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La reprise des cours en personne, un sujet qui divise à l’Université de Moncton

Des étudiants demandent à l'Université de Moncton de maintenir les cours en mode virtuel.

Des étudiants dans un amphithéâtre.

Avec le déconfinement progressif entamé par le Nouveau-Brunswick, l'Université de Moncton a décidé de reprendre les cours en personne.

Photo : iStock

C’est la fin des cours en ligne à l’Université de Moncton, du moins pour l'instant. Après un mois d’apprentissage à distance, les étudiants des trois campus sont conviés en classe à partir du 7 février.

C’est juste compliqué à comprendre pourquoi ce n'était pas assez sécuritaire de rentrer au mois de janvier mais que là, le 7 février, ça va être beaucoup plus sécuritaire, dit l'étudiante Annabelle Leclair, déconcertée.

Il y a beaucoup plus d’hospitalisations, et il y a beaucoup plus de cas à chaque jour, pis de décès aussi, note l'étudiante inscrite au programme d'éducation primaire à l'Université de Moncton.

Annabelle Leclair.

Annabelle Leclair est l'une des signataires de la pétition en ligne qui revendique le maintien de l'apprentissage en ligne à l'Université de Moncton.

Photo : Radio-Canada

Au début du mois de janvier, alors que la province était à la phase 2 de son plan hivernal, la direction avait pourtant choisi de poursuivre l’enseignement en mode virtuel, rappelle-t-elle. Elle convient d’ailleurs que les professeurs se sont bien adaptés à ce type d’enseignement au fil des mois.

Aujourd’hui, l’étudiante de 22 ans s’inquiète non seulement pour sa santé – elle qui, enfant, a dû lutter contre le cancer – mais aussi pour le bien-être de ses proches, dont certains vivent avec un système immunitaire fragilisé.

Je sais que l’université a mis en place beaucoup de stations pour se laver les mains. Et on doit absolument porter le masque, dit Annabelle, tentant de se rassurer.

Elle croit cependant qu’il y a une pièce manquante au puzzle : les tests de dépistage. Ce n’est pas parce que tu es vacciné que tu ne peux pas avoir le virus. Le côté du dépistage n’est pas là, à l’université, déplore-t-elle.

Edouard Lacroix.

Edouard Lacroix en est à sa cinquième année de baccalauréat en éducation secondaire à l'Université de Moncton.

Photo : Radio-Canada

Pour Edouard Lacroix, étudiant en éducation secondaire à l’Université de Moncton, tout n’est pas noir ou blanc. J’aimerais voir des alternatives pour les gens qui sont immunosupprimés, lance-t-il.

Il s’est dit toutefois surpris en voyant circuler la pétition exigeant le maintien des cours en ligne à l’Université de Moncton. Au moment d’écrire ces lignes, un peu plus de 1650 personnes l’avaient signée.

D’un côté, c’est égoïste de demander à 100 % des étudiants d’être en présentiel. [...] Mais c’est tout autant égoïste de demander à 100 % de la population de ne pas se présenter, défend l’étudiant qui en est à sa cinquième année de baccalauréat.

Celui qui a goûté à la réalité universitaire avant la pandémie n'en démord pas : c'est vraiment les plus belles années de notre vie, dit-il.

Il soutient que la communication ne passe pas uniquement par les mots. Le non verbal est extrêmement important, puis c'est quelque chose qui est totalement impossible en ligne, souligne-t-il.

Qu'en pense la fédération étudiante?

Mathilde Thériault.

Les résultats du sondage lancé par la FÉÉCUM montrent que le retour en classe divise sa communauté étudiante, bien qu'une majorité souhaite poursuivre le semestre d'hiver en ligne.

Photo : FÉÉCUM

Lorsque l’Université de Moncton a annoncé la reprise des cours sur ses campus la semaine dernière, la Fédération des étudiantes et des étudiants du campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM) a décidé de prendre le pouls de sa communauté en lançant un sondage en ligne. Environ le tiers des étudiants inscrits au campus de Moncton y ont répondu, soit quelque 1100 personnes.

Il en ressort qu’une majorité des répondants – 62 % – préfèrent que l’apprentissage des cours se poursuive sur les plateformes en ligne. Parmi les commentaires recueillis, plusieurs trouvent frustrant de toujours changer le mode d’enseignement, peut-on lire.

La FÉÉCUM a envoyé les résultats de son sondage à la haute direction. Nous, on s’assure vraiment de partager toutes les craintes, toutes les inquiétudes, à l’Université, justement, pour qu’on mette en place des protocoles pour que la sécurité des étudiants soit assurée, explique sa présidente, Mathilde Thériault.

Denis Prud'homme.

Le modèle d'enseignement de l'Université de Moncton est un enseignement en présentiel, soutient son recteur, Denis Prud'homme.

Photo : Gracieuseté de l'Université de Moncton

Denis Prud’homme, recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, comprend les préoccupations qui ont été soulevées. Pour moi c’est un exercice de résilience, pense-t-il.

« Évidemment, on espère que la session va se poursuivre en présentiel, tout au long, mais comme tout le monde le dit, on n’a pas une boule de cristal pour prédire l’avenir de façon absolue. »

— Une citation de  Denis Prud'homme, recteur et vice-chancelier de l'Université de Moncton

Autre résultat du sondage : tout près de la moitié des étudiants se sentent confortables de reprendre les cours en présentiel si les conditions du semestre d'automne 2021 sont préservées.

À cela, le recteur affirme que toutes les restrictions sanitaires sont maintenues. Entre autres : le port du masque en tout temps, l’assignation des places en salles de classe et le maintien de la distanciation physique.

Maintenant, les universités, [à la suite de] discussions avec le gouvernement, on a pu avoir accès à des tests rapides, relate Denis Prud’homme. Ainsi, tout étudiant – quel que soit son statut vaccinal – peut s’en procurer dans un laps de temps raisonnable. On peut confirmer que l’Université a des tests en main, poursuit-il.

Au CCNB, un retour en classe repoussé

Depuis le début de la pandémie, le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick opte pour un apprentissage plutôt hybride. Certains cours sont donnés à distance tandis que d’autres sont offerts sur ses campus.

La direction n’envisage pas de modifier ses façons de faire pour le moment. Ainsi, les cours qui ont basculé en mode virtuel en raison de la COVID-19 continueront d’être offerts dans ce format.

Le président-directeur général du Collège, Pierre Zundel, admet que la situation est constamment réévaluée. Malgré le déconfinement progressif entamé par la province, le CCNB a décidé d’emprunter une autre voie.

On veut éviter, pour les étudiants et les enseignants, de faire un genre de yo-yo, où on dit : "Oui, on reprend en présentiel. Woup, la situation empire, là on est de nouveau à distance”, illustre-t-il. D’après lui, la situation épidémiologique du Nouveau-Brunswick ne justifie pas un retour en présentiel pour tous.

À compter du 18 février, les étudiants qui se présentent à l’un des campus du CCNB devront obligatoirement montrer une preuve vaccinale, sans quoi l’accès leur sera interdit.

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