Des projets de villages isolés dans le Témiscamingue reçoivent un accueil mitigé

Certains membres des « associations de village » se sont occupés de construire des routes.
Photo : Facebook
Des groupes d'investisseurs ont acheté trois terrains dans la région du Témiscamingue ontarien et envisagent de construire des villages « médiévaux » dans lesquels des centaines de personnes pourraient un jour résider.
Mais les villes et villages déjà établis dans la région ne déroulent pas le tapis de bienvenue, car ils craignent que ces communautés dans les zones non incorporées ne nuisent à l'environnement et mettent beaucoup de pression sur les services sociaux.
Swan Lake, Ontario. C'est le nom officiel que nous avons choisi
, a déclaré Charles Sule, un homme de Toronto qui a construit l'une des premières maisons sur une propriété de 437 acres au nord de Kirkland Lake.
Il est l'une des 190 personnes qui ont payé 2 000 $ à une entreprise appelée Boreal Forest Medieval Villages, qui a initialement acheté un ancien terrain de coupe à blanc sur les rives du lac Swan.
Ce paiement, plus une redevance annuelle, donne à M. Sule le droit à un terrain d'un demi-acre, où il a construit une petite maison dans laquelle sa femme et lui prévoient d'emménager au printemps.
L'homme de 55 ans, qui s'est débarrassé de son appartement de Toronto, dit qu'il a été attiré par l'aventure
de commencer une vie plus simple dans la nature.
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Une autre résidente potentielle, Lauren Rivard de Hamilton, dit qu'elle pensait que ce truc de villages médiévaux
avait l'air effrayant
et a d'abord songé que son mari était fou
d'investir en immobilier dans la brousse du Nord de l'Ontario.
Mme Rivard a depuis siégé au conseil d'administration de Swan Lake et a participé aux plans de la nouvelle communauté, qui ne compte actuellement ni électricité, ni égout, ni eau, ni autres services.
Elle dit qu'une communauté respectueuse de l'environnement est planifiée, où les résidents cultiveront leur propre nourriture, utiliseront des sources d'énergie durables comme des panneaux solaires et traiteront leurs déchets avec des toilettes à compost.
Des municipalités demandent un moratoire
La question de l’eau potable suscite des inquiétudes au sujet d'un nouveau village de plusieurs centaines de personnes vivant sur les rives du lac Swan sans égouts municipaux ni fosses septiques.
Elle fait partie d'une longue liste de préoccupations des villes et villages existants du Témiscamingue, qui demandent à la province d'intervenir et de mettre un terme à ces développements.
Ils semblent penser que cette zone non incorporée est une terre vierge et non cartographiée, mais ce n'est pas le cas
, a déclaré Danny Whalen, conseiller municipal de Temiskaming Shores et président de la Fédération des municipalités du Nord de l'Ontario.
Il dit que les villes et les villages sont également préoccupés par le nombre croissant de personnes qui déménagent dans des régions non incorporées comme Goulais River près de Sault-Sainte-Marie et Kenogami près de Kirkland Lake, qui fleurissent juste à l'extérieur des limites municipales.
M. Whalen souligne que les résidents de ces nouveaux villages ne paieront pas d'impôts fonciers et ne contribueront pas financièrement aux services d'urgence, notamment, même s'ils risquent d'en avoir besoin.
Il craint que les eaux usées de ces villages ne polluent les eaux locales et que, tout en ne payant pas d'impôts fonciers, ces nouveaux arrivants étendent les services établis, comme la protection contre les incendies, les décharges et les soins de santé.
M. Whalen et d'autres dirigeants voient la planification de communautés entières qui pourraient abriter des centaines de personnes comme un risque réel pour le Nord de l'Ontario.
Lois Perry, conseillère du canton de Coleman, a demandé au ministre des Affaires municipales et du Logement de l'Ontario en décembre de délivrer une ordonnance de zonage arrêtant ces projets jusqu'à ce qu'ils puissent être étudiés plus à fond.
« La pression que ces communautés vont mettre sur les municipalités qui les entourent est tout simplement horrible. »
Charles Sule, qui a étudié les sciences de l'environnement, rejette la suggestion selon laquelle la nouvelle communauté de Swan Lake sera nocive pour la planète, puisque ceux qui envisagent de s'y installer sont d'un esprit vert
.
Je ne peux pas imaginer que nous allons avoir plus d'impact en vivant là-bas sur cette petite zone par opposition à ce que nous ferions si nous vivions tous dans une ville asphaltée et que nous dépendions des services de la Municipalité
, conclut-il.
Le ministère des Affaires municipales et du Logement n'a fourni aucune information à CBC au sujet de ces villages.
Le ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs a confirmé que la province est au courant de ces développements et que les deux ministères travaillent en collaboration
sur une réponse.
Avec les informations d'Erik White, de CBC