Cinq bonnes habitudes à prendre pour mieux protéger ses données

Les internautes devraient penser à changer leur mot de passe wi-fi une fois par année, selon un spécialiste.
Photo : CBC
Le 28 janvier marque la Journée de la protection des données dans plusieurs pays, dont le Canada. Pour l’occasion, Vincent Tremblay, analyste en sécurité informatique, suggère des pratiques faciles à adopter dès maintenant pour renforcer sa cybersécurité.
1- Faire un bon ménage de ses comptes de réseaux sociaux
Parmi les bonnes résolutions que vous pouvez prendre pour mieux protéger vos données, pensez à retirer le plus d'informations sur vous et à rendre vos comptes le plus privés possible.
Vos date de naissance, prénom, nom de famille et ville natale pourraient fournir à une personne malintentionnée les informations nécessaires afin de répondre à des questions secrètes pour accéder à certains comptes en ligne.
Tant qu’à passer du temps dans les paramètres de compte, pourquoi ne pas en profiter pour passer au peigne fin chacune des autorisations accordées sur les réseaux sociaux?
Les réseaux sociaux ajoutent constamment des paramètres et fonctionnalités qui peuvent être activés par défaut, et ça ne fait pas forcément notre affaire. On pense par exemple à la géolocalisation sur les photos publiées.
Les permissions accordées aux applications sont [aussi] faciles à oublier, et il est bon d'y faire le ménage, car elles donnent accès à beaucoup de données
, ajoute-t-il.
Par exemple, lorsque vous vous connectez à une application avec vos accès Facebook plutôt qu’avec un identifiant personnalisé, l’entreprise peut récolter des informations comme votre prénom, nom de famille, adresse courriel et même vos liens d’amitié.
Nous manquons aussi parfois de prudence dans la confidentialité des publications et photos que nous divulguons sur nos différents comptes de réseaux sociaux. Si certaines images, par exemple de beuveries de jeunesse, peuvent sembler inoffensives à publier pour nos amis et leurs amis
, peut-être le regretterez-vous quatre ans plus tard lorsque votre futur patron tombera sur celles-ci, souligne Vincent Tremblay.
Profitez-en pour partir des discussions avec vos proches sur les risques à ce sujet
, suggère Vincent Tremblay.
2- Changer son mot de passe wi-fi
À quand remonte la dernière fois que vous avez modifié votre clé de wi-fi? C’est une bonne question, n’est-ce pas? Prenez une dizaine de minutes de votre temps aujourd’hui pour choisir un nouveau mot de passe bien robuste.
Imaginez. Vous avez donné accès au réseau wi-fi de votre maison à votre ex, mais n’avez pas changé le mot de passe. Quelques mois plus tard, il pourrait se rendre à votre domicile et se connecter à votre caméra connectée ou autres ressources réseaux intéressantes
, mentionne Vincent Tremblay.
L’analyste en cybersécurité suggère de changer son mot de passe réseau une fois par an et d’en choisir un qui ne se trouve pas facilement dans un dictionnaire.
Ça peut être une réplique venant du Seigneur des anneaux
, lance-t-il comme idée.
1- CHOISISSEZ DES MOTS DE PASSE COMPLEXES
Un mot de passe complexe contient au moins 12 caractères et une combinaison variée de chiffres et de lettres majuscules et minuscules. L’utilisation d’un générateur de mot de passe permet notamment de créer des clés complexes.
2- NE RÉUTILISEZ JAMAIS D’ANCIENS MOTS DE PASSE
Un même mot de passe pour plusieurs comptes fait le bonheur des pirates. Si un seul des comptes est compromis, il faut considérer que tous les autres le sont également.
3- VÉRIFIEZ LA FORCE DE VOS MOTS DE PASSE
Vérifiez régulièrement l’efficacité de vos mots de passe en détectant les clés faibles, réutilisées et anciennes et en les remplaçant par de nouveaux mots de passe complexes.
3- Mettre à jour ses appareils connectés, et les débrancher si inutiles
Effectuer ses mises à jour sur ses appareils électroniques, que ce soit un téléphone intelligent, un ordinateur ou sa sonnette intelligente, est une habitude saine à prendre. Pourquoi? Parce qu’elles contiennent souvent des correctifs de cybersécurité sur des failles qui peuvent mettre à risque vos données personnelles.
Vincent Tremblay conseille aussi de faire le tour de tous les appareils connectés de votre domicile et de penser à débrancher ceux qui ne sont plus utiles. Ça permet d’éliminer des portes d’entrée potentielles pour accéder à vos informations ou même votre réseau.
Écouter les conversations sur un moniteur pour bébé, partager la cartographie de l'espace avec un aspirateur robot connecté, voir les images d’une caméra intelligente
ne sont que quelques exemples de données recueillies par ce genre d’appareils.
4- Ajouter une extension de blocage de traceurs publicitaires
L’analyste en sécurité informatique suggère de prendre le temps de s’informer sur le traçage publicitaire en ligne, ces témoins de navigation – plus communément appelés cookies – qui vous traquent afin de cibler des contenus publicitaires en fonction de ce que vous tapez dans un navigateur web.
[Les entreprises informatiques] sont de plus en plus en mesure de profiler les internautes. Si c'est gratuit, on est le produit.
L’analyste suggère d’utiliser une extension comme uBlock dans son navigateur web afin de bloquer le traçage publicitaire. Sinon, l’utilisation d’un navigateur comme Brave, dont le code est ouvert, combiné avec une piHole (un logiciel de blocage des publicités en réseau), peut aussi s’ajouter à ses habitudes en ligne.
Les extensions ou [certains navigateurs] évitent les traceurs ou les brisent, mais peuvent aussi briser certains fonctionnements de sites web
, prévient-il.
5- Mettre à jour ses questions secrètes
Quel est le nom de naissance de votre grand-mère? Dans quelle ville se sont rencontrés vos parents? Les questions secrètes, un moyen utilisé par différents sites web comme mesure de sécurité pour vous authentifier, se suivent et se ressemblent d’un endroit à l’autre. S'il est facile d'y répondre pour vous, c'est peut-être aussi le cas pour une personne malintentionnée, qui pourrait trouver les réponses sur vos réseaux sociaux, par exemple.
Vincent Tremblay suggère de choisir ses propres questions secrètes lorsque possible, ou encore de changer de temps à autre la nature de ces interrogations.
Rien ne vous empêche de mettre une réponse qui n’a aucun lien avec la question
, pointe Vincent Tremblay.