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Le retour en classe soulage bien des parents au Québec, mais soulève des questions

Les élèves du primaire et du secondaire du Québec retourneront sur les bancs d’école lundi, ce qui réjouit des parents déjà éprouvés par l’enseignement à distance. Mais certains, plus ambivalents, craignent que les mesures sanitaires en place ne soient pas suffisantes pour assurer un environnement scolaire sécuritaire.

Une famille composée de deux parents et de quatre enfants installée autour d'une table. Plusieurs portent un masque.

La famille Pelletier-Lemay doit composer avec l'école à distance depuis quelques jours et il s'agit de tout un défi de gestion et de coordination.

Photo : Radio-Canada / Anne-Louise Despatie

Édith Lemay et Sébastien Pelletier ont quatre enfants, dont trois d’âge scolaire. Chaque jour, il faut aider les plus vieux à se brancher à leurs nombreux rendez-vous virtuels et superviser les périodes de travail autonome. « Un agenda de ministre en plus de mon travail », dit avec ironie la mère de famille.

C’est vrai que l’improvisation est moins grande qu’au printemps 2020. Les semaines les plus longues de nos vies, se rappelle Édith Lemay en riant. Malgré tout, cela ne fait que quelques jours que le couple est replongé dans l’école à la maison et, déjà, la fatigue s’est installée.

C’est un acte d’équilibriste qu’on doit faire comme parent. On s’arrange, mais on a hâte que ça finisse!

Une citation de Sébastien Pelletier, père de Laurent, Collin, Léo et Mia

On fait tout et, en même temps, on ne fait rien comme il faut, lance sa conjointe, un peu découragée. Tu as l’impression d’être un mauvais professeur, un mauvais parent, ta maison est en désordre et tu fais ton travail à moitié.

Une mère et deux enfants à table, qui préparent leurs travaux scolaires.

Édith Lemay accompagne ses enfants dans la reprise de leur travail scolaire après la pause du dîner.

Photo : Radio-Canada / Sébastien Lamothe

COVID-19 : tout sur la pandémie

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Une représentation du coronavirus.

Même si la gestion au quotidien est exigeante, même si les enfants ont reçu leur première dose de vaccin, la mère de famille hésite quand on lui demande si elle a hâte au retour en classe le lundi 17 janvier, qui a été confirmé une fois pour toutes mercredi soir. Sa famille a réussi à éviter la COVID-19 jusqu’à présent et elle aimerait que ça reste ainsi.

Gérer différemment les cas et les contacts

Surtout, elle craint les isolements à répétition et l’imprévisibilité des allers-retours entre l’école et la maison au gré de l’apparition de nouveaux cas.

De nouveaux cas de COVID-19 sont inévitables et risquent d’être très nombreux, si on se fie à l’expérience des derniers jours dans les écoles spécialisées, le seul milieu scolaire qui a rouvert ses portes au lendemain des Fêtes.

Toutefois, une nouvelle recommandation émise par la santé publique et dont Radio-Canada a obtenu copie laisse penser que les fermetures de classes au primaire seront limitées. Celle-ci préconise de n’envoyer en isolement, pour cinq jours, que les enfants de moins de 12 ans symptomatiques ou positifs à la COVID-19, ainsi que ceux qui ont été en contact avec un cas positif côtoyé à la maison, mais pas en classe.

Benoit Tessier, père de deux enfants au primaire, trouve que l’idée a du bon, mais a hâte d’avoir des détails à son sujet. Limiter les fermetures de classes, c’est intéressant, lance-t-il, avant de nuancer. Mais il faut s’assurer qu’on soit mis au courant lorsqu’il y a eu un cas positif dans une classe et qu’on ait accès aux tests rapides pour pouvoir gérer le risque.

Un retour en classe essentiel, selon certains

Benoit Tessier se rappelle les effets négatifs que l'école virtuelle a eus pour son garçon au printemps 2020 et est résolument pour un retour rapide en classe. C’est essentiel pour les enfants et pour leur développement, dit-il. L’enseignement à distance, ce n’est pas viable pour assurer la motivation et l’apprentissage des enfants.

Une fille photographiée de dos, assise en train de participer à une réunion virtuelle avec ses camarades de classe depuis sa résidence familiale

La fillette de Benoit Tessier, en maternelle, participe à une réunion virtuelle avec son enseignante et ses camarades de classe.

Photo : Benoit Tessier

Je pense qu’aujourd’hui on a les outils pour faire en sorte que la rentrée scolaire se fasse de manière sécuritaire. Reste à les utiliser. Maintenant que les enfants ont accès à la vaccination, je crois que les craintes sont au minimum.

Une citation de Benoit Tessier, père de deux enfants au primaire

Il est d’autant plus rassuré que le taux de vaccination à l’école de ses enfants est largement supérieur à la moyenne provinciale d’un peu moins de 60 % pour les jeunes de 5 à 11 ans.

Kévin Roy, président de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), ajoute que l’appui d’une centaine de pédiatres à la réouverture rapide des classes a calmé les craintes de certains parents.

Il réitère que la place des enfants est à l’école et affirme que bien des parents seront heureux de la reprise des cours en présentiel lundi. Mais il pense qu’il reste plusieurs choses à faire pour rendre les milieux scolaires davantage sécuritaires.

Il déplore la suspension de la vaccination des enfants dans les écoles primaires et demande l’accès aux tests rapides au secondaire, à des masques N95 pour le personnel. Il réclame aussi un meilleur plan d’aération des classes et des protocoles de gestion des cas clairs pour les parents.

Même son de cloche de la part du pédiatre Olivier Drouin. Je crois fermement que les enfants doivent retourner en classe le plus tôt possible. Mais je crois également que plusieurs mesures supplémentaires doivent être prises pour mitiger la contamination et la transmission dans les classes, dit-il.

Le pied sur l’accélérateur doit être mis au niveau de la vaccination des enfants; 60 % de taux de vaccination, ce n’est pas assez. On doit donner un coup de barre.

Une citation de Dr Olivier Drouin, pédiatre et clinicien chercheur au CHU Sainte-Justine

Bien des questions en suspens

Si l’expérience de la classe à la maison n’a pas été trop pénible pour Kévin Roy, de la FCPQ, il dit comprendre qu’elle puisse l’être pour des familles plus vulnérables, allophones, monoparentales ou encore avec un enfant avec des besoins particuliers.

Le père supervise son fils qui est devant un ordinateur portable pour suivre ses cours en ligne depuis chez lui

Kévin Roy supervise son fils Dérek, en cinquième année, qui suit ses cours en ligne depuis un espace de travail aménagé dans la résidence familiale.

Photo : Gracieuseté : Kévin Roy

Le retour en classe, c’est un soulagement pour plusieurs parents, mais plusieurs questions demeurent, résume Kévin Roy. Quel est le protocole clair à suivre si un enfant est positif? Serons-nous avisés s’il y a des cas dans la classe? énumère-t-il.

Le gouvernement ne nous a pas rassurés. Qu’est-ce qui a changé depuis qu’on a fermé en catastrophe le réseau scolaire au complet le 20 décembre pour justifier cette réouverture des écoles?

Une citation de Sylvain Martel du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec

Sylvain Martel, de son côté, se montre assez sceptique quant aux derniers développements. Clairement, la stratégie a changé depuis les Fêtes. Il va falloir qu’on nous l’explique!

Sur Twitter, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a indiqué que des détails supplémentaires quant au retour en classe seraient annoncés en journée jeudi.

Son attaché de presse, Florent Tanlet, réitère d’ici là que les écoles sont sécuritaires, que de nouveaux cas de COVID-19 sont inévitables, en effet, mais que plusieurs mesures ont été ajoutées pour assurer la sécurité des enfants dans les écoles, dont la vaccination des 5 à 11 ans, l'accès à la troisième dose pour les enseignants et le déploiement des tests rapides dans les écoles primaires et les pharmacies.

Avec la collaboration d’Anne-Louise Despatie

Une famille de deux parents et de quatre enfants installée autour d'une table. Plusieurs portent un masque.

L'école en pandémie : un défi de gestion au quotidien avec 4 enfants. Le reportage d'Anne-Louise Despatie.

Photo : Radio-Canada / Anne-Louise Despatie

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