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L’Ontario reconnaît le lien entre la poudre McIntyre et la maladie de Parkinson

Devant les drapeaux en berne en ce jour de deuil national, Janice Martell se bat pour que les mineurs qui ont inhalé de la poudre d’aluminum soient indemnisés.

Janice Martell se battait depuis environ sept ans pour que les mineurs qui ont inhalé de la poudre d’aluminium soient indemnisés.

Photo : Radio-Canada / Natacha Lavigne

Radio-Canada

Le ministre du Travail de l'Ontario, Monte McNaughton, a annoncé mercredi que les mineurs exposés à la poudre McIntyre qui souffrent de la maladie de Parkinson auront droit aux prestations de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT).

Il sera dorénavant automatiquement présumé que l’exposition à l'aluminium présent dans la poudre McIntyre est la cause de la maladie de Parkinson, pourvu que cette dernière se soit déclarée après l’utilisation de la substance.

Toute personne dans notre province qui tombe malade au travail devrait avoir la certitude qu'elle, et ses proches seront pris en charge, a déclaré le ministre McNaughton par voie de communiqué.

Ce changement survient après plusieurs années de demandes de la part d’anciens mineurs et de leur famille, notamment par Janice Martell, fondatrice du projet McIntyre Powder, lancé en 2015.

Un contenant de métal

Un contenant de poudre McIntyre. Les travailleurs de plusieurs mines en inhalaient pour se protéger d'une maladie causée par les poussières de silice.

Photo : Radio-Canada / CBC News

C’est énorme comme décision, affirme-t-elle. J’ai commencé [ce projet] parce que la CSPAAT avait une politique "négative".

Si vous aviez une maladie neurologique et que vous déclariez que c’était à cause d’une exposition à l’aluminium au travail, la demande était automatiquement refusée, précise Mme Martell.

« C’était une immense barrière. C’est une véritable volte-face. »

— Une citation de  Janice Martell, fondatrice du projet McIntyre Powder

Elle raconte avoir recueilli depuis le début du projet des données auprès de plus de 500 mineurs qui ont utilisé la poudre pour tenter de se protéger de la silicose, une maladie pulmonaire.

Cela inclut son père, Jim Hobbs, décédé en 2017. Il était atteint de la maladie de Parkinson.

Les trois personnes sont assises sur le canapé de leur maison.

Janice Martell, fondatrice du Projet Poudre McIntyre, entourée de son père Jim et de sa mère, Elaine Hobbs (archives)

Photo : Radio-Canada / Yvon Thériault

« Mon père était le genre d’homme qui travaillait très fort pour sa famille, et il est toujours venu en aide aux autres. C'est lui qui a tracé la voie pour que ce soit plus facile pour ceux qui viennent après lui. »

— Une citation de  Janice Martell, fondatrice du projet McIntyre Powder

C'est un commencement, affirme Jean-Paul Rozon, un ancien mineur aujourd'hui âgé de 66 ans, au sujet de la reconnaissance du lien entre la poudre McIntyre et la maladie de Parkinson. Il y a beaucoup de monde qui a souffert de beaucoup de choses.

Il craint que certains mineurs ou leurs proches ne reçoivent jamais de compensation.

M. Rozon, qui a été exposé à la poudre d'aluminium pendant six ans, souligne qu'il n'a pas été diagnostiqué pour la maladie de Parkinson, mais dit qu'il a parfois des tremblements aux mains.

En 2016, il indiquait être convaincu que la poudre avait aggravé son état de santé, notamment du côté des poumons. Son état est plutôt stable depuis, mais il a régulièrement besoin de faire de l'oxygénothérapie.

Il avait participé à une clinique pour tester les mineurs qui ont respiré de la poudre McIntyre, organisé par Mme Martell et le syndicat des Métallos.

Un long processus

En réponse au projet initié par Mme Martell, la province a commandé plusieurs études au sujet de la poudre McIntyre.

La CSPAAT avait embauché le Dr Paul Demers, de l'Occupational Cancer Research Centre, pour vérifier si l'exposition à la poudre d'aluminium au travail augmentait les risques de maladies.

Son rapport final, déposé en mars 2020, concluait qu'il y a un risque accru de développer la maladie de Parkinson.

Des membres de l’Occupational Disease Reform Alliance (ODRA) avaient rencontré le ministre McNaughton le 18 janvier dernier, selon un communiqué.

Ils ont alors présenté les récits d’anciens mineurs et de leurs proches endeuillés, qui soutenaient leurs demandes de changements à la Loi sur la sécurité professionnelle et l'assurance contre les accidents du travail.

Dans le même communiqué, l’ODRA indique qu’un nouveau groupe s’est joint à l’alliance, soit l’Association des pompiers professionnels d’Ottawa (IAFF).

Trop souvent, les demandes d'indemnisation sont rejetées par la CSPAAT, malgré les preuves des multiples expositions toxiques auxquelles ces pompiers ont été confrontés dans l'exercice de leurs fonctions, a déclaré Doug McLennan, président de la section 162 de l'IAFF, dans une lettre de soutien à l'ODRA.

Avec les informations de Sophie Houle-Drapeau

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