Crise du logement : la mairesse de Sherbrooke fustige Québec
La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.
Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux
Thomas Deshaies
La mairesse de Sherbrooke croit que Québec doit prendre ses responsabilités face à la crise du logement.
Nous devons ramasser en arrière pour s’assurer qu’il n’y ait personne qui se trouve tout seul dans la rue,
a déclaré la mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin lors de la séance du comité plénier public, mardi.
Elle a ainsi réagi au bilan 2021 de la crise du logement, qui a été présenté aux élus par le directeur de la planification et de la gestion du territoire de la Ville de Sherbrooke, Yves Tremblay.
Depuis plusieurs années, la Ville vient en aide aux citoyens qui ont été incapables de trouver un logement en offrant un hébergement temporaire. Cette année, près d’un demi-million de dollars ont été investis (462 065 $), ce qui représente une hausse importante comparativement à l’année 2020 (143 848 $).
Ce sont 45 familles qui ont fait appel au service de la Ville en 2021, alors qu’il n’y en avait que 7 en 2016.
Pas assez, selon la mairesse
La Ville pourrait bénéficier d’une aide financière de 136 600 $ de la Société d’habitation du Québec, ce qui représente 0,80 $ par habitant, pour couvrir une partie des dépenses.
La mairesse Évelyne Beaudin juge que le gouvernement du Québec n'est pas assez proactif dans ce dossier. C’est eux [le gouvernement] qui devraient allonger [l’argent] de leur poche, parce que ce n’est pas vrai que les instances municipales sont adaptées pour gérer ces responsabilités
, a-t-elle déclaré.
« Qui a la responsabilité première? C’est le gouvernement du Québec. Pourquoi nous, on paie 462 000 $? Parce que nous, on ne veut pas accepter qu’à Sherbrooke, on laisse du monde dans la rue. »
Le conseil municipal a approuvé lors de la séance du conseil municipal du premier février la création d’un groupe de travail d’urgence sur le logement.
COMPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL D’URGENCE SUR LE LOGEMENT
- Raïs Kibonge, président de l'Office municipal d'habitation de Sherbrooke,
- Joanie Bellerose, présidente du Parallèle de l'Habitation sociale,
- Geneviève La Roche, présidente de la Commission de l'aménagement du territoire
- Claude Charron, membre de la Commission de l'aménagement du territoire et représentant de la Ville à la Fédération canadienne des municipalités.
Des hausses déraisonnables, selon la mairesse
La mairesse Évelyne Beaudin a profité de mot de la fin de la séance du conseil pour réagir aux hausses des prix du loyer demandés par certains propriétaires.
« Vous pouvez très bien contester et je vous encourage à le faire. »
Elle a dénoncé que certains propriétaires argumentent que cette augmentation soit justifiée par la hausse du compte de taxes.
Si vous êtes locataires et que vous recevez des augmentations de loyer de 100 $ à 125 $, ce n’est pas attribuable à la hausse de taxes
, a-t-elle précisé, en soulignant qu’en moyenne, la hausse du compte de taxes serait de 4 $ par mois pour un immeuble à logements.
