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Québec veut trouver 8000 travailleurs de plus en éducation d’ici cinq ans

Jean-François Roberge en conférence de presse.

Jean-Francois Roberge, ministre de l'Éducation du Québec.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Radio-Canada

Le gouvernement du Québec souhaite recruter, former ou requalifier 8000 travailleurs d'ici cinq ans pour contrer la pénurie de main-d'œuvre dans le milieu de l'éducation, un objectif qu'il compte atteindre en faisant appel aux retraités et aux travailleurs étrangers, entre autres.

On anticipe attirer, former, requalifier à peu près 8000 personnes d’ici 2026, a annoncé lundi le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, lors d'un point de presse où il était accompagné de son collègue de l'Éducation, Jean-François Roberge.

Les postes à pourvoir sont ceux de techniciens en éducation spécialisée, d'éducateurs en service de garde en milieu scolaire et d'enseignants aux niveaux préscolaires, primaires, secondaires, ainsi qu'à l'éducation aux adultes.

Les retraités encore sollicités

MM. Boulet et Roberge ont donc annoncé la mise en place de plusieurs mesures pour dénicher ces milliers de travailleurs, à commencer par la pérennisation des avantages déjà implantés, l'an dernier, pour les enseignants à la retraite souhaitant venir prêter main-forte dans le réseau.

On avait déjà amélioré les conditions d’emploi, amélioré le salaire, des gens qui, ayant fait carrière en éducation, décident de revenir, à contrat ou comme suppléants, a souligné Jean-François Roberge.

Aujourd’hui, on vient pérenniser cette bonification, les gens qui reviennent sont au sommet de l’échelle salariale […] et en plus c’est sans pénalité sur leurs prestations de retraite. On avait attiré l’an passé, avec ces bonifications-là, plus de 700 retraités, a indiqué le ministre, qui affirme avoir bon espoir d'en attirer encore davantage.

24•60 : entrevue avec le ministre Jean-François Roberge.

Ces mesures concernant les retraités sont déjà en vigueur et ceux qui sont intéressés peuvent contacter les ressources humaines d'un centre de services scolaire ou la direction d'une école précise pour aller y prêter main-forte.

On ne peut pas tolérer de manquer de main-d’œuvre en éducation, c’est un service public essentiel, a souligné le ministre, qui évalue actuellement que le manque de main-d'œuvre est d'entre 200 et 300 enseignants à temps complet.

M. Roberge a ajouté qu'il avait l'intention de créer des contrats de remplacement annuels pour les suppléants, afin d'améliorer la stabilité dans les écoles et de diminuer la précarité pour ces travailleurs. Fini, donc, les contrats d'un jour pour les suppléants du réseau de l'éducation qui offrent des disponibilités récurrentes.

Recruter à l'étranger

Québec compte également sur des missions de recrutement à l'international, notamment en France et en Belgique, pour dénicher de nouvelles candidatures.

On en a fait des missions de recrutement, ça nous a permis d'embaucher ici pour le Québec une centaine de personnes dans la profession d'enseignants, a précisé le ministre Jean Boulet.

Les prochaines missions se dérouleront du 28 mars au 28 avril, a-t-il fait savoir.

La province compte par ailleurs lancer une opération de reconnaissance des acquis et des compétences, en plus de formations bonifiées et d'un service d'accompagnement, pour éliminer les barrières à l'entrée qui empêchent certains travailleurs d'œuvrer dans le réseau de l'éducation.

Cette annonce de MM. Boulet et Roberge s'inscrit dans le cadre de l'Opération main-d'œuvre, lancée le 30 novembre dernier, qui dispose d'un budget de 3,9 milliards sur cinq ans pour s'attaquer à la pénurie de travailleurs dans les secteurs prioritaires, soit la santé, l'éducation et les services de garde.

Convaincre le personnel actuel de rester

S'ils saluent les efforts de Québec pour recruter des renforts, des syndicats croient que le gouvernement devrait davantage s'attarder aux conditions de travail pour rendre la profession d'enseignant plus attrayante.

Il va falloir penser à tous ceux qui depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois pensent à nous quitter, même s'ils ne sont pas rendus à la retraite, a affirmé la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement-CSQ, Josée Scalabrini.

La lourdeur de la tâche et le manque de clarté dans les consignes sanitaires découragent bon nombre d'enseignants, a relaté Mme Scalabrini à La Presse canadienne.

Environ une enseignante sur cinq décroche dans les cinq premières années, rapporte le vice-président à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec-CSN, Yves de Repentigny.

On peut bien subventionner les jeunes pour qu'ils persévèrent aux études, mais si les conditions de travail ne s'améliorent pas à la sortie des études, on risque de garder le même problème, a-t-il réagi, faisant référence aux bourses incitatives.

Selon lui, le recours aux retraités représente seulement une bonne solution à court terme. Si ces personnes sont retraitées, c'est qu'elles ont déjà notamment un certain âge. Elles ne pourront pas combler les besoins à très long terme. Elles vont vouloir profiter de leur retraite, a-t-il dit.

Mme Scalabrini voudrait que l'incitatif financier bénéficie à l'ensemble des retraités qui reviennent donner un coup de main et non seulement à ceux qui ont quitté le métier dans les six dernières années.

Quant à l'idée de devancer les affectations avant juillet, Mme Scalabrini espère que les centres de services scolaires et les syndicats locaux auront une certaine marge de manoeuvre afin d'éviter les mesures uniformes.

Avec les informations de La Presse canadienne

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