Des chefs innus saluent la réélection de Ghislain Picard

Ghislain Picard a obtenu mardi la victoire face à son opposant, l’ancien grand chef de Kanesatake, le Mohawk Serge Simon (archives).
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Le onzième mandat de Ghislain Picard est accueilli favorablement auprès de ses pairs nord-côtiers.
Le chef de la communauté innue de Pessamit, Jean-Marie Vollant, dit être fier de la réélection de Ghislain Picard, un innu natif de Pessamit également, à la tête de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL).
Jean-Marie Vollant souhaite que pour son onzième mandat, Ghislain Picard se concentre sur les relations avec Québec en ce qui a trait au territoire des communautés autochtones, d'autant plus que les élections provinciales s'en viennent à grands pas.
« C'est surtout avec le Québec que des fois qu'on a des petits problèmes. »
C'est surtout beaucoup plus pour moi là, la relation qu'il y a concernant la gestion du territoire et de ses ressources
, lance-t-il. Quelles sont les relations qu'on devrait mettre de l'avant avec le reste des Québécois? C’est surtout la question des territoires que l'on occupe actuellement.
Jean-Marc Vollant félicite tout de même le travail accompli par M. Picard en ce qui concerne l’avancement des dossiers des juridictions territoriales et des affaires autochtones lors de ces mandats précédents.
Ekuanitshit est aussi fière
Jean-Charles Piétacho, le chef de la communauté innue d'Ekuanitshit, se dit aussi très content de la réélection de Ghislain Picard à la tête de l'APNQL
pour un onzième mandat.Jean-Charles Piétacho souhaite que l'APNQL
prenne de l'indépendance par rapport aux différents ordres de gouvernements parce qu'il soutient que le fédéral et le provincial ont de la difficulté à faire reconnaître la légitimité de certains dossiers, comme le principe de Joyce ou le racisme systémique.Je respecte beaucoup M. Picard parce qu’il nous respecte tous, nous, les différents chefs
, indique-t-il avec reconnaissance. Le chef Pietacho est heureux de compter sur un Autochtone pour gérer les dossiers des Premières Nations du Québec.
« On va essayer de faire comprendre au Québec qu'on ne veut pas d'un autre tuteur. »
Ça fait au-delà de 130 ans qu'on a un tuteur qui s'appelle le fédéral, puis on n'en veut pas, d'autres tuteurs
, souligne-t-il. On veut prendre notre avenir en main, et ça inclut les enfants, quand on sait que la démographie dans toutes les communautés est constituée de 65 % de jeunes en bas de 30 ans.
Le chef d'Ekuanitshit souhaite également que l'APNQL
trouve des moyens d'inclure davantage les femmes et les personnes aînées dans ses décisions.L'aube d'un nouveau mandat
Ghislain Picard a reçu 26 des 35 votes des communautés membres qui ont exercé leur droit de vote, soit 74 % des votes. Il obtient la victoire face à son opposant, l’ancien grand chef de Kanesatake, le Mohawk Serge Simon.
Le travail reprend dès jeudi pour Ghislain Picard, puisque tous les chefs de l'APNQL
sont en assemblées pour discuter des dossiers qui seront mis de l'avant durant son mandat.Avec les informations de Zoé Bellehumeur