Manifestation antimesures sanitaires : début de rassemblement à Québec

Un peu avant 18 h, vendredi, une cinquantaine de manifestants étaient rassemblés à l'intersection du boulevard René-Lévesque et de l'avenue Honoré-Mercier, tout près de l'Assemblée nationale.
Photo : Radio-Canada / Louis Gagné
Au moment où des opposants aux mesures sanitaires continuaient de se rassembler devant le parlement de Québec en vue d’une manifestation prévue pour samedi, les autorités ont répété vendredi qu’elles ne permettraient aucun débordement ni perturbation.
En début de soirée vendredi, une cinquantaine de manifestants étaient rassemblés à l’angle de l’avenue Honoré-Mercier et du boulevard René-Lévesque, à proximité de l’Assemblée nationale.
Ils applaudissaient au passage des véhicules occupés par leurs collègues manifestants, dont certains font partie du convoi arrivé de la Côte-Nord jeudi soir.
Empêchés par les policiers de s’immobiliser, les manifestants motorisés circulent en boucle dans les rues situées à proximité du parlement, n’hésitant pas à actionner leur klaxon.
En matinée, deux des principaux organisateurs de la manifestation avaient invité les participants à se rassembler à proximité de l’Assemblée nationale à partir de 17 h.
En fin de soirée, le Service de police de la Ville de Québec a indiqué que la soirée s'est passée sans débordement. Un total de six constats d'infraction d'un règlement municipal ainsi que 34 constats en vertu du Code de la sécurité routière ont été émis.
Ça va être non-stop
À soir, à 17 h, ça commence puis ça n’arrête plus. Ça va être non-stop [...] On vous attend [...] tout le monde en avant du parlement [...] puis le party va commencer
, avait lancé Kevin Grenier dans une vidéo publiée sur Facebook vendredi matin où il apparaît aux côtés de Bernard Gauthier.
Les deux organisateurs ont signifié leur intention de protester de façon ininterrompue, mais conviviale, à tout le moins pour la durée du Carnaval, qui débute vendredi. Ils préviennent que leur attitude pourrait changer si le message des manifestants n’était pas entendu.
« On va faire ça convivial puis tout, pour le temps du Carnaval. Si M. Legault ne comprend pas, après le Carnaval, on utilisera un autre ton. »
Avec les autorités, c'est de la marde
À leur arrivée au rassemblement un peu après 17 h 30, vendredi, Kevin Grenier et Bernard Gauthier ont reproché aux autorités d’avoir tout chambardé leurs plans
. Ils ont notamment affirmé que les policiers avaient ordonné l’évacuation d’une remorque contenant des vivres destinés aux manifestants.
Avec les autorités, c'est de la marde. Ils ne tiennent pas parole. On était supposés faire ça convivial avec de la nourriture pour aider tout le monde [...] Je suis un peu déçu
, a confié Bernard Gauthier.
Kevin Grenier a accusé les policiers de jouer les provocateurs. S’il devait y avoir des débordements, prévient le coorganisateur de la manifestation, les forces de l’ordre en porteront la responsabilité.
Nous autres, on a essayé d'organiser ça [de façon] vraiment structurée [mais] ils ont tout fucké la patente. Ils font tout pour que le monde se révolte. On dirait que c'est ça qu'ils cherchent, mais nous autres, on va jouer plus fins qu'eux autres, on va y aller dans l'harmonie puis dans le calme
, a lancé M. Grenier.
MM. Grenier et Gauthier font partie du convoi de manifestants qui est arrivé à Québec jeudi.
Pas de siège toléré, dit Marchand
Le maire de Québec a reconnu que les manifestants avaient jusqu’ici été respectueux
. Bruno Marchand y voit la preuve qu’ils sont capables de faire entendre leur point de vue, sans venir écœurer le monde
.
Le maire a rappelé qu’il n’accepterait pas que des manifestants bloquent l’accès aux commerces et aux installations du Carnaval.
Ça ne peut pas être : "On va être là plusieurs semaines pour faire un état de siège". Ça, la réponse est non. Il n'y aura pas de tolérance pour ça
, a insisté Bruno Marchand.
À l’instar du maire, le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré qu’il n'hésitera pas à intervenir pour empêcher que des manifestants bloquent des rues, comme cela s’est vu à Ottawa au cours de la dernière semaine.
Pour l'instant, ça se déroule bien et on espère que ça va continuer comme ça; puis, si c'est nécessaire, on va intervenir. Comme j'ai déjà dit, on s'est assuré d'avoir plusieurs remorqueuses de prêtes. Donc, s'il y a des camions ou autres à déplacer, bien on va le faire
, a prévenu M. Legault.
On veut retrouver nos droits
Éric, un camionneur qui a rejoint le convoi parti de la Côte-Nord à la hauteur de Saguenay, jeudi, souhaite manifester dans la tranquillité et dans la civilité
.
On est juste tannés, là. On veut retrouver nos droits, aller dans les restaurants. En tant que camionneurs, on ne peut pas aller aux toilettes n’importe où, on ne peut pas manger n’importe où
, déplore-t-il. Il est prêt à rester à Québec le temps qu’il faudra
.
Il raconte avoir passé la nuit à l’intérieur de son camion stationné près de l'édifice de l’Assemblée nationale. Éric affirme avoir eu une bonne relation avec les policiers jusqu’ici.
Ça va bien. Il faut avoir une bonne relation autant d’un bord que de l'autre, sinon, ça pourrait dégénérer et c’est ça qu’on ne veut pas
, insiste le chauffeur.
Avec la collaboration de Camille Carpentier, Hadi Hassin, Raphaël Beaumont-Drouin, Jean-François Blanchet, Pascal Poinlane et Alex Boissonneault