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Grande démission : des employeurs s’adaptent

Une femme devant un ordinateur sourit à un collègue assis en face d'elle.

Le mieux-être et la flexibilité au travail deviennent des priorités pour de plus en plus de travailleurs.

Photo : Unsplash/Amy Hirschi

Face aux nouvelles réalités, des employeurs font des efforts pour assurer le mieux-être de leurs employés et ainsi favoriser la rétention et le recrutement du personnel.

Pour plusieurs, la pandémie a été le moment d’une grande remise en question. À la recherche d’un meilleur équilibre entre leurs valeurs, leurs vies personnelles et leur travail, plusieurs songent à démissionner ou ont déjà décidé de quitter leur emploi pour se lancer dans une toute nouvelle aventure. C’est ce qu’on a appelé la grande démission.

Face à ce phénomène, bon nombre d’employeurs ont réajusté leurs façons de faire. Plusieurs, qui avaient déjà à cœur le mieux-être de leurs employés, ont décidé d’aller plus loin pour éviter les départs et recruter de nouveaux talents.

Plus de flexibilité

En plus de ses milliers d’employés de première ligne, Croix-Bleue Medavie compte 2200 employés de bureaux répartis dans plusieurs villes, dont Moncton, Charlottetown, Halifax, Montréal et Toronto. Depuis le début de la pandémie, 95 % de ces employés de bureau sont en télétravail. Selon un sondage interne, seulement 15 % parmi eux souhaiteraient revenir au bureau, après la pandémie.

Bernard Lord assis sur un canapé blanc.

Bernard Lord, chef de direction de Medavie, dit que l'entreprise a accéléré les transformations durant la pandémie afin d'offrir plus de flexibilité aux employés.

Photo : Gracieuseté de Medavie

« Les gens veulent avoir une plus grande flexibilité de où ils travaillent, ils veulent aussi avoir une plus grande flexibilité quand ils travaillent et combien de temps ils travaillent. »

— Une citation de  Bernard Lord, chef de la direction, Medavie

Après la pandémie, des employés pourront donc continuer de travailler à la maison. Il y a beaucoup plus de flexibilité chez nous qu’il y en avait il y a deux ans. On veut continuer sur cette lancée-là, et pour nous, on pense que ça va contribuer à nous aider à attirer des gens qui veulent travailler avec nous, explique Bernard Lord.

La pandémie, reconnaît Bernard Lord, a transformé les milieux de travail. Il y a tout un chambardement qui se passe présentement dans le monde du travail, et la relation qui existe entre les employeurs et les employés.

Qu’elles le veuillent ou non, selon lui, les entreprises n’ont pas le choix de faire face aux changements. Dans le marché du travail actuel, les entreprises qui ne s’adaptent pas vont faire face à une pénurie de main-d'œuvre.

Bernard Lord, debout, parle avec quatre personnes assises autour d'une table.

Bernard Lord dit que Medavie estime que les entreprises doivent s'adapter aux transformations dans les milieux de travail, pour éviter la pénurie de main d'oeuvre.

Photo : Gracieuseté de Medavie

Dans un nombre de plus en plus grand de secteurs, il commence justement à manquer de travailleurs spécialisés. Les possibilités d’emploi sont souvent plus nombreuses que le nombre de candidats disponibles. Les employés qui ont du talent, qui ont de l’expertise, ont des choix qu’ils n’avaient pas nécessairement avant.

Souci du mieux-être

Une des raisons invoquées par les travailleurs qui ont démissionné, ou qui songent à le faire, est la recherche d’un mieux-être. Certaines entreprises l’ont compris depuis longtemps, mais la pandémie a accéléré certains changements.

« Une chose qui est claire, c’est que les employés passent avant les chiffres, et nous, on veut vraiment mettre nos énergies sur le bien-être et la sécurité de nos employés. »

— Une citation de  Geneviève Laforge, directrice du développement organisationnel et secrétaire générale d’Assomption Vie

Assomption Vie offrait déjà à ses employés des activités liées à la santé physique et à la santé mentale, ainsi que des possibilités de consulter des thérapeutes en santé mentale.

Geneviève Laforge seule, face à un mur blanc.

Geneviève Laforge, directrice du développement organisationnel et secrétaire générale d’Assomption Vie, dit que le mieux-être des employés est une priorité.

Photo : Gracieuseté d'Assomption Vie

Récemment, l’entreprise a fait un pas de plus pour développer la communication avec ses employés. Les employés qui sont là, attendons pas qu’ils s’en aillent pour comprendre qu’est-ce qui allait moins bien, rencontrons-les, demandons-leur qu’est-ce que vous aimez dans votre emploi, qu’est-ce que vous aimez moins bien, dit Geneviève Laforge.

Comme dans plusieurs autres entreprises, de nombreux employés travaillent à la maison durant la pandémie. La direction d’Assomption Vie s’est rendu compte que cela pouvait bien fonctionner. Dans certains cas, cette mesure pourrait devenir permanente, afin d’offrir davantage de flexibilité aux employés. On se rend compte qu’il y a certains de nos employés qui pourront continuer de travailler, après la pandémie, en télétravail.

Toutes ces mesures, selon Geneviève Laforge, aident à la rétention des employés. On voit que notre taux de roulement est beaucoup plus bas qu’ailleurs.

Adaptation des PME

L’entreprise Peggy Bown Dentistry, à Rothesay, spécialisée dans les soins dentaires, emploie une dizaine de personnes. Le secteur fait face à une pénurie d’assistants et d’hygiénistes, entre autres.

La propriétaire, la Dre Peggy Bown, veut s’assurer que le milieu de travail soit attrayant pour ses employés.

« La vie est courte, et [la] COVID nous a fait prendre plusieurs décisions parce que nous voulons vivre une meilleure vie et nous voulons aimer la vie. »

— Une citation de  La Dre Peggy Bown, propriétaire de Peggy Bown Dentistry

Elle a donc mis en place une culture d’entreprise basée sur la communication. Des réunions avec les employés ont lieu le matin, et une fois par mois. Il existe aussi un module de discussion en ligne, où chacun peut faire part de ses idées.

Peggy Bown, dentiste.

Peggy Bown, dentiste à Rothesay, mise sur un véritable échange avec les employés pour assurer un milieu de travail positif.

Photo : Gracieuseté de Peggy Bown

L’idée, selon Peggy Bown, est d’établir un échange constant et valorisant. Je veux vraiment m’assurer d’écouter mon équipe, de communiquer avec les employés, les responsabiliser de manière à ce qu'ils aient l'impression d'être plus influents et d'avoir plus de valeur.

L’entreprise finance aussi la formation de ses employés, afin d’assurer leur développement professionnel.

Peggy Bown n’hésite pas à parler dans les réseaux sociaux de ses valeurs, et de la façon dont son entreprise fonctionne. Cela rend le recrutement beaucoup plus facile, assure-t-elle. Si vous travaillez vraiment dur pour créer un bel endroit où travailler, assurez-vous que le monde peut le découvrir.

Ressources humaines en transition

Les experts en ressources humaines ont pu constater tous les changements dans le monde du travail, ces dernières années. Au Nouveau-Brunswick, l’organisme Conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) offre de la formation à ses 900 membres.

Luc Page, Conseillers en ressources humaines agréés.

Luc Page, le directeur général de l'organisme Conseillers en ressources humaines agréés, explique de la formation est offerte aux professionnels en ressources humaines pour s'adapter aux changements.

Photo : Gracieuseté de Luc Page

Au niveau CRHA Nouveau-Brunswick, on offre de la formation à nos membres de l’association sur des nouvelles façons d’influencer l’administration, au niveau du recrutement et rétention, donc changer la mentalité des employeurs, disant que si on veut recruter, on doit se permettre d’offrir des meilleures conditions de travail, explique Luc Page, directeur général du CRHA.

Le monde du travail a beaucoup changé, constate de son côté l’Ordre des conseillers en ressources humaines du Québec. C’est plus tant les employeurs qui passent en entrevue les futurs employés, mais c’est un petit peu le contraire, c’est les employés qui un peu passent en entrevue les différents employeurs pour voir qu’est-ce qui leur convient davantage comme emploi bien sûr, mais aussi quel type d’organisation pour laquelle on veut s’investir, estime Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec.

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