•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

La petite enfance mise à l’épreuve par la vague Omicron

Des enfants dans une garderie

La situation dans les garderies au Manitoba est loin d'être reluisante, notent les gens du secteur.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Manque d'équipements de protection individuelle et stress permanent entraîné par la gestion des cas de COVID-19 : c'est la situation actuelle dans les garderies du Manitoba. Pour y remédier, les professionnels du secteur demandent plus d'appui du gouvernement et appellent les autorités à placer les garderies au cœur des politiques de santé publique.

La professeure de sociologie à l'Université du Manitoba et militante pour la petite enfance, Susan Prentice qualifie la situation de grave. Il y a un problème majeur pour les éducatrices et pour les enfants. Le secteur souffre énormément, affirme-t-elle.

Elle se réfère à une récente étude menée par des chercheuses de l'Université du Manitoba, dont elle fait partie. Le sondage qui a rejoint plus de 330 garderies représentant plus de 4000 éducatrices révèle une situation préoccupante en lien avec la COVID-19.

Dans les garderies qui ont répondu à notre sondage, nous avons découvert que les trois quarts avaient eu au moins une fois un enfant avec des symptômes et qu'une grande partie des éducatrices était malade de la COVID-19, indique-t-elle.

Susan Prentice.

Susan Prentice, professeure de sociologie à l'Université du Manitoba et défenseuse de longue date des services de garde d'enfants.

Photo : CBC / Jaison Empson

La sociologue affirme que le sondage fait également ressortir un manque criant d'équipements de protection individuelle.

Les éducatrices ont besoin d'un meilleur niveau de protection, dit-elle. Elles ont besoin de meilleurs masques, mais aussi d'un accès aux tests rapides pour savoir si elles sont infectées ou pas. Les enfants aussi ont besoin de tels tests, note-t-elle.

Selon Susan Prentice, s'ajoute à cela un besoin d'avoir une information juste, de s'assurer que les éducatrices sont au fait des nouvelles les plus récentes et que leurs besoins sont pris en compte dans les politiques mises en place par le gouvernement.

La directrice de la garderie Les P'tits Brisous à La Broquerie, Andrée Rémillard note que l'arrivée du variant Omicron, plus contagieux, a créé un stress supplémentaire pour les centres de la petite enfance. Lorsqu'il y a par exemple un cas de COVID-19, c'est le centre qui doit aviser tous les contacts étroits, dit-elle.

Il y a tout un nouveau fardeau administratif qui repose sur les directions des centres. Et c'est beaucoup parce qu'avec Omicron, il y a plus de cas et la transmission est plus rapide, fait-elle remarquer.

Mme Rémillard rappelle que les employés des garderies ne pas sont des spécialistes de la pandémie, mais qu'ils se retrouvent souvent à le devenir, compte tenu de la situation.

Une femme sourit.

Anick-Lia Pehe, directrice générale de la garderie Les Petits Génies à Lorette et à Winnipeg.

Photo : Radio-Canada

La directrice des garderies Les Petits Génies à Lorette et à Winnipeg, Anick-Lia Pehe dit faire face à un problème d'effectifs parce les employés qui ont des symptômes préfèrent rester chez eux plutôt que de venir au travail, même s'ils sont vaccinés.

Ça pose beaucoup de problèmes par rapport au ratio employé/enfants, explique-t-elle.

Elle déplore aussi l'absence d'aide financière pour effectuer certaines améliorations dans ses garderies. Depuis quelques jours, elle affirme recevoir par courriel des offres d'une entreprise spécialisée dans la filtration de l'air, mais faute de moyens, elle ne peut effectuer de tels travaux.

Il n'y a pas une subvention quelconque de la part du gouvernement par rapport au système de purification d'air dans les garderies. C'est nous qui payons toujours les produits désinfectants, regrette-t-elle.

Pour remédier à la situation, Susan Prentice préconise de mettre la petite enfance au cœur de la santé publique et des politiques publiques. Et cela pour de multiples raisons.

C'est grâce aux garderies que les parents docteurs, infirmières ou camionneurs peuvent travailler. Tout le marché du travail a besoin des services de garde, conclut-elle.

Notre dossier COVID-19 : ce qu'il faut savoir

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...