Ernst & Young appuie la prolongation de la restructuration de la Laurentienne

L'Université Laurentienne de Sudbury demande une troisième prolongation de sa période de restructuration sous supervision judiciaire.
Photo : Radio-Canada / Yvon Theriault
La firme Ernst & Young, qui accompagne l’Université Laurentienne dans sa restructuration, demande à la Cour supérieure de justice de prolonger la protection de l’établissement contre ses créanciers jusqu’au 31 mai 2022.
L’Université Laurentienne avait déjà signalé, la semaine dernière, qu’elle comptait demander une troisième prolongation de sa période de restructuration ce jeudi en cour.
Dans son récent rapport (Nouvelle fenêtre) publié en ligne mardi (en anglais seulement), la firme Ernst & Young dit soutenir cette demande pour plusieurs raisons.
La prolongation permettra de rassurer les étudiants actuels et futurs de l’Université Laurentienne que le demandeur [l’Université Laurentienne] poursuivra ses activités normalement pendant le reste de l’année académique 2021-2022 et pendant l’année 2022-2023.
L’Université Laurentienne connaît une baisse de 43 % des demandes d’admission cette année par rapport à l’année dernière. La chute est de 52 % pour les programmes en français.
Comme l’avait déjà indiqué l’Université Laurentienne, la firme Ernst & Young indique qu’une prolongation de la protection contre les créanciers permettrait notamment à l’Université Laurentienne de recevoir les résultats de l’évaluation de ses biens immobiliers et de poursuivre l’évaluation de ses structures de gouvernance.
La prolongation permettrait aussi à l’Université Laurentienne de travailler avec la province afin de mettre en œuvre tous les aspects de l’aide financière récemment promise à l’établissement par le gouvernement de l’Ontario.
Une décision de la cour en faveur de l’Université Laurentienne favoriserait la tenue de négociations entre l'établissement et ses créanciers importants, peut-on lire dans le rapport d’Ernst & Young.
L'Université Laurentienne s'est placée à l'abri de ses créanciers le 1er février 2021.
Sa protection actuelle, déjà été prolongée deux fois, arrive à échéance le 31 janvier.
À lire aussi :
Discussions en cours avec l’Université de Hearst et l’EMNO
Le document souligne que l’Université Laurentienne poursuit ses discussions avec l’Université de Hearst et l’École de médecine du Nord de l’Ontario (EMNO), jusqu'ici affiliées à l’Université Laurentienne, mais à qui le gouvernement de l’Ontario a récemment décidé d’accorder l’autonomie.
Des arrangements devront être faits pour ce qui est des services fournis actuellement par l’Université Laurentienne à l’Université de Hearst
, indique le rapport.

L'Université de Hearst pourra rompre tous ses liens encore existants avec l'Université Laurentienne en devenant officiellement autonome.
Photo : Radio-Canada / Francis Bouchard
En devenant autonome, l’EMNO, dont le campus de Sudbury se trouve à l’Université Laurentienne, deviendra la toute première école de médecine du Canada non affiliée à une université.
Dans son rapport, Ernst & Young rappelle que l’Université Laurentienne finance des bourses destinées à des étudiants de l’EMNO et est propriétaire des bâtiments occupés par l’École de médecine.

L'École de médecine du Nord de l'Ontario a un campus à l'Université Laurentienne de Sudbury.
Photo : CBC / Jenifer Norwell
À la lumière de la décision du gouvernement, l’Université Laurentienne a ainsi soumis des commentaires [au ministère des Collèges et Universités de l’Ontario] afin de souligner certains impacts financiers et autres qui doivent être pris en considération dans l’octroi de l’indépendance à l’EMNO
.
Parallèlement, l’Université Laurentienne a initié des discussions avec l’EMNO sur ces dossiers. En ce moment, ces discussions se poursuivent.
L'Université Laurentienne fait aussi face à un mandat de comparution de l'Assemblée législative de l'Ontario, qui veut obtenir des documents privilégiés.
L'établissement a contesté ledit mandat en cour, car, a-t-elle entre autres soutenu, les élus de Queen's Park n'ont pas l'autorité de faire une telle demande. Le juge en chef de la Cour supérieure de justice, Geoffrey Morawetz, doit rendre sa décision très prochainement.