Manifestation pour la réouverture de la clinique sans rendez-vous à Dalhousie
Une trentaine de personnes ont manifesté le 21 février à Dalhousie, au Nouveau-Brunswick, pour appuyer la clinique du Centre Saint-Joseph.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano
Une trentaine de personnes, dont des élus municipaux et provinciaux, ont manifesté lundi matin à Dalhousie, dans le nord du Nouveau-Brunswick, pour demander la réouverture de leur clinique de santé, fermée temporairement.
La clinique du Centre de santé communautaire Saint-Joseph est habituellement ouverte du lundi au vendredi et elle offre, sur rendez-vous, des services avec une infirmière praticienne ou un médecin.
Mais le Réseau de santé Vitalité a annoncé qu’elle serait fermée pendant un mois à compter du 31 janvier en raison de la pénurie de personnel. Au moment de l'annonce de la fermeture temporaire, le réseau avait affirmé qu’il poursuivait ses efforts de recrutement pour la rouvrir.
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Le temps presse, estime le maire de Dalhousie, Normand Pelletier, qui a pris la parole devant ses concitoyens rassemblés à cette occasion.
C’est frustrant quand tu parles avec Vitalité ou la province et ils disent : "Oui, on fait notre possible pour recruter". La réalité est là présentement. Ils ont fermé notre clinique pour un mois. Il n’y a aucun recrutement qui se fait à mes yeux, à ma satisfaction. Je pense sincèrement que nous autres, à travers la commission régionale, avec les maires, qu’il va falloir probablement qu’on descende voir le ministre, le premier ministre en personne, pour lui mettre le doigt directement sur les problèmes que nous avons ici
, a déclaré Normand Pelletier.
Le maire a ajouté que les personnes qui n’ont pas de médecin de famille pouvaient se tourner vers la clinique pour recevoir des soins et que cette dernière contribuait ainsi à réduire la demande au service d'urgence de l’hôpital de Campbellton.
Le député libéral de Campbellton-Dalhousie, Guy Arseneault, craint que la clinique ne rouvre jamais ses portes.
Notre clinique, pour dire qu’on va la fermer temporairement, on sait ce qui arrive temporairement. C’est temporaire, ça devient permanent. On voit ça avec notre obstétrique
, a-t-il affirmé.
Il presse Vitalité de tout faire pour rétablir de toute urgence ces services de santé.
Où est la priorité de Vitalité? Si on a un problème ici, mettez du personnel ici pour régler le problème une fois pour toutes. On va travailler avec eux autres. Mais Vitalité, c’est un secret, ce qu’il fait. Ils parlent qu’ils vont visiter des places pour recruter des étudiants. J’ai parlé aux étudiants, différents étudiants pendant l’été. Ils veulent retourner ici. Ils veulent travailler ici. Il n’y a pas de contact
, a ajouté Guy Arseneault.
Situation difficile pour des familles
Gail Fearon, conseillère municipale de Dalhousie, explique que sa mère est centenaire et qu’il est difficile pour elle de se déplacer à Campbellton pour obtenir des services de santé.
Pour commencer, c’est difficile d’avoir des rendez-vous. Puis là, il faut qu’on se rende à Campbellton. Tu amènes une personne de 100 ans pour attendre cinq heures, quatre heures. Ma mère ne veut pas y aller. Ce n’est pas humain
, affirme Gail Fearon.
Nous autres, je sais qu’on ne peut pas avoir tous les services. Ce n’est pas ce qu’on demande. On demande que ces gens qui sont là, qui essaient de recruter, trouvent des gens pour venir travailler ici. Puis, ils ne font rien. Vitalité, ils ont comme 30 postes qu’ils ont mis sur Facebook et partout. Il n’y a pas de poste pour ici, la clinique. Ils font quoi, eux autres?
, se demande Mme Fearon.
Les précisions du réseau de santé Vitalité
L'avenir du centre de santé communautaire Saint-Joseph, il faut rassurer la population qu'il n'est dans aucun temps compromis, au contraire
, a dit Jacques Duclos, vice-président du réseau de santé Vitalité.
Il précise toutefois que les fournisseurs de soins de santé de la clinique sans rendez-vous disent qu'ils ne peuvent plus soutenir une clinique sans rendez-vous, où [ils n'ont] pas le temps pour assurer la continuité des soins pour [leur] clientèle
.
On a entendu ce message-là, de nos médecins entre autres
, ajoute-t-il.
Jacques Duclos croit qu'il faut voir la situation dans son ensemble
. Il précise que la clinique sans rendez-vous sert beaucoup moins de patients que par le passé, en raison de l'amélioration des autres services dans la région, selon lui.
Est-ce qu'on réussi à recruter au rythme que l'ont voudrait, selon les besoins que l'on a dans la région? Définitivement pas. Est-ce qu'on peut faire mieux? Surement. (...) Est-ce qu'on en fait assez? On en fait beaucoup
, dit-il.
Avec des informations de Frederic Cammarano et Serge Bouchard