Le Bas-Saint-Laurent enregistre son meilleur bilan migratoire en 20 ans

La population du Bas-Saint-Laurent a augmenté au cours des dernières années (archives).
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Le Bas-Saint-Laurent gagne en popularité. Pour une troisième année de suite, la population de la région est en croissance, une tendance que la pandémie semble avoir exacerbée.
En 2020-2021, le solde migratoire de la région (soit le nombre de personnes qui s'y sont installées moins le nombre de personnes qui l'ont quittée) s'est établi à 1597 personnes.
Les gains avaient déjà commencé à fortement augmenter en 2019-2020 au Bas-Saint-Laurent
, explique Anne Binette Charbonneau, démographe à l'Institut de la statistique du Québec. Cette année, ils ont doublé par rapport à l'année dernière
, dit-elle.
« Les gains de la dernière année sont les plus forts qui ont été enregistrés depuis que les données sont disponibles. »
Il s'agit donc de la hausse la plus marquée depuis les 20 dernières années au Bas-Saint-Laurent. Jusqu'en 2018-2019, la population de la région, au contraire, allait toujours en décroissant.
Toutes les MRC en croissance
Pour une deuxième année de suite, toutes les MRC
de la région sortent gagnantes de leurs échanges migratoires. Alors qu'auparavant, la population tendait à baisser en dehors des villes-centres, l'engouement se fait sentir partout sur le territoire.Ce sont des tendances que l'on voyait déjà, mais qui sont amplifiées dans les deux dernières années. Donc l'effet pandémie aurait amplifié un phénomène qui se dessinait déjà
, explique Anne Binette Charbonneau.
Même si le Témiscouata a presque triplé ses gains cette année, les MRC
de Rimouski-Neigette et de Rivière-du-Loup demeurent cependant celles qui attirent le plus, explique la directrice générale de l'organisme La Sphère de l'emploi, qui chapeaute les activités de Place aux jeunes. Et l'engouement va en augmentant, dit-elle.« On remarque vraiment une recrudescence. [...] On a dû, à Rivière-du-Loup et Rimouski, embaucher une ressource supplémentaire dans le cadre de Place aux jeunes juste pour pouvoir répondre à la demande grandissante. »
Comme les services de Place aux jeunes sont réservés au 18-35 ans, une autre ressource a aussi été embauchée en mai dernier pour accompagner les personnes de 36 ans et plus qui souhaitent s'établir au Bas-Saint-Laurent. Les cibles annuelles que l'organisme s'était fixées sont presque toutes déjà atteintes.
Sur une cible de 25 candidats accompagnés, on est rendus à 38 pour la moitié de l'année et au niveau des migrations réussies, pour un 6, 7 mois d'activités, on est déjà à 12 sur un objectif de 18
, explique Mme Lapierre.
Les décès toujours plus nombreux que les naissances
Si de nombreuses personnes ont choisi de venir s'installer au Bas-Saint-Laurent, l'accroissement naturel de la population, lui, demeure négatif. Depuis neuf ans, les décès y sont plus nombreux que les naissances, une tendance qui risque de se poursuivre, puisque près de 30 % de la population est âgée de 65 ans et plus.
C'est pourquoi, si les chiffres sont encourageants, les efforts doivent se poursuivre, estime Marie-Claude Lapierre.
On peut surfer un peu sur cette vague, mais il faut poursuivre les efforts de promotion [...] et si on veut garder les gens ici, il faut aussi travailler au niveau de la rétention
, dit-elle.
En attendant, le manque de logements demeure le principal obstacle à l'accueil de nouveaux arrivants dans la région. Selon Mme Lapierre, plusieurs personnes ont dû abandonner ou reporter leur projet de s'installer en région en raison de cette pénurie.
Ailleurs au Québec, plusieurs régions ont fait des gains au détriment des grands centres. Les régions bordant les grandes villes sont celles qui ont connu la plus forte hausse, tandis que certaines régions dites éloignées
, soit le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, ont connu des hausses inégalées au cours des deux dernières décennies.