Bandes dessinées : maux et mots de femmes

«Symptôme» de Catherine Ocelot et «Dans le palais des miroirs» de Liv Strömquist
Photo : Radio-Canada / Pow Pow / Rackham
Symptômes de Catherine Ocelot et Dans le palais des miroirs de Liv Strömquist sont deux bédés écrites et dessinées par des femmes, mais le ton est complètement différent. L’une est pleine de douceur et de sensibilité, alors que l’autre est revendicatrice et flamboyante.
Symptômes (PowPow)
Scénario et dessin : Catherine Ocelot
288 pages
Des symptômes, Catherine Ocelot en ressent. Des petits ou des grands, qui l’amènent à consulter divers spécialistes de la médecine, de la psychologie, des plantes… et de la solitude.
Catherine n’est pas seule avec ces symptômes. Les destins de cinq autres femmes se croisent dans un groupe de soutien pour des personnes souffrant de solitude. L’écoute sera la clé de leur guérison.
Ses femmes se livrent sur leur passé, leurs angoisses et leurs peurs.
Dans cette quatrième bande dessinée, l’auteure s’exprime aussi sur sa théorie des fils qui unissent les gens. Des liens qui deviennent visibles sous le trait de Catherine Ocelot.
Malgré le propos, le récit n’est pas dans la lourdeur. Au contraire, il est empreint de bienveillance. Le ratio est juste entre humour et émotion.
Le dessin au stylo bille est tout en douceur et nous oblige à prendre des pauses. Des pauses pour s'attarder aux dizaines de plantes qui se retrouvent un peu partout dans le livre. Jusque sur la couverture.
Une lecture qui réconforte les peurs du lecteur et normalise les maux du corps et de l’âme.
Dans le palais des miroirs (Rackam)
Scénario et dessin : Liv Strömquist
168 pages
Ah! la beauté des femmes! C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre depuis des milliers d’années. C’est un peu exagéré? Pas du tout! Dans la bande dessinée Dans le palais des miroirs, l'auteure et dessinatrice suédoise Liv Strömquist aborde l'apparence des femmes en cinq exemples, en commençant par… la Bible!
Elle s’intéresse également à l’impératrice Sissi et à la dernière séance de photos de Marilyn Monroe. Elle analyse le personnage de la belle-mère de Blanche-Neige et décortique les raisons du succès de l'influenceuse Kylie Jenner. Étant aussi journaliste, Liv Strömquist appuie ses propos sur des études et recherches scientifiques. Elle cite les ouvrages de chaque expert, répertoriés dans une bibliographie à la fin du livre. Elle laisse aussi la place à des témoignages de femmes qui ont réussi à se défaire des griffes de l'apparence.
Pour une bande dessinée qui prône la diversité corporelle, l'esthétique est très cohérente avec le propos. Le style est coloré, criard et non traditionnel. Le texte en grosses lettres prend souvent plus de place que le dessin.
Dans le palais des miroirs nourrit une réflexion sur l’image corporelle nécessaire dans un monde où l’image est reine.