162 hospitalisations mardi au N.-B., mais le sommet n’est pas encore atteint
Le Nouveau-Brunswick signale 5 morts et 10 hospitalisations supplémentaires en 24 heures.

La médecin hygiéniste en chef du N.-B. croit que les hospitalisations augmenteront au cours des prochaines semaines.
Photo : Getty Images / LaylaBird
Au Nouveau-Brunswick, les hospitalisations liées à la COVID-19 sont en hausse et dépassent déjà les prévisions faites par la santé publique, qui s'attendait à atteindre un sommet de « 150 ou 160 hospitalisations » à la mi-février. Mardi, la province annonce que 162 patients atteints de la COVID-19 sont hospitalisés.
Selon la médecin hygiéniste en chef, la Dre Jennifer Russell, cette augmentation des hospitalisations était attendue. Le fait qu’on soit en phase 2, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore de travail à faire
, lance-t-elle.
Toutefois, elle ne croit pas que la province a atteint son sommet d'hospitalisations. Ce sommet est encore attendu dans environ deux semaines, selon la santé publique.
On croit pas qu’on a atteint notre sommet plus tôt, il y aurait bien plus de provinces que nous qui ont déjà dépassé leur sommet
, estime la Dre Jennifer Russell.
La Dre Russell précise que les restrictions plus sévères liées à la phase 3 ont tout de même permis de réduire ce sommet anticipé. Le 11 janvier, avant l'annonce d'un nouveau confinement, les experts estimaient que la province atteindrait 220 hospitalisations simultanées si aucune nouvelle mesure n'était annoncée.
Le passage en phase 3 a également permis de gérer les ressources en santé et de stabiliser le système, selon elle.
Les hospitalisations augmentent encore, mais la courbe s'aplatit
La Dre France Desrosiers, pdg
du Réseau de Santé Vitalité, s'attend aussi à une augmentation des hospitalisations dans les prochains jours, en raison du déconfinement.On s’attend à une augmentation de l’absentéisme [parmi les travailleurs de la santé] et des cas d’hospitalisations au courant des deux prochaines semaines, malheureusement, c’est normal, on s’y attendait
, dit-elle.
Elle indique que les troupes sont fatiguées, mais que la situation actuelle aurait été pire sans le confinement de deux semaines.
On a vraiment réussi avec la période de confinement à aplatir la courbe
, dit-elle. On ressent, cette semaine, une stabilisation autant au niveau d’absentéisme qu’au niveau des hospitalisations. Ça donne un petit répit.
Si le nombre total d'hospitalisations continuent d'augmenter, la santé publique a indiqué la semaine dernière que les nouvelles hospitalisations diminuaient lentement. Puisque certains patients restent à l'hôpital plusieurs semaines, il est normal que le total des hospitalisations augmente, même si les nouvelles hospitalisations sont en baisse.
5 morts et 162 hospitalisations mardi
Le Nouveau-Brunswick signale 10 hospitalisations supplémentaires, mardi, pour un total de 162. Parmi ces patients, 67 y sont en raison de la COVID-19 et 95 personnes y sont pour d’autres raisons médicales, mais sont atteintes du virus.
Dix-sept personnes se trouvent dans une unité de soins intensifs, soit une de plus que la veille.
La province signale aussi la mort de cinq Néo-Brunswickois, portant le total de décès à 243 depuis le début de la pandémie.
Le nombre de nouvelles infections en 24 heures est de 831 [ 228 cas dépistés par test PCR
et 603 cas signalés après des tests rapides].Janvier a été le mois le plus meurtrier
Le mois de janvier a été le plus meurtrier au Nouveau-Brunswick quant aux décès liés à la COVID-19 : 78 Néo-Brunswickois sont décédés en un mois, un record au Canada Atlantique.
Il faut préciser que le Nouveau-Brunswick a récemment modifié sa façon de compter les morts liés à la COVID-19. Dorénavant, la province signale le nombre de personnes décédées alors qu’elles étaient infectées par la COVID-19. Elle ne précise donc plus si c'est le virus qui a causé la mort de la personne.
Nous sommes conscients que nous avons eu un nombre élevé de décès au cours des derniers mois
, a reconnu le premier ministre Blaine Higgs la semaine dernière. Surtout par rapport aux vagues précédentes
.
Un taux de mortalité plus élevé qu'en Ontario
En janvier, l’Ontario a rapporté un taux de mortalité de 8,6 par 100 000 habitants. Au Nouveau-Brunswick, ce taux était de 9,8 par 100 000 résidents.
La semaine dernière, la Dre Jennifer Russell précisait que certains facteurs pourraient expliquer l’augmentation du nombre de décès, tel que le délai à recevoir une dose de rappel et l’état de santé des personnes infectées.
Au Nouveau-Brunswick, nous avons une population vieillissante
, dit la Dre Jennifer Russell. Nous avons une population qui a des conditions médicales chroniques à un taux plus élevé que d'autres juridictions. Donc, ces deux facteurs combinés signifient que nous verrons probablement un nombre plus élevé de décès.
Les autorités sanitaires croient aussi que la présence accrue du variant Delta à l'automne pourrait y être pour quelque chose.
Lorsque la vague Omicron a commencé, nous avions encore une quantité importante du variant Delta dans la province
, a expliqué le premier ministre Blaine Higgs.
Avec des informations de CBC et de Pascal Raiche-Nogue