L’Outaouais sur ses gardes par rapport au déconfinement de l’Ontario, dit le CISSS

En Outaouais, les salles à manger des restaurants et les bars sont toujours fermés (archives).
Photo : Radio-Canada
Trop tôt pour déconfiner : les autorités de la santé de l'Outaouais estiment nécessaire de maintenir les restrictions en place pour limiter la propagation de la COVID-19.
Dans un point de presse tenu vendredi, la santé publique de l’Outaouais a dressé le bilan de la situation.
La bonne nouvelle, c’est que le nombre d'hospitalisations lié à la COVID-19 semble commencer à se stabiliser dans la région, à l’image de ce qui se passe dans l’ensemble de la province. On n'est plus en croissance exponentielle, grâce aux mesures et efforts investis par la population.
La Dre Brigitte Pinard, directrice intérimaire de la direction de la santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais, insiste sur la grande prudence qui s'impose néanmoins dans ce contexte toujours très fragile.
« On semble avancer dans la bonne direction, mais il faut demeurer très prudents pour maintenir une stabilisation difficilement acquise. »
La propagation du virus demeure soutenue dans la région
La spécialiste en médecine préventive assure suivre de très près la réouverture des écoles.
C'est possible qu’il y ait plus de transmissions avec les écoles. Il est important d'être prudents présentement [...] avant de lever les mesures populationnelles.
Elle ajoute que la pression demeure très forte sur le système de santé de l'Outaouais.
Depuis le début de l’année, il y a en moyenne 66 nouvelles hospitalisations par semaine en lien avec la COVID-19. La moyenne d’âge de ces patients est de 66 ans.
Le cinquième de ces patients ne sont pas adéquatement vaccinés.
Pour affronter cet afflux d’hospitalisations, la capacité hospitalière du CISSS
de l’Outaouais a été rehaussée. La région compte maintenant 150 lits désignés pour les patients touchés par la COVID-19. Un maximum de 14 lits aux soins intensifs leur sont réservés.Une gestion serrée de l’accès à ces lits est faite quotidiennement dans l’ensemble de la région
, atteste le Dr Nicolas Gillot, directeur des services professionnels et de la pertinence clinique du CISSS de l'Outaouais.
Le professionnel de la santé avance que beaucoup de travail est accompli en amont par les groupes de médecine familiale (GMF) pour augmenter la capacité de prendre en charge les patients et ainsi éviter l'encombrement aux urgences. Une clinique d’accès spécialisée a aussi été créée, afin de permettre les congés précoces de patients à l’urgence et leur prise en charge en moins de 48 heures pour un suivi par des médecins spécialistes.
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Il faut soutenir ceux qui nous soutiennent
Le Dr Gillot a tenu, vendredi, à lancer un appel à la population.
La population doit nous aider. C’est possible en évitant de se présenter à l’urgence si possible.
Il rappelle d'ailleurs que plusieurs autres solutions existent.
Le réseau hospitalier mise aussi sur les proches aidants pour soulager le personnel. Ces personnes peuvent notamment aider leur proche hospitalisé à se rendre à la toilette ou leur faire à manger. Le Dr Gillot précise qu'il est cependant primordial que ces proches aidants portent les équipements de protection adéquats pour accomplir ces tâches.
Par ailleurs, quelque 400 employés de la santé sur les 12 000 que compte l'Outaouais manquent actuellement à l’appel en raison de la COVID-19, selon le portrait de la situation communiqué vendredi par le CISSS
de l’Outaouais.La situation s'améliore graduellement selon les autorités, puisqu'au plus fort de la crise plus de 700 travailleurs de la santé touchés par le coronavirus étaient absents.