Les policiers enquêtent sur l’envoi d’enveloppes suspectes à des politiciens en N.-É.
La GRC et la police d'Halifax enquêtent sur des incidents survenus à quatre endroits.

Chris d’Entremont, le député conservateur de Nova-Ouest a reçu une enveloppe suspecte.
Photo : Radio-Canada / Peter Dawson
Des enveloppes suspectes – dont au moins une contenait des « images troublantes » et un irritant apparent pour la peau et les yeux – sont arrivé lundi à trois bureaux de circonscription de députés conservateurs de la Nouvelle-Écosse. Une autre enveloppe suspecte a aussi été livré à l'hôtel de ville d'Halifax.
Rick Perkins, député conservateur de South Shore-St. Margarets, raconte qu'un membre du personnel de son bureau de Barrington, en Nouvelle-Écosse, a ouvert l'enveloppe et il a vu qu'elle était remplie d'images perturbantes
. Ses yeux et ses mains se sont ensuite mis à bruler.
L'homme s'est précipité pour se rincer avant d'appeler le 911. Il a également appelé les bureaux des politiciens voisins, y compris son deuxième bureau à Bridgewater, à environ 140 kilomètres de là. Une enveloppe identique y avait été livrée aussi, mais le personnel ne l'avait pas encore ouverte.
« C'est une chose assez troublante. »
Quant au membre du personnel du bureau de Barrington, Rick Perkins dit qu'il avait été emmené à l'hôpital pour une douche de décontamination.
Il va bien, il est à la maison et il a des éruptions cutanées et une irritation des yeux
, explique le député.
Le bureau de Chris d'Entremont aussi visé
Pendant ce temps, dans la ville voisine de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, une enveloppe identique était arrivée au bureau de circonscription de Chris d'Entremont, le député conservateur de Nova-Ouest.
Ça me rend anxieux
, dit le député.
C'est une chose que quelqu'un est fâché contre moi, mais quand ça vient à un employé du bureau de circonscription ce n’est pas quelque chose qu’on va voir.
Heureusement sa chef de cabinet, Isabelle Lapointe, avait été prévenue par le bureau de Rick Perkins et l'enveloppe n'a pas été ouverte. Le simple fait de la manipuler a causé des rougeurs sur sa peau, donc elle est très contente d'avoir été avertie.
Dans des provinces comme la Nouvelle-Écosse, tout le monde connaît tout le monde
, explique-t-elle. Alors, vous savez, tout le monde est assez gentil pour vérifier les choses entre eux
.
Le bureau de circonscription sera fermé quelques jours et Chris D'Entremont veut revoir certaines procédures.
On va changer notre façon de recevoir la poste
, dit-il. S’ il n’y a pas d’adresse de retour, on va mettre le courrier dans une boîte pour être certain que ce n’est pas quelque chose de dangereux.
La GRC
et la police d'Halifax enquêtentLa GRCun colis suspect contenant un irritant chimique présumé
aux bureaux de Barrington et de Yarmouth.
Le Service de l’identité judiciaire et le Groupe des incidents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosifs (CBRNE) de la GRC
participent à l’enquête.Pendant ce temps, la police d'Halifax enquête sur les enveloppes suspectes trouvées à l'hôtel de ville.
Des membres de la Section de l'identité judiciaire se sont présentés et ont saisi un certain nombre d'enveloppes liées à l'enquête. À l'heure actuelle, aucune blessure ou maladie n'a été rapportée en lien avec ces enveloppes.
Des tests sont en cours pour déterminer le contenu.
Situation politique tendue
La cheffe de cabinet du député conservateur Chris d'Entremont, Isabelle Lapointe, dit qu'elle fait de la politique depuis une décennie et qu'elle a vu toutes sortes de choses étranges, y compris des enveloppes remplies de substances nocives. Elle note cependant que les tensions sont particulièrement vives ces jours-ci.
Avec cette pandémie en cours, les gens sont tout simplement fatigués et sont plus stressés, tout le monde est stressé
, affirme Isabelle Lapointe.
C'est aussi ce que remarque le professeur de sciences politiques à l'Université St. Francis Xavier, à Antigonish, Yvon Grenier.
« Les nerfs sont à vifs un peu partout. »
Est-ce que ça nourrit un agenda politique ou pas, on n’en sait rien
, dit le professeur. On ne peut pas spéculer, mais ce qu'on peut dire c’est que ça ne mène souvent nulle part.
En attendant les résultats des enquêtes, Yvon Grenier croit que l'incident est un exemple de la détérioration de la civilité dans le discours politique
.
Avec des informations de La Presse Canadienne