Des manifestants contre l’exploitation forestière d’une zone avec lichens en péril

Les manifestants ont installé un camp près de Beals Brook dans le comté d'Annapolis dans le but d'empêcher une coupe planifiée sur 24 hectares de terres de la Couronne.
Photo : Gracieuseté : Nina Newington
Des manifestants qui s'opposent à un projet d'exploitation forestière sur des terres de la couronne dans la vallée de l'Annapolis sont plus déterminés que jamais à continuer leurs efforts depuis qu’ils ont la confirmation que des espèces en péril y vivent.
En décembre, un groupe a installé un camp pour manifester contre le plan d’abattre près du tiers des arbres d'un terrain de la couronne d'environ 24 hectares entre Roxbury et Albany.
Les responsables du ministère des Ressources naturelles disent que le plan représente une nouvelle approche de foresterie, mais les manifestants ne sont pas d'accord.
Après que les manifestants ont été alertés de l'existence possible de lichens rares sur le site, le ministère des Ressources naturelles a interrompu le projet pour envoyer un lichénologue examiner le site.
L'une des manifestantes qui campe sur le site, Nina Newington, dit que le lichénologue avait trouvé du lichen de l'espèce sclérophore givré du lichen anzie mousse-noire et du lichen pannaire jaune pâle.
L’anzie mousse-noire et le pannaire jaune pâle font partie du registre des espèces en péril au Canada, tandis que Sclérophore givré est considéré comme un lichen rare et fragile.
Nina Newington croit qu'il y en a d’autres, mais que la neige et la taille de la zone ont limité ce qui pouvait être observé lors d'une seule visite.
Il est resté là pendant quatre heures
, explique-t-elle en parlant de l’expert en lichen. Il y a plus de deux pieds de neige au sol dans la forêt.
À son avis, la récolte des arbres devrait être interrompue jusqu'à ce qu'une enquête approfondie puisse avoir lieu.
Elle voudrait aussi que le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse se fie davantage aux habitants qui connaissent le territoire et qui s'inquiètent pour sa biodiversité.
Ces lichens rares, renforce cette perception que ce n'est pas une forêt qui devrait être dérangée; elle devrait être laissée tranquille.
Nina Newington croit que les récentes découvertes démontrent clairement les lacunes du travail que les responsables des ressources naturelles semblent faire avant d’approuver les demandes des entreprises pour couper sur les terres de la Couronne.
Je ne pense pas que les biologistes du Ministère sortent pour voir l’état des forêts
, dit-elle.
Ils regardent les données qu'ils ont de leurs bureaux et, quoi que vous puissiez dire à ce sujet, il est très clair dans ce cas qu'ils ont raté des découvertes très importantes.
Le ministère attend les résultats
Un porte-parole du ministère des Ressources naturelles dit que les responsables n’ont pas encore reçu ou examiné les informations recueillies par le lichénologue.
Il ajoute que conformément aux pratiques de gestion, des zones tampons seront appliquées à toute zone où des lichens rares seront trouvés avant la levée de la suspension temporaire de l'approbation de la coupe de bois.
Mais le porte-parole n'a pas pu expliquer pourquoi ces lichens rares n'avaient pas été pris en compte lors de l'évaluation initiale du terrain. Il ne s’est pas prononcé n’ont plus quant aux inquiétudes qu’il pourrait y avoir d’autres lichens rares qui n'aient pas encore été trouvés.
Nina Newington dit qu’il y a une cinquantaine de manifestants qui gravitent autour du campement en forêt et ils n'ont pas l’intention de laisser tomber la cause.
C'est un moment charnière
, dit-elle. Vous ne pouvez pas continuer à couper les restes de la vieille forêt en Nouvelle-Écosse. Il en reste trop peu.
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Avec les informations de Michael Gorman de CBC