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Le président américain Joe Biden annonce des sanctions contre la Russie

 Joe Biden.

Le président américain, Joe Biden.

Photo : Reuters / KEVIN LAMARQUE

Agence France-Presse

Le président américain Joe Biden a dénoncé mardi « le début d'une invasion russe de l'Ukraine », annonçant des sanctions financières contre la Russie et de nouvelles livraisons d'armes « défensives » à l'Ukraine.

En annonçant que les régions ukrainiennes dont la Russie a reconnu l'indépendance vont plus loin que les zones actuellement contrôlées par les séparatistes, le président russe Vladimir Poutine est en train d'élaborer des justifications pour aller beaucoup plus loin, a dit M. Biden dans une allocution à la nation depuis la Maison-Blanche.

Ceci est le début d'une invasion russe de l'Ukraine, a ajouté le président américain.

M. Biden a annoncé une première tranche de sanctions qui doivent couper la Russie des financements occidentaux et qui visent les élites russes ainsi que des institutions financières.

« Nous mettons en place de vastes sanctions sur la dette souveraine russe. Cela signifie que nous coupons le gouvernement russe du financement occidental. »

— Une citation de  Le président américain Joe Biden

La Russie, par conséquent, ne peut plus lever d'argent à l'Ouest et ne peut plus négocier sa nouvelle dette sur nos marchés ni sur les marchés européens, a-t-il précisé.

Cette mesure pourrait peser sur la valeur du rouble, et renchérir le coût pour les consommateurs russes des produits importés.

Le secteur financier est également visé : nous mettons en place des sanctions de blocage total contre deux grandes institutions financières russes, VEB [la banque publique de développement Vnesheconombank, NDLR] et leur banque militaire, a-t-il dit sans plus de précisions.

J'ai autorisé le redéploiement de forces américaines déjà positionnées en Europe pour renforcer nos alliés baltes, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, a poursuivi le président américain, tout en rappelant que les États-Unis n'abandonnaient pas l'espoir de trouver une issue diplomatique.

Il est encore temps d'éviter le scénario du pire

Il ne fait aucun doute que la Russie est l'agresseur, nous sommes donc conscients des défis auxquels nous sommes confrontés, a-t-il dit. Néanmoins, il est encore temps d'éviter le scénario du pire qui infligera d'énormes souffrances à des millions de personnes.

Nous allons juger la Russie sur ses actes, pas sur ses paroles. Et quoi que la Russie fasse ensuite, nous sommes prêts à répondre avec unité, clarté et conviction. J'espère que la voie diplomatique restera ouverte, a-t-il conclu.

Par ailleurs, le président Biden a rencontré à Washington le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, à qui il a réaffirmé le soutien américain à Kiev, a annoncé mardi la Maison-Blanche.

Toutefois, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a indiqué que son entretien prévu jeudi avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n'aura pas lieu, maintenant que nous voyons que l'invasion a commencé et que la Russie a clairement rejeté toute diplomatie.

Le Canada annonce des sanctions

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé mardi après-midi « l’imposition d’une première série de sanctions économiques » à l'encontre de la Russie.

Ces sanctions marquent une étape importante et ciblent les responsables des violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Elles vont rester en place jusqu’à ce que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie, a-t-il affirmé.

L’Allemagne suspend le gazoduc Nord Stream 2

Un pipeline.

Le gazoduc Nord Stream 2, qui passe par la mer Baltique, est au cœur d'une bataille économique et géopolitique entre Washington, Moscou et l'Union européenne.

Photo : AP / Dmitry Lovetsky

Plus tôt, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé suspendre l'autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne, une décision saluée par la Maison-Blanche. Il a menacé d'imposer d'autres sanctions.

Sans cette certification, Nord Stream 2 ne peut pas être mis en service, a déclaré M. Scholz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le premier ministre irlandais Micheal Martin, ajoutant que le dossier allait être réexaminé par le gouvernement allemand.

« Nous ne pourrons pas accepter la reconnaissance [des provinces prorusses], c'est pourquoi il est si important de réagir maintenant et rapidement. »

— Une citation de  Olaf Scholz, chancelier allemand

Tout juste achevé en novembre, mais jamais encore mis en service, Nord Stream 2 est depuis le début du projet au cœur de batailles géopolitique et économique.

Il était jusqu'ici en attente d'une certification par le régulateur de l'énergie en Allemagne, en raison de problèmes juridiques, en l'occurrence le non-respect de certaines dispositions de la législation allemande et européenne.

Les pays occidentaux ont promis mardi de lourdes sanctions contre la Russie après la reconnaissance de régions séparatistes en Ukraine où Moscou compte déployer des soldats. Les explications de Jean-Philippe Hughes.

Nord Stream 2 relie les deux pays au moyen d'un tuyau de 1230 kilomètres sous la mer Baltique d'une capacité de 55 milliards de m3 de gaz par an, sur le même parcours que son jumeau Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012.

Contournant l'Ukraine, le tracé va augmenter les possibilités de livraison de gaz russe à l'Europe.

Le chancelier allemand a en outre prévenu que d'autres sanctions contre la Russie pourraient suivre en cas d'aggravation de la situation en Ukraine, et a d'ores et déjà averti que l'Union européenne allait adopter des sanctions massives et robustes.

Malgré tout, le successeur d'Angela Merkel a appelé à des efforts diplomatiques entre Occidentaux et la Russie pour éviter une catastrophe. C'est l'objectif de tous nos efforts diplomatiques, a-t-il ajouté, soulignant que 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, une guerre menace l'Europe de l'Est.

Londres annonce de premières sanctions

Le Royaume-Uni a pour sa part sanctionné des oligarques proches du Kremlin et des banques russes pour frapper la Russie très fort, se disant prêt à aller plus loin en cas de nouvelle escalade militaire. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a qualifié la reconnaissance des deux républiques autoproclamées par les séparatistes de l'Est ukrainien de prétexte pour une offensive d'envergure.

Le gouvernement britannique a adopté une position dure face à Moscou dans la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine, mais a été accusé dans le même temps de fermer les yeux depuis des années sur l'origine de l'argent russe affluant à Londres.

À l'issue d'une réunion de crise à Downing Street au petit matin, le premier ministre Johnson a annoncé que les mesures de rétorsion britanniques viseraient les intérêts économiques russes qui soutiennent la machine de guerre russe.

Il a ensuite détaillé devant le Parlement ces mesures qui s'appliquent à trois milliardaires considérés comme étant proches du président russe : Guennadi Timtchenko, déjà sanctionné par les États-Unis, Boris Rotenberg, dont le frère Arkadi est déjà sanctionné, et son neveu Igor Rotenberg. Leurs actifs au Royaume-Uni seront gelés et ils ne pourront plus se rendre sur le territoire britannique.

Parmi les cinq banques concernées figurent notamment Rossiïa et Promsviazbank.

L'UE approuve un paquet de sanctions contre la Russie

Les Vingt-Sept États membres de l'UE ont approuvé mardi un paquet de sanctions à l'unanimité contre la Russie, qui lui feront très mal.

Nous sommes tombés d'accord sur un premier paquet de sanctions à l'unanimité, a annoncé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, à l'issue de la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères à Paris.

Ces sanctions, qui doivent encore être formellement adoptées pour entrer en vigueur, feront très mal à la Russie, a ajouté le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, en précisant que le gel d'avoirs et l'interdiction de visas viseront notamment les 351 députés russes de la Douma qui ont approuvé la reconnaissance de l'indépendance des territoires séparatistes.

Les sanctions cibleront également 27 individus et entités qui contribuent à miner ou menacer l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sa souveraineté et son indépendance, a détaillé Josep Borrell en évoquant les acteurs du secteur de la défense qui jouent un rôle dans l'invasion du pays, ceux qui ont lancé une campagne de désinformation contre l'Ukraine et les banques qui financent les responsables russes et d'autres opérations dans ces territoires séparatistes.

L'UE compte également cibler les relations économiques entre les deux régions et l'Union européenne, et enfin la capacité de l'État russe et de son gouvernement à accéder à notre marché financier et aux marchés de capitaux européens pour refinancer leur dette, a-t-il ajouté.

M. Borrell a souligné que les pays membres de l'UE avaient décidé de garder d'autres munitions [...] pour répondre à de nouvelles actions de la part de la Russie, car l'histoire n'est pas finie.

Cette fermeté laisse toujours la porte ouverte à la diplomatie, a souligné M. Le Drian, tout en constatant que tous les efforts diplomatiques [...] se sont heurtés à un mur ces dernières semaines.

Le président Poutine n'honore plus la signature de la Russie, a-t-il déploré, en précisant que l'entretien prévu vendredi à Paris avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, était annulé.

Dans cette affaire, le président Macron, critiqué par l'opposition en France pour sa médiation qui n'a pas abouti, a pris ses responsabilités, a ajouté Jean-Yves Le Drian.

Il a fait le devoir qui était le sien de tout faire pour éviter la guerre, a estimé le ministre des Affaires étrangères.

Le président de la République connaît les méthodes, le caractère, le cynisme de Vladimir Poutine. Il l'a pratiqué. Il n'est pas naïf dans ses discussions, a-t-il ajouté.

Vives critiques de Guterres contre la Russie

Les principes de la Charte des Nations unies ne sont pas un menu à la carte et la Russie doit les appliquer tous à l'égard de l'Ukraine, a affirmé mardi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans une vive critique à l'égard du Kremlin.

Ils ne peuvent pas être appliqués de manière sélective [...] Les États membres les ont tous acceptés et ils doivent tous les appliquer, a-t-il insisté en réaffirmant que la reconnaissance par Moscou d'une soi-disant indépendance de zones séparatistes était une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine.

C'est un coup fatal aux accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité, a souligné le chef de l'ONU, lors d'une déclaration à des médias.

En ce moment critique, j'appelle à un cessez-le-feu immédiat et au rétablissement de l'État de droit. Il est grand temps de reprendre le chemin du dialogue et des négociations, a souligné M. Guterres.

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