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Le puissant cyclone tropical Batsirai touche Madagascar

Une image du cyclone Batsirai sur un écran d'ordinateur.

Une image du cyclone Batsirai

Photo : afp via getty images / RICHARD BOUHET

Agence France-Presse

Le puissant cyclone Batsirai, accompagné de vents violents et de fortes pluies, a touché samedi soir la région de Mananjary, à Madagascar. C'est la deuxième tempête à frapper l'île en quelques semaines, a déclaré un météorologiste local à l'AFP.

Je confirme que Batsirai a touché Mananjary vers 20 h, heure locale, a déclaré Lovandrainy Ratovoharisoa, joint au téléphone par l'AFP.

Avant d'atteindre Madagascar, Batsirai a déversé des pluies torrentielles pendant deux jours sur l'île française de la Réunion, a indiqué le service météo de Madagascar.

Un homme sur un rocher près d'un bateau échoué frappé par une vague.

Le cyclone Batsirai avait fait échouer un pétrolier lors de son passage sur l'île de la Réunion.

Photo : afp via getty images / RICHARD BOUHET

Même son de cloche à Météo France, qui évoque une menace très sérieuse pour la zone et des vents attendus de plus de 200, voire 250 km/h en rafales au niveau du point d'impact.

Les vagues peuvent atteindre de 10 à 15 mètres et les fortes pluies pourraient ensuite s'étendre sur une partie de la moitié sud de Madagascar.

Se préparer avec les moyens du bord

Les habitants se préparaient à faire face au cyclone avec les moyens dont ils disposent sur l'île, un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par la tempête tropicale Ana en janvier et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.

Ana, qui avait aussi touché le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, avait fait une centaine de morts – dont 56 à Madagascar – et des dizaines de milliers de sinistrés.

Dans la ville côtière de Vatomandry (est), plus de 200 personnes se sont entassées dans une pièce d'un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger du cyclone, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.

Un responsable local, Thierry Louison Leaby, s'est plaint du manque d'eau potable, l'approvisionnement ayant été coupé en prévision de la tempête. Les gens cuisinent avec de l'eau sale, s'est-il inquiété, craignant une épidémie de diarrhée. Le gouvernement doit absolument nous aider. On ne nous a rien fourni.

Dehors, de la vaisselle et des gobelets en plastique ont été alignés pour recueillir l'eau de pluie s'écoulant des toits en tôle ondulée, souvent renforcés par de lourds sacs de sable ou des bidons.

Certains ont mis des provisions de côté. On fait des réserves depuis une semaine. Du riz, mais aussi des céréales, car avec les coupures d'électricité on ne peut plus garder de viande ni de poisson, explique Odette Nirina, 65 ans, hôtelière dans cette cité balnéaire. J'ai aussi fait des réserves de charbon. Ici, nous sommes habitués aux cyclones.

Devant son petit établissement en béton, des vagues atteignant les trois mètres déferlent sur la plage. L'eau n'est jamais entrée dans ma cour, mais on a creusé une petite tranchée au cas où, dit-elle en pointant la clôture.

Des rafales de plus de 50 km/h, accompagnées de pluies intermittentes, s'abattent depuis samedi matin sur Vatomandry.

Crise majeure

L'impact du cyclone Batsirai à Madagascar devrait être considérable, y compris dans les zones qui se remettent encore de la tempête Ana, a mis en garde vendredi un porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU, Jens Laerke.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper une crise majeure sur la grande île, où le cyclone pourrait toucher plus de 600 000 personnes, dont 150 000 habitants déplacés. Nous sommes très nerveux, a-t-elle dit par visioconférence à la presse.

Des équipes de recherche et sauvetage sont sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.

Razafimahefa Étienne, agriculteur de Madagascar, s'inquiète déjà pour la nourriture. La famille aura de quoi tenir jusqu'à samedi. Mais à partir de dimanche, on n'aura plus rien. On va essayer de trouver une autre solution, mais s'il n'y a rien, on va manger des bananes.

Des personnes dans un refuge à Madagascar.

Des personnes déplacées par le cyclone Ana et des habitants nouvellement déplacés trouvent refuge dans un centre d'évacuation du quartier d'Ankorondrano Ouest, alors que le cyclone Batsirai se dirige vers Madagascar.

Photo : Reuters / ALKIS KONSTANTINIDIS

La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) estime qu'environ 4,4 millions de personnes au total sont menacées d'une façon ou d'une autre.

Les équipes et les partenaires de la Croix-Rouge malgache sont en état d'alerte et déployées au sein des communautés pour les prévenir de l'approche de la tempête, tandis que des stocks d'urgence sont déplacés pour en faciliter l'accès, a expliqué son secrétaire général, Andoniaina Ratsimamanga.

Les équipes tentent également avec le gouvernement de mettre en place des centres d'hébergement d'urgence.

Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest.

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