Diane Deans est remerciée de la Commission de services policiers d’Ottawa
Une réunion spéciale du conseil municipal a donné lieu à des échanges houleux et très émotifs.
L'occupation du centre-ville d'Ottawa par les manifestants se fait ressentir jusqu'au conseil municipal.
Photo : La Presse canadienne / Justin Tang
Une motion a été déposée afin de destituer les conseillères Diane Deans et Carol Anne Meehan de la Commission de services policiers d’Ottawa mercredi lors d’une réunion spéciale du conseil municipal. Finalement, le conseil a décidé de remplacer la présidente de la commission, Diane Deans, par le conseiller Eli El-Chantiry.
C’est le conseiller Scott Moffatt qui a déposé la motion en invoquant le besoin d’avoir des conseillers plus expérimentés
à ces postes.
La conseillère Carol Anne Meehan pleurait à chaudes larmes à la suite du dépôt de la motion. Elle a exprimé son désarroi par rapport à la situation en disant qu’elle était dégoûtée
. Elle a finalement démissionné de son siège.
Plusieurs conseillers municipaux ont également été ébranlés par la nouvelle, dont Rawlson King, qui a même quitté son poste à la Commission de services policiers d’Ottawa en guise d’appui à ses collègues. Son départ a secoué son collègue, le conseiller Mathieu Fleury, qui lui a livré un hommage très émouvant en lui demandant de reconsidérer sa décision. Au final, le conseiller Jeff Leiper a été nommé afin de remplacer Rawlson King à son poste.
Sandy Smallwood, qui siège également à la Commission de services policiers d'Ottawa, a aussi remis sa démission en signe de protestation. C’est Suzanne Valiquet qui va le remplacer.
D’autres conseillers municipaux ont même dit au maire Jim Watson qu’ils avaient perdu confiance en lui.
De son côté, Diane Deans a accusé le maire d’avoir essayé de négocier avec des terroristes
. Elle nie avoir commis un écart de conduite et assure que la Commission a travaillé de façon efficace depuis les deux dernières années.
Ce n'est toutefois pas l'opinion du maire, Jim Watson, qui a soutenu lors d'une conférence de presse, mercredi soir, qu'il y a eu au cours des dernières semaines un grand manque de communication
entre le service de police, les résidents et les membres du conseil municipal.
Ça, c'est un problème, si vous n'avez pas un système de communication avec les élus de la Ville pendant une grande crise
, a-t-il mentionné, faisant référence à la manifestation des camionneurs qui paralyse le centre-ville depuis près de trois semaines. Je pense que la moitié des membres du conseil avait beaucoup de frustration avec l'ancien conseil d'administration [de la commission].
« Vous pouvez me critiquer comme vous voulez, mais j’ai agi dans le meilleur intérêt de la Ville. »
Mme Deans a défendu son bilan en disant avoir travaillé sans relâche depuis 20 jours.
Un ancien chef de police de Waterloo se fait offrir le poste de chef intérimaire du SPO
Au lendemain de la démission de Peter Sloly à la tête du Service de police d’Ottawa (SPO), Diane Deans a offert le poste de chef intérimaire à un ancien chef de police de la région de Waterloo, Matt Torigian.
Lors de la réunion spéciale du conseil municipal mercredi, la conseillère Diane Deans a dû répondre à des questions à ce sujet, mais n’a pas mentionné le nom de M. Torigian. Elle a toutefois déploré le fait que l'information ait été divulguée dans les médias avant que l'actuel chef intérimaire, Steve Bell, soit mis au courant.
Matt Torigian a même déjà signé un contrat, qui aurait expiré à la fin de 2022, mais il l'a résigné jeudi.
À l’heure actuelle, Matt Torigian est fellow à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto. Il a également été un sous-ministre de la Sécurité communautaire en Ontario.
La police aurait les ressources pour mettre fin à l’occupation
Le chef intérimaire actuel du SPO, Steve Bell, a indiqué aux conseillers municipaux durant la réunion spéciale que le corps policier d'Ottawa avait désormais les ressources nécessaires pour mettre fin à l'occupation.
Steve Bell n'a pas souhaité dévoiler les détails du plan aux conseillers, notamment quand le plan serait mis à exécution, et ce, pour des raisons opérationnelles.
Pour ces mêmes raisons, M. Bell n’a pas indiqué si les 1800 agents additionnels demandés ont été envoyés en renfort ni s’ils allaient agir d’ici la fin de semaine.
Toutefois, le chef par intérim du SPOabsolument
partie du plan des forces policières. Steve Bell a ajouté qu’il prévoit une longue opération et que le plan pourrait se dérouler sur plusieurs jours.
« Notre désir sera toujours de négocier avec succès et d'inciter les gens à partir. Mais en l'absence de cela, nous avons la capacité de les retirer [de nos rues] et avons maintenant le plan et les ressources pour y parvenir. »
Au cours de cette réunion spéciale, Catherine McKenney, membre du conseil municipal, se promenait dans les rues du centre-ville en filmant des véhicules de manifestants qui bloquent les voies, tout en posant des questions au chef intérimaire du SPO
.Lors de son intervention pendant la réunion, des manifestants ont clamé qu’ils n’avaient pas l’intention de bouger.
Avec les informations de Frédéric Pepin, Emmanuelle Poisson et CBC