Péribonka : le déménagement du Musée Louis-Hémon toujours sur la glace
Le déménagement du Musée Louis-Hémon se fait toujours attendre.
Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis
Des citoyens et des élus de Péribonka sont à bout de patience devant les délais interminables qui repoussent sans cesse le déménagement du Musée Louis-Hémon au cœur du village.
Le projet du Chantier touristique Péribonka est toujours sur la glace même si Québec a donné son feu vert il y a 20 mois.
Depuis, la Municipalité a fait construire une caserne de pompiers et un bâtiment devant abriter l’hôtel de ville, la bibliothèque municipale et les organismes locaux. La Maison Samuel-Bédard a aussi été déménagée sur un nouvel emplacement.
Malgré ces gestes concrets, la pièce maîtresse de ce vaste chantier se fait toujours attendre, soit le déménagement du Musée Louis-Hémon. Le président du conseil d’administration du musée, Richard Hébert, en a plus qu’assez.
« J'en ai plein ma claque d'attendre. Pour la population, c'est ce qui va relancer le village de Péribonka pour les 25, 30, 40 prochaines années. »
La députée caquiste de Roberval, Nancy Guillemette, explique que le projet de déménagement du musée chemine. Elle rappelle que l'église qui doit accueillir les collections a été désacralisée et que la Maison Samuel-Bédard a été rapatriée dans le village.
Or, Québec affirme que le projet est désormais bloqué en raison d'un dépassement de coûts. Il est évalué à 1,8 M$ selon le ministère de la Culture et des Communications (MCC).
La mairesse Guylaine Proulx est consternée. Elle affirme qu’elle n’avait jamais entendu parler de ce dépassement de coûts important avant que Radio-Canada ne le lui apprenne. Je trouve ça inacceptable
, indique-t-elle en entrevue.
Manque de transparence
Les promoteurs dénoncent maintenant un manque de transparence du MCC
et de sa ministre Nathalie Roy.Mme Roy, on ne sait pas si le projet est sur son bureau, ni quand, comment, dans quelle époque et dans quelle galaxie elle va l'accepter, cette histoire-là
, dénonce Richard Hébert.
Québec avait déjà promis d'investir 2,5 millions de dollars dans le projet.
« On ne reculera pas. Ce qu'on fait présentement, c'est d'aller voir si on est capable d'aller chercher un peu plus pour soutenir encore plus la population et le milieu. »
Les citoyens s'impatientent devant la longueur des démarches et les retards.
Ça va faire virer l’économie, les touristes, le camping, la marina et les chalets
, rappelle Régine Martel, qui mise beaucoup sur ce projet pour développer la municipalité.
L’ex-maire et ex-député Denis Trottier est aussi irrité par ce qu’il observe.
Ce qui me choque, c’est que, quand c’est le temps de donner de l’argent pour la culture dans de grandes villes comme Québec ou Montréal, on trouve toujours de l’argent. Quand c’est un petit village, on dirait qu’on n'est pas sûr. Pourtant, on le voit, il y a un retour vers les régions. C’est le temps justement d’appuyer ça
, indique-t-il.
Nancy Guillemette tente de se faire rassurante et avance que cette saga devrait connaître son dénouement d’ici quelques semaines.
D'après le reportage de Mélissa Paradis