Halifax a l’un des taux d’inoccupation des logements les plus bas au Canada
La population de la capitale de la Nouvelle-Écosse a augmenté de près de 10 % en 5 ans.

Un autocollant sur lequel on lit « Ceci devrait être un logement » est aperçu dans un parc d'Halifax où des personnes sans-abri vivent dans des tentes et des cabanes, le 21 août 2021.
Photo : CBC / Jeorge Sadi
La crise du logement persiste en Nouvelle-Écosse. La capitale, Halifax, a l’un des taux d’inoccupation des logements les plus bas au Canada.
Il est retombé à 1 %, son niveau de 2019. En 2020, le taux d’inoccupation était de 1,9 %.
Pendant ce temps, la population de la province croît à un rythme qui n’a pas été vu depuis des décennies. Dans sa plus grande ville, la construction de nouvelles habitations ne suit pas la cadence démographique.
Selon les premières données du recensement de 2021, dévoilées dans les derniers jours, la population d’Halifax a augmenté de 9,1 % au cours des 5 dernières années. La ville compte environ 440 000 habitants. Son centre urbain compte 1463 résidents par km2.
Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL
), la migration interprovinciale, c’est-à-dire le nombre de personnes qui arrivent des autres provinces pour s’établir en Nouvelle-Écosse, est à son plus haut niveau en plus de 30 ans.La moitié de ces nouveaux résidents ont entre 20 et 49 ans.
Le prix moyen d’un appartement de deux chambres à coucher (4 et demi) est de 1335 $ par mois à Halifax, une hausse de 4,8 %.
Selon Chris Janes, analyste à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, 1600 nouveaux appartements ont été construits l’année dernière à Halifax.
On a besoin de beaucoup plus de nouveaux appartements
, dit-il.
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Dans une déclaration écrite, le ministère provincial des Affaires municipales et du Logement affirme que la seule façon
de rendre les appartements plus abordables est d’augmenter l’offre de logement.
Le ministère maintient que le plafonnement temporaire des hausses de loyer demeure nécessaire pour que les gens puissent se permettre un logement en attendant que l’offre augmente et que davantage soient disponibles.
L’association des propriétaires de la Nouvelle-Écosse, qui compte environ 160 membres, s’oppose à un contrôle des loyers. Son directeur, Kevin Russell, soutient que le plafonnement temporaire décourage les développeurs qui veulent construire et crée un environnement qui leur est hostile
.
Mark Culligan, du service d’aide juridique de l’Université Dalhousie, souligne que la crise actuelle a précédé de plusieurs années la décision de plafonner les loyers.
Le travailleur juridique communautaire, qui représente des locataires dans des disputes avec leurs propriétaires, a fait partie d’un groupe de travail qui a formulé 95 recommandations au gouvernement provincial l’année dernière pour résoudre la crise du logement.
Il voudrait voir un plan pour construire 33 490 logements sociaux dans les 10 prochaines années, ce qui nécessiterait un investissement en capital de 531 millions de dollars.
Cela ferait la différence entre un taux d’inoccupation sain et un taux d’inoccupation malsain, entre un marché locatif abordable et un marché locatif inabordable
, déclare Mark Culligan. C’est ce dont nous avons besoin pour rééquilibrer les conditions du marché pour les gens qui sont le plus vulnérables.
D’après le reportage de Gareth Hampshire, CBC