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La vaccination est maintenant obligatoire pour les camionneurs qui entrent au Canada

Des camions immobilisés attendent de franchir la frontière canadienne.

Depuis minuit samedi, les camionneurs qui franchissent la frontière canadienne doivent être entièrement vaccinés s'ils veulent éviter une quarantaine de deux semaines.

Photo : afp via getty images / GEOFF ROBINS

Radio-Canada

Depuis minuit samedi, les camionneurs qui franchissent la frontière canadienne doivent être entièrement vaccinés. Les camionneurs transfrontaliers canadiens qui ne le sont pas devront être placés en quarantaine, et les camionneurs américains pourront être refoulés avec leur cargaison.

L’industrie du camionnage estime que cette mesure mettra à l’écart environ 26 000 camionneurs – soit 15 % des effectifs – alors qu’il y a une pénurie de main-d'œuvre dans ce secteur.

L’impact le plus important devrait se faire sentir dans le panier d’épicerie, prévoient certains analystes. Le secteur agroalimentaire sera le plus touché par les retards de livraison dans de nombreuses épiceries.

C’est un poids de plus sur les chaînes d’approvisionnement, qui sont déjà largement éprouvées, indique le professeur émérite à HEC Montréal, Jacques Nantel.

« C’est surtout dans le secteur alimentaire, notamment dans les produits frais, [que] cela va avoir un impact, [comme] sur les fruits et les légumes. »

— Une citation de  Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal

Les consommateurs doivent s’attendre à ce que les tablettes des supermarchés soient moins remplies et que plusieurs produits coûtent plus cher.

Cette mesure crée un fardeau supplémentaire pour toute la chaîne d’approvisionnement, mentionne Mélanie Parent, directrice générale de Transport Harold Carruthers inc et Transport Lau-Ann. Il va y avoir des délais. Le transport va en subir, et donc, les entreprises et le consommateur aussi, poursuit-elle.

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, persiste et signe : il croit que la décision d’exiger des camionneurs transfrontaliers d’être entièrement vaccinés est nécessaire pour protéger la santé des Canadiens et des camionneurs eux-mêmes.

Mesure exagérée

De leur côté, les camionneurs trouvent la mesure exagérée parce qu’ils ne sont pas en contact étroit avec beaucoup de gens lorsqu’ils sont aux États-Unis, plaident-ils.

« [Durant] la première vague, les camionneurs étaient considérés comme des héros, et là, avec la réalité qu’ils ont, isolés dans un habitacle, ils représenteraient un risque de contamination? »

— Une citation de  André Durocher, responsable de la sécurité au groupe Trans-West

Pourquoi à ce moment-là faire une mesure qui vient pénaliser non seulement l’industrie du camionnage, mais aussi les consommateurs et la population? se demande encore M. Durocher, qui rappelle que les camionneurs ne sont pas moins nombreux que la population générale à être vaccinés contre la COVID-19.

Plus tôt cette semaine, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ) avait indiqué que cette nouvelle exigence aurait des répercussions dans la province, puisque ce refus d'entrée au pays représentera entre 12 000 et 16 000 camionneurs de moins sur la route, alors que l'industrie est déjà aux prises avec une grave pénurie de camionneurs.

Environ 26 000 des 160 000 conducteurs qui effectuent régulièrement des trajets transfrontaliers seront mis à l'écart en raison de l'obligation vaccinale, ont prévenu l'Alliance canadienne du camionnage et l'American Trucking Association, qui croient aussi que cela entraînera des hausses de prix des marchandises, comme la nourriture ou les appareils médicaux.

Restrictions imposées par les États-Unis le 22 janvier

Les États-Unis se préparent à imposer des restrictions similaires aux camionneurs canadiens dès le 22 janvier.

Soulignons qu'il y a eu une certaine confusion cette semaine entourant l'imposition de la vaccination obligatoire ou d'une quarantaine pour les camionneurs canadiens qui entrent au pays, lorsque l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a annoncé mercredi le report de la mesure.

Ottawa a fait marche arrière dès le lendemain, précisant que la règle entrerait bel et bien en vigueur à compter du samedi 15 janvier, comme annoncé en novembre dernier.

Avec des informations de Jérôme Bergeron et de La Presse canadienne

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