Manifestations à Québec : départ des camionneurs, qui promettent de revenir

Les manifestants vont quitter Québec, mais ils laissent des souvenirs destinés au gouvernement Legault.
Photo : Radio-Canada / Audrey Paris
Quelques centaines de personnes ont à nouveau manifesté dimanche au centre-ville de Québec. Les camionneurs ont par la suite tous quitté le secteur du parlement en fin de journée. Si les mesures sanitaires sont maintenues, ils ont toutefois l'intention de revenir protester au même endroit dans deux semaines.
Comme samedi, les manifestants se sont fait entendre pacifiquement, certains à bord de leur véhicule à coups de klaxon répétés, d'autres à cheval, mais la plupart ont marché calmement dans les rues près de la fontaine de Tourny.
Beaucoup moins nombreux que samedi, les manifestants ont de nouveau brandi des affiches ou scandé des slogans pour réclamer plus de liberté
.
#MANIFESTATION | La totalité des camions immobilisés ont quitté | D'ici peu, il n'y aura plus de déviation des voies sur René-Lévesque pic.twitter.com/Qh6DtczI8i
— Service de police de la Ville de Québec (@SPVQ_police) February 6, 2022
Les camions ont dû partir à 17 h
Une trentaine de poids lourds étaient toujours stationnés sur le boulevard René-Levesque, une artère principale de Québec, dimanche après-midi.

Des policiers à proximité des poids lourds stationnés sur le boulevard René-Lévesque dimanche matin
Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a toléré leur présence ce week-end, mais a indiqué que tout véhicule stationné à un endroit prohibé
serait en infraction à compter de 17 h, dimanche. Les derniers camionneurs ont finalement quitté les lieux vers 17 h 15 sans recevoir de contravention, a confirmé le corps de police.
The last remaining truck has left pic.twitter.com/1OdiP4JLF5
— Sarah Leavitt (@sarahleavittcbc) February 6, 2022
Sur son compte Twitter, le premier ministre François Legault a de son côté souligné le travail exemplaire
des agents du SPVQ et de la Sûreté du Québec, en plus de féliciter le maire Bruno Marchand et la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, pour leur leadership
.
Au moment de partir, trois camionneurs ont cependant confié à Radio-Canada qu'ils avaient intention de revenir à Québec.
Allocutions des leaders
Avant de plier bagage, les leaders des manifestations du week-end se sont quant à eux adressés à la foule. Ils louangent un événement magnifique et rassembleur
. Au point où ils ont l'intention de récidiver.

Les leaders des manifestations de Québec, Keven Bilodeau et Bernard Gauthier, se sont adressés à la foule.
Photo : Radio-Canada
Ce qu’on fait, c’est le carnaval de la liberté
, a dit le syndicaliste Bernard Rambo
Gauthier pour établir un lien avec le Carnaval de Québec qui se déroule à quelques jets de pierre des manifestations.
On nous a demandé de manifester pacifiquement, c’est ce qu’on a fait.

Une trentaine de camions se trouvaient toujours au centre-ville, en après-midi, avec les manifestants.
Photo : Radio-Canada / Audrey Paris
On va laisser une chance à Legault de reculer
, a enchaîné Keven Bilodeau, qui a organisé un convoi à partir de la Beauce. Puis s’il n'a pas entendu le cri du cœur de tout le monde présent ici, on va revenir dans deux semaines, préparés
, a dit celui qui était vêtu d'un chandail des Nordiques de Québec pour l'occasion.
Le Woodstock de la liberté
Oubliez pas, dans deux semaines, ça va être notre temps de relâcher notre lousse. Et là, ça va être un Woodstock de la liberté parce que je veux du monde en cr...
, a pour sa part déclaré Kevin Big
Grenier, l'organisateur du convoi de la Côte-Nord.

Les manifestants brandissent à nouveau des affiches et scandent des slogans contre les mesures sanitaires.
Photo : Radio-Canada / Audrey Paris
Au cours de son allocution, Bernard Gauthier a également prédit que le mouvement gagnerait en popularité au Québec.
Personne ne peut dire qu’on n’a pas été bons. On a vraiment été exemplaires, plus que ce à quoi je m’attendais. Donc, on se retrouve dans deux semaines pour la clôture du Carnaval, ajoute le syndicaliste. On va faire la même affaire qu’on a faite là, mais on va être beaucoup plus nombreux. On va monter des gens de la Côte-Nord, de la Gaspésie, du Saguenay, de partout.

Des manifestants à cheval se mêlent à la foule. David Champagne et Yoan de Plessisville sont à Québec pour réclamer plus de liberté.
Photo : Radio-Canada / Audrey Paris
Une mère de famille qui a fait le voyage depuis la Gaspésie pour manifester en fin de semaine a d'ailleurs l'intention de revenir si rien ne change.
On veut que ça finisse, tout ça. Ça fait du bien d'être rassemblés, pas de masque, d'être collés les uns sur les autres
, explique-t-elle.
Je suis vaccinée, j'ai toujours respecté les mesures [sanitaires], mais là, on veut vivre. C'est tout.
Le SPVQ a par ailleurs remis une quinzaine de constats en vertu du Code de la sécurité routière au cours de la nuit dernière, dont quelques-uns en lien avec des coups de klaxon.

Les camionneurs reçoivent des avis de courtoisie pour les inviter à partir dimanche matin.
Photo : Radio-Canada / Camille Carpentier
Le centre-ville paralysé samedi
Samedi, le centre-ville de Québec a été paralysé durant quelques heures. Le boulevard René-Lévesque a notamment été fermé à la circulation automobile, vu l'abondance de piétons.
Après avoir contrôlé les déplacements de milliers de manifestants au centre-ville de Québec, les policiers sont toutefois parvenus à éviter que ceux-ci s’y installent de façon permanente, comme à Ottawa.
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Avec la collaboration de Camille Carpentier, Raphaël Beaumont-Drouin, Vincent Pichard et Audrey Paris