La CNESST rappelle au CISSS de Laval d’élargir le port du masque N95
La CNESST demande au CISSS de Laval d’élargir dès maintenant le port du masque N95 aux travailleurs dès qu’ils entrent dans une pièce où il y a au moins un usager sans test négatif de COVID-19.

Un masque N95, déposé sur un masque médical.
Photo : Radio-Canada / Tyson Koschik
La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) exigeait depuis le 24 décembre que le port de masques de type N95 soit étendu à un plus grand nombre de travailleurs du milieu de la santé, compte tenu du variant Omicron.
Or, après avoir reçu une plainte des principaux syndicats au CISSS de Laval, un inspecteur de la CNESST a conclu le 23 janvier que la nouvelle directive n’était pas encore appliquée par l’établissement.
L'employeur doit prendre les mesures pour l'élargissement du port de l'APR N95 à tous les travailleurs se trouvant dans la même aire (ex. chambre, salle, etc.) qu'un usager suspecté, à risque modéré, à risque élevé ou confirmé pour la COVID-19.
En résumé, écrit l’inspecteur, la notion de distanciation de deux mètres entre le travailleur et les usagers n’existe plus pour le choix des équipements (ex. masque N95).
Lorsqu’un masque N95 doit être porté, poursuit le rapport, il doit l’être dès l’entrée dans une pièce où il y a au moins un usager sans test négatif de COVID-19. Une séparation simple par des rideaux ne compte pas comme une séparation adéquate entre les zones COVID établies.
Nous sommes contents que la CNESST ait mis ses culottes pour protéger les travailleurs de la santé
, affirme Dereck Cyr, président par intérim du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ).
C’est une grande victoire pour l’ensemble des travailleurs [en santé] au Québec
, poursuit M. Cyr qui rappelle l’intervention conjointe avec la CSN et l’APTS.
Selon le président du SIIIAL-CSQ, il va toujours demeurer un malaise de savoir que des travailleurs de la santé sont décédés des suites de la COVID contractée dans leur milieu de travail
.
D'après la présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval–CSN, Marjolaine Aubé, il s’agit également d’une question de sécurité pour les patients. Si une soignante asymptomatique est mal protégée, sans N95, elle risque de donner la COVID à la clientèle
, affirme-t-elle.
Le CISSS promet de se conformer au rapport
Au CISSS de Laval, la porte-parole Marie-Eve Despatie-Gagnon précise que le CISSS de Laval appliquera toutes les directives demandées par la CNESST
.
Jamais à notre avis la sécurité des travailleurs n’a été compromise
, ajoute-t-elle.
Un suivi des dérogations est prévu par la CNESST le 3 février.
La CNESST avait déjà demandé, à partir de février 2021, le port d’un appareil de protection respiratoire (APR) de type N95 ou de protection supérieure pour tout le personnel de la santé qui œuvre en milieu de soins dans les zones chaudes et, dès mars 2021, elle a élargi cette obligation en zone tiède également.
L’INSPQ sur les N95
Interrogé à l’émission Midi info, le médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Stéphane Perron, a mentionné que le masque N95 demeurait théoriquement plus efficace qu’un masque médical si un fit test [essai d'ajustement] est réalisé
par chaque usager.
Le masque doit bien épouser les contours de la bouche et du nez.
Interrogé par l’animateur Alec Castonguay sur le bien-fondé d’étendre l’utilisation du masque N95 au milieu scolaire, le docteur Perron a dit comprendre l’inquiétude du personnel enseignant, mais il a rappelé que la transmission du virus n’avait pas lieu généralement en classe, mais lors des pauses, du dîner, lors du retrait du masque
.
Radio-Canada dévoilait récemment que Québec doublait ses commandes de masques N95 auprès du fournisseur Medicom établi à Montréal.