La création de l’univers en cinq minutes au Mois Multi

L'artiste visuel Dany Massicotte présente son installation Débris cosmique du 19 au 27 février au Mois Multi.
Photo : Tanya Beaumont
L’artiste visuel Dany Massicotte s’est inspiré de la genèse de l’univers pour son installation Débris cosmique. Elle se tient à la salle multi du complexe Méduse du 19 au 27 février.
La salle est plongée dans l’obscurité. À l’entrée, la maquette d’une bibliothèque s’illumine comme une alcôve dans un grand mur noir, à la hauteur des yeux. Des livres s’empilent sur chaque mur de la petite pièce.
Le plafond, le plancher et les fenêtres diffusent des images qui racontent la genèse de l’univers en cinq minutes.
Derrière le mur, huit sculptures cinétiques sont installées sur une table tournante. Cet ingénieux système filme des images en direct. C’est ainsi que la création de l’univers prend forme dans la bibliothèque. Comme un plan séquence infini.

La maquette de la bibliothèque est la première partie de l'installation Débris cosmique, de Dany Massicotte.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
L’artiste visuel Dany Massicotte est fasciné par l’univers. Par son immensité, mais surtout par le jeu d’échelle entre la planète Terre et le soleil. Cette dimension-là me donnait le vertige.
Cette sensation l’a poussé à faire des recherches sur les nouvelles découvertes de l’univers et à les matérialiser.
L’univers étapes par étapes
Déposées sur la table tournante, huit sculptures représentent chacune un événement de la création de l'univers, en commençant par le big bang. La boucle dure environ cinq minutes.
Ces sculptures cinétiques ont été construites avec des matériaux que l’artiste avait sous la main. Des billes et une ampoule représentent le système solaire. Un tapis roulant de papier sablé et des morceaux de champignons chaga sont devenus une dérive d’astéroïdes.

Une partie de l'installation Débris cosmique, de Dany Massicotte
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
Pour s’assurer que le tout était le plus fidèle possible aux éléments du cosmos, il a fallu plusieurs mois de travail. Un an de recherches à prendre ces objets-là, les placer devant la caméra, jouer avec des lumières pour voir si les illusions créées étaient satisfaisantes et évoquaient les phénomènes naturels cosmologiques.
Une fois le résultat convenable, Dany Massicotte a fixé les sculptures sur la table tournante. Elles défilent ensuite sous la lentille de la caméra, afin d’envoyer les images dans la maquette de la bibliothèque.
Création en deux temps
Débris cosmique est le projet de fin de maîtrise de Dany Massicotte. Il a reçu son diplôme avec la mention d’honneur. L’installation a été créée en deux temps pendant le parcours scolaire de l’artiste. La bibliothèque a vu le jour dans le cadre de son baccalauréat et la table tournante pour la maîtrise.

Les huit sculptures cinétiques sont regroupées sur une table tournante, munie d'une caméra.
Photo : Radio-Canada / Tanya Beaumont
La bibliothèque pourrait être autonome avec des images préenregistrées. La motivation, c’était vraiment de réussir à faire vivre des sculptures cinétiques pour alimenter les images.
Mise au point
Pour veiller à ce que tout se passe correctement, l’artiste passera chaque jour pour s’assurer que la machine d'ingénierie fonctionne bien. La table a déjà tourné une centaine d’heures et devrait en faire autant pendant la présentation au Mois Multi.
Certaines mises à niveau des sculptures sont parfois nécessaires. Un peu comme une vieille bagnole, je dois toujours en réparer quelques-unes.
La prochaine étape est de peaufiner l’installation, afin de pouvoir la faire voyager de façon autonome. Et pour démarrer l’univers, est-ce complexe? C’est un bouton on/off. Une simple switch
, répond-il.
Le Mois Multi se poursuit jusqu’au 27 février.