Cri du coeur à la maison des jeunes de Brompton

La salle commune de la Place des jeunes l'Intervalle est bien populaire.
Photo : Yannick Cournoyer
La maison des jeunes de Brompton demande de l'aide au gouvernement afin d'assurer le maintien de ses services, jugés essentiels.
La Place des jeunes l'Intervalle accueille des jeunes de 12 à 17 ans du secteur de Brompton. Une foule d'activités leur sont offertes toute la semaine, allant d'atelier éducatif sur des sujets sociaux à une simple partie de billard entre amis.
Mais la Place des jeunes l'Intervalle, tout comme la moitié des maisons des jeunes du Québec, rencontre présentement de sérieux problèmes financiers. En effet, 45 % d'entre elles ont fermé leurs portes ou réduit leurs heures d'ouverture au cours de la dernière année.
Difficile de garder ses intervenants
C'est le manque de personnel qui explique ce sombre avenir pour les 350 maisons des jeunes du Québec. Le sous-financement du gouvernement est pointé du doigt par Franz Gauthier, coordonnateur de la Place des jeunes l'Intervalle.
Aussitôt qu'on fait un projet de réalisation, que ce soit avec le CIUSSS ou avec l'école, oups, ils viennent recruter nos intervenants, notre personnel. C'est difficile de garder notre monde avec les salaires du milieu communautaire
, se désole-t-il.
De plus, l'intervenant souligne que le gouvernement ne finance que le tiers du budget des opérations de son organisme.
C'est des exercices acrobatiques. C'est toujours d'aller chercher une subvention, des dons à gauche, à droite, de faire un montage financier avec ça, poursuit Franz Gauthier. Ça devient difficile et lassant et c'est du temps qu'on n'a pas avec nos équipes, avec nos jeunes sur le terrain.
Des refuges essentiels pour les adolescents
Pourtant, les maisons des jeunes sont des lieux de socialisation primordiaux pour bon nombre d'entre eux. C'est le cas de Krystal Plante Sainte-Marie.
« Si les maisons des jeunes ferment, je pleure. Je vais rester dans ma chambre. Je vais m'enfermer. Je pleure... »
Ici, il n'y a pas de jugement. Exemple, comme il est écrit au tableau à l'entrée, s'il y a des préjugées sur l'homosexualité, le racisme, la transphobie, on est out direct parce qu'ici il n'y a pas de jugement. On n'a pas le droit de dire de préjugés ou de choses comme ça. C'est comme un endroit où on peut être nous-mêmes sans devoir jouer un personnage
, s'exclame l'adolescente.
L'intervenante de la maison des jeunes de Brompton, Kim Noël, abonde dans le même sens que sa jeune camarade.
On est là pour les écouter. Parfois, ce n'est pas le cas à la maison. Parfois, c'est plus tendu. On est là parfois pour calmer les choses, être capable de les faire grandir dans tout cela. Parfois, avoir un accueil, les accepter tels qu'ils sont. C'est pas nécessairement le cas ailleurs où ils vont.
Une place dans le prochain budget
Pour les maisons des jeunes, l'heure est critique, selon Franz Gauthier. Il lance un cri du coeur au gouvernement à l'aube du prochain budget. Une forme de retour pour tous les efforts que lui et tous ses collègues intervenants ont déployés pendant la pandémie.
On est près des jeunes, on a été là pendant la pandémie. On n'a pas fermé nos portes, on est passé en virtuel. On est là pour eux
, conclut-il.
Avec les informations de Jean Arel.