Des résidentes et employées d’un refuge pour femmes à Ottawa craignent les manifestants

Des résidentes d'un refuge pour femmes ont vu leur santé mentale se détériorer.
Photo : Radio-Canada
Le refuge, situé dans le centre-ville de la capitale, affirme que les femmes se sentent terrorisées et refusent de sortir.
Sarah Davis, directrice du refuge, a indiqué que la santé mentale de résidentes de la maison d’hébergement s’est grandement détériorée depuis le début de la manifestation.
Le refuge est situé en plein cœur du quartier envahi par ceux qui réclament la levée des mesures sanitaires au pays. L’ambiance créée par les protestataires pèse lourdement sur la clientèle de la maison d’hébergement.
Sarah Davis rappelle que ce sont des femmes qui ont vécu et vivent encore d’importants traumatismes. L’une d’elle a même dû être hospitalisée en raison d’un haut niveau de stress causé par les manifestants.
En effet, le vacarme incessant des klaxons est particulièrement épuisant pour cette clientèle vulnérable.
Sarah Davis soutient que des résidentes du refuge ont été harcelées dans la rue pour avoir porté un masque. Elle même n’y a pas échappé. Un des protestataires s’est placé devant elle en lui criant à la tête.
La directrice du refuge ajoute que les femmes sont terrorisées à un point tel qu’elles craignent de sortir pour aller chercher du soutien et des services. Elle constate aussi que depuis le début de la pandémie, les lieux pour décompresser sont bien rares et difficiles d’accès. Beaucoup de femmes se sentent prisonnières du refuge.
Des provisions
Le refuge Pilier logements pour femmes prépare des réserves au cas où le mouvement de contestation dans le centre-ville devait s’étirer. Des participants ont déjà laissé entendre qu’ils ne quitteraient pas les lieux tant et aussi longtemps que le gouvernement ne lèverait pas toutes les mesures restrictives implantées depuis le début de la pandémie. Des employées du refuge sont demeurées sur place toute la fin de semaine.
La dernière semaine a été particulièrement épuisante au sein du refuge pour femmes victimes de violence. En plus de la manifestation, les employées et résidentes viennent tout juste de réintégrer les lieux et de terminer leur installation. Le bâtiment a fait l’objet ces derniers mois d’importants travaux de réparation et de rénovation.
Les sentiments de crainte et terreur exprimés par la direction du refuge pour femmes viennent corroborer les propos du chef de la police d’Ottawa. Peter Sloly a constaté qu’un climat de peur règne en cette septième journée de protestation.
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Catherine McKenney, qui représente le quartier Somerset où est situé le refuge, dénonce la situation encore perturbée et chaotique.
« II y a des camions stationnés à proximité de résidences, qui font résonner leurs klaxons. Il y a des automobilistes qui conduisent dangereusement dans notre voisinage. Il y a des gens qui harcèlent les passants. »
Catherine McKenney et son collègue Mathieu Fleury ont demandé à la police et au maire Jim Watson de réclamer l’intervention de la GRC
. Ils souhaitent que la GRC gère les protestaires sur la Colline, ce qui permettrait aux policiers d’Ottawa de répondre aux préoccupations des résidents du centre-ville. Le chef de la police d’Ottawa Peter Sloly a répondu qu’il ne pouvait prendre une telle décision, mais que ses agents continueront à venir en aide aux personnes affectées par la manifestation.Le chef Soly a également déclaré lors d’un point de presse mercredi qu’une réponse policière ne serait peut-être pas la plus appropriée pour mettre un terme à l’occupation du centre-ville. La situation est instable, a-t-il ajouté, en précisant que l’armée pourrait peut-être devoir intervenir. Ce à quoi les Forces ont répondu qu’elles ne planifiaient aucune intervention dans ce conflit.
Avec les informations de Guy Quenneville