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L’Union africaine condamne les coups d’État et s’évite un débat houleux sur Israël

L'Assemblée de l'Union africaine.

Les chefs d'État et les délégués lors de la 35e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union africaine à Addis-Abeba.

Photo : Reuters / TIKSA NEGERI

Agence France-Presse

Les dirigeants africains ont condamné « sans équivoque » dimanche la récente « vague » de coups d'État sur le continent lors du sommet annuel de l'Union africaine, où les discussions prévues sur l'accréditation controversée d'Israël à l'organisation ont été reportées.

Selon des sources diplomatiques, ce sujet qui est source de vifs débats parmi les 55 États membres a été suspendu et le débat prévu dimanche après-midi a été reporté, ce qui a évité une crise inédite au sein de l'organisation panafricaine, adepte du consensus.

Parmi les nombreux sujets de ce sommet à l'ordre du jour chargé, les coups d'État qui ont secoué le continent au cours de l'année écoulée – le dernier en date survenu au Burkina Faso il y a deux semaines – étaient inévitables.

Lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité, chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque [...] la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement, a déclaré son dirigeant, Bankole Adeoye.

Des dizaines soldats marchent en cadence, un bras en l'air.

Des soldats maliens ont défilé à Bamako à l'occasion d'une parade militaire organisée à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance du pays le 22 septembre 2020.

Photo : Getty Images / AFP/MICHELE CATTANI

L'UA ne tolérera aucun coup d'État militaire sous quelque forme que ce soit, a-t-il ajouté, rappelant que tous les pays ayant connu des putschs ont été suspendus.

À aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine nous n'avons eu quatre pays suspendus en 12 mois : le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso, a-t-il ajouté.

Dans un discours samedi, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait également évoqué la funeste vague de coups d'État et souligné des liens de causalité connus avec le terrorisme.

La controversée accréditation d’Israël

L'UA a en revanche choisi de ne pas afficher ses dissensions sur le sujet hautement épineux de l'accréditation d'Israël.

Cette décision prise en juillet par Moussa Faki divise l'organisation.

Plusieurs États membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, se sont insurgés, estimant que ce choix va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Les deux pays ont fait pression pour inscrire ce sujet à l'ordre du jour du sommet. Un débat était prévu dimanche après-midi. Il a été suspendu, ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP, et un comité va être créé pour étudier la question.

Ce comité comprendra non seulement l'Afrique du Sud et l'Algérie mais aussi le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de M. Faki, ainsi que le Cameroun et le Nigeria, selon les diplomates interrogés.

Ce report évite la possibilité d'un vote qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.

Dans un discours samedi, le premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait demandé aux dirigeants africains de retirer l'accréditation d'Israël.

Moussa Faki avait quant à lui défendu son choix et appelé à un débat serein.

Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la quête d'indépendance des Palestiniens était immuable et ne peut que continuer à se renforcer. Mais l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, un instrument au service de la paix.

Le Tigré, un dossier qui embarrasse le pays hôte

Il n'est pas clair si le sommet, dont la plupart des sessions se sont déroulées à huis clos, a abordé la question de la guerre qui fait rage dans le pays hôte.

Des réfugiés des combats au Tigré.

Des Éthiopiens fuyant les combats au Tigré arrivent par bateau au Soudan.

Photo : Reuters / BAZ RATNER

Le nord de l'Éthiopie est ravagé depuis 15 mois par un conflit entre forces progouvernementales et rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a fait des milliers de morts et, selon l'ONU, mené des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.

Bankole Adeoye a assuré que toutes les situations de conflit étaient à l'ordre du jour du sommet.

L'UA, dont le siège se trouve dans la capitale éthiopienne, se trouve dans une position particulièrement délicate en ce qui a trait à ce conflit.

M. Faki a attendu le mois d'août dernier – neuf mois après le début des combats – pour nommer l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo comme envoyé spécial chargé d'arracher un cessez-le-feu.

Un homme marche en tenant une arme sur son épaule.

Un combattant rebelle photographié au printemps dans une rue de Hawzen, en Éthiopie.

Photo : AP / Ben Curtis

L'Éthiopie a également continué à siéger au Conseil de paix et de sécurité de l'UA durant le conflit. Elle n'a toutefois pas été reconduite cette semaine pour un nouveau mandat, ont déclaré des diplomates.

Adeoye a déclaré dimanche qu'il n'est pas vrai que l'UA a été lente à réagir.

Il était impossible que l'UA ne s'engage pas dans une telle situation, étant donné précisément sa situation en Éthiopie, a-t-il affirmé, soulignant le rôle de la diplomatie discrète, des navettes diplomatiques, qui ne peuvent généralement pas être rapportées.

M. Obasanjo doit se rendre cette semaine dans les régions touchées par la guerre, a-t-il indiqué.

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