Victoria, un havre de paix pour les oiseaux migrateurs

Le refuge fait 30 km de long et couvre 1840 hectare d’eau marine et de rivage.
Photo : Radio-Canada / ALEXANDRE LAMIC
Le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria est le plus ancien sur la côte pacifique canadienne. Créé en octobre 1923, il offre un habitat essentiel pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux côtiers et marins, dont plusieurs figurent sur la liste fédérale des espèces en péril.
Ce refuge urbain fait 30 km de long, enclavé entre 5 municipalités : Victoria, Oak Bay, Saanich, Esquimalt et View Royal.
Selon Environnement et Changement climatique Canada, la partie du refuge proche de Oak Bay est l’une des aires d’hivernage importantes de la région pour les oiseaux migrateurs.
En hiver, la population s’élève à environ 4200 oiseaux répartie en 21 espèces.
Bien que de nombreuses espèces soient seulement présentes à cette période de l'année, plusieurs, comme le cormoran pélagique, résident en permanence dans le refuge.
Jacques Sirois, président des amis du refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, rappelle que le refuge fonctionne également grâce à des bénévoles très dévoués qui lancent de nombreuses initiatives comme le nettoyage et la réhabilitation de certaines parties du site.
Dans les années 1990, des bénévoles ont lancé un programme de recensement mensuel des oiseaux côtiers pour suivre l'évolution des populations. Le programme est toujours actif et toutes les données sont envoyées sur la plateforme eBird, de l'Université Cornell, aux États-Unis.
« On a observé depuis 30 ans une diminution importante de plusieurs espèces d’oiseaux, grâce à ces inventaires d’oiseaux côtiers mensuels. »
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Créé pour contrôler la chasse
Le refuge du Havre-de-Victoria a été originellement créé pour contrôler la chasse aux oiseaux migrateurs, particulièrement la bernache cravant, une petite oie de mer qui se nourrit souvent d’algues marines et de zostères près des côtes.
Répandue au dernier siècle, elle était prisée pour le repas de Noël. Après une baisse notable et préoccupante du nombre de bernaches cravants en hiver, plusieurs refuges d’oiseaux migrateurs ont été créés dans les années 1920 pour réduire la chasse commerciale des oiseaux.
Comme le souligne Environnement et Changement climatique Canada, les programmes de restauration écologique et de rétablissement des espèces sauvages des dernières décennies, ainsi que la création d’une usine de traitement des eaux usées ont contribué au retour d’espèces sauvages qui n’avaient pas été observées depuis plus de 50 ans dans la région.
« Le but, c’est de faire une connexion entre la population urbaine et la nature. »
En 2015, le refuge a été reconnu par Nature Canada comme faisant partie du programme CommuNature en raison de sa faune et de sa flore côtières et marines exceptionnelles. Le programme CommuNature incite les jeunes à établir un contact direct avec les milieux naturels et la biodiversité dans le cadre d’activités éducatives.