa, Nathalie Gougeon, dont le bureau examine les appels à la ligne directe de fraude et d’abus, a indiqué que l’objet des dénonciations les plus fréquentes était l’abus de temps (se faire payer plus d’heures que les heures travaillées), l'utilisation inappropriée des véhicules et de l'équipement de la Ville ainsi que des allégations liées à la COVID-19.

La vérificatrice générale de la Ville d'Ottawa, Nathalie Gougeon
Photo : Gracieuseté : CRDI / Michelle Valberg
Le rapport détaille notamment comment un employé ayant des tâches liées à la médecine a soumis des documents falsifiés concernant son statut vaccinal personnel.
L'employé a été licencié et le dossier a été transmis à la fois au Service de police d'Ottawa et au ministère de la Santé
, indique le rapport.
Le rapport fait également mention de démissions d'employés de la Ville à la suite de dénonciations anonymes. L'un d’eux, un chauffeur d'autobus, a passé une partie de son quart de travail avec le panneau hors service
sans transporter aucun passager, peut-on y lire.
On apprend aussi qu’un autre employé a démissionné après avoir facturé des achats personnels sur une carte de crédit de la Ville d’Ottawa.
Parmi le lot d'incidents rapportés dans les documents figurent également les frasques de trois employés qui prenaient des pauses café prolongées, enlevaient leur masque pour fumer dans les véhicules municipaux et falsifiaient leurs cartes de pointage. Ils ont reçu des suspensions de 30 jours. Leur superviseur a, quant à lui, démissionné plutôt que d'être congédié, selon le rapport public.
Augmentation des plaintes, mais la plupart non fondées
Il y a quelques mois, la vérificatrice générale de la Ville d’Ottawa, Nathalie Gougeon, a souligné que son bureau faisait face à un pic de plaintes à la ligne directe de fraude et d’abus de la Municipalité. C'est à se demander, dit-elle, si cela était dû au fait que beaucoup plus de personnes travaillaient à domicile pendant la pandémie.
En 2021 , la Ville a compilé 575 allégations sur la ligne directe de fraude et d’abus, y compris des doublons, ce qui a conduit à 301 rapports. Il s'agit d'une augmentation de 48 % par rapport à 2020. Les deux tiers des signalements provenaient d'employés de la Ville et l'autre tiers du public.
Une fois les évaluations faites, 31 plaintes fondées ont mené à une enquête approfondie.
Ce qui est très important à noter, c'est que si nous avons reçu beaucoup plus de plaintes en 2021, le nombre de signalements retenus et fondés est similaire aux années précédentes
, a précisé la vérificatrice générale de la Ville d’Ottawa.
Quelques autres cas recensés dans le rapport 2021 sur la fraude et le gaspillage :
- Un employé de la Ville d’Ottawa a été surpris à plusieurs reprises conduisant son véhicule de fonction à 25 km/h au-dessus de la limite de vitesse. Il a écopé d'une suspension de cinq jours sans solde.
- Un employé a facturé à la Ville des heures supplémentaires pour avoir travaillé 15 heures par jour, 7 jours par semaine pendant plus d'un an. Lorsque la direction a appris le nombre excessif d'heures supplémentaires déclarées, elle a mis un terme à la manigance.
- Une enquête a révélé qu'une fondeuse à neige municipale n'avait été utilisée que pendant trois heures au cours de la dernière décennie. Les pertes qui en découlent sont estimées à 286 000 $.
La ligne directe de fraude et d’abus de la Ville d’Ottawa a été créée en 2005.
Avec les informations de Kate Porter