Le Nouveau-Brunswick pourrait atteindre 5500 nouveaux cas par jour à la fin du mois
La santé publique ne recommande pas de nouvelles restrictions pour le moment.

La médecin hygiéniste en chef Jennifer Russell, la pdg du Réseau de santé Vitalité, Dre France Desrosiers, le pdg par intérim du Réseau de santé Horizon, Dr John Dornan, et l’épidémiologiste en chef de la province, Mathieu Chalifoux, ont présenté leurs projections sur l'évolution de la pandémie au Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Le Nouveau-Brunswick pourrait signaler jusqu'à 5500 nouveaux cas de COVID-19 par jour à la fin janvier ou au début février, ainsi que 220 hospitalisations simultanées. Si rien ne change, c'est le scénario pour lequel se prépare la province en raison de la propagation fulgurante du variant Omicron.
Le Nouveau-Brunswick a présenté mardi après-midi ses nouvelles projections sur l’évolution de la pandémie de COVID-19.
Nous sommes au début d'une vague très importante. Ça commence tranquillement, mais ça va nous tomber dessus comme jamais au cours des deux ou trois prochaines semaines
, a dit le pdg par intérim du Réseau de santé Horizon, le Dr John Dornan, lors de la séance d'information technique.
« Nous sommes presque à la deuxième année de cette pandémie, mais le pire est encore à venir. »
1033 nouveaux cas en 24 heures
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le Nouveau-Brunswick enregistre plus de 1000 cas de COVID-19 en une seule journée.
Selon la santé publique, 191 personnes ont obtenu un résultat positif à la suite d'un test PCR et 842 personnes ont enregistré un résultat positif à un test de dépistage rapide.
La santé publique prévient toutefois que ces chiffres ne devraient pas être considérés comme une représentation fidèle
de la situation.
Bien que nous encouragions tous les gens à enregistrer leur résultat positif à un test de dépistage rapide, nous savons que ce n’est pas tout le monde qui le fera. Nous devons garder à l’esprit que ces données sont autodéclarées et qu’elles ne font que nous donner une idée du nombre réel de cas positifs
, précise la médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, la Dre Jennifer Russell.
Un nouveau record des hospitalisations
Cette mise à jour sur les prévisions des autorités de la santé survient alors que la province atteint des sommets d’hospitalisations, avec 88 personnes hospitalisées mardi, dont 14 aux soins intensifs.
De ce nombre, 35 personnes ont été hospitalisées pour une autre raison que la COVID-19 et ont obtenu un résultat positif après leur admission.
L’épidémiologiste Mathieu Chalifoux explique que même si le variant Omicron est moins virulent que le variant Delta, sa forte transmissibilité fait en sorte que les hospitalisations vont continuer à atteindre des niveaux record. Il estime que pour chaque 1000 cas de COVID-19, le variant Omicron cause environ 10 hospitalisations, comparativement à 60 pour le variant Delta.
Vers un isolement massif
De plus, la province estime qu'environ 7 % de la population pourrait se retrouver en isolement en même temps. L’épidémiologiste en chef de la province, Mathieu Chalifoux, explique qu'il arrive à ce chiffre en calculant le nombre moyen de personnes par ménage.
Il précise qu'en calculant les personnes qui doivent s'isoler pendant plus de 5 jours, notamment les personnes non vaccinées, ce pourcentage pourrait être encore plus élevé.
Les hôpitaux en alerte
Les hôpitaux du Nouveau-Brunswick se préparent à faire face à une importante augmentation des hospitalisations.
Toutefois, des centaines de travailleurs de la santé sont malades ou en isolement et les hôpitaux sont en phase d’alerte maximale.
Mardi, 377 travailleurs de la santé n'étaient pas en mesure de se présenter au travail en raison de la COVID-19 (dont 142 dans le réseau Vitalité et 164 dans le réseau Horizon). Nous ne pouvons pas travailler dans un tel environnement
, dit le Dr John Dornan.
Dans certains cas, les travailleurs de la santé qui ont contracté la COVID-19 sont encouragés à retourner au travail après 5 jours d'isolement – plutôt que 10 jours– s'ils obtiennent un résultat négatif à un test de dépistage.
Dans certains de nos hôpitaux et certaines de nos unités, nous sommes à un niveau de crise et nous demandons aux gens de revenir même plus tôt que 5 jours
, explique le Dr John Dornan.
La pdg
du Réseau de santé Vitalité, la Dre France Desrosiers, ajoute que ces mesures ont comme objectif de maintenir les services essentiels comme : les services d’urgence, les opérations chirurgicales urgentes, les soins intensifs, la dialyse, l’obstétrique et l’oncologie.Pourquoi pas de nouvelles mesures?
La médecin hygiéniste en chef, Jennifer Russell, a participé à cette séance d'information technique. Elle a encouragé les gens à se préparer à être malades ou à devoir aider un proche malade.
Vous devez faire un plan et vous préparer en ayant certains produits à votre disposition, comme des mouchoirs, des médicaments pour la douleur, un thermomètre, des repas faciles à préparer, des liquides comme le Pedialyte ou la Gatorade pour vous hydrater
, a-t-elle dit.
Il n'a toutefois pas été question d'imposer des restrictions supplémentaires pour freiner la propagation du virus.
De nombreuses personnes me posent cette question ces derniers jours. Nous évaluons des facteurs qui nous permettent d'évaluer [si ont doit changer de phase] et nous suivons l'évolution de la situation d'heure en heure. Nous tentons de trouver un équilibre entre les risques pour le système de santé et les conséquences négatives de nouvelles restrictions
, a expliqué la Dre Jennifer Russell.
Voici les facteurs qu'évalue la santé publique pour recommander un changement de phase :
- l’augmentation de la moyenne sur 7 jours du nombre de nouveaux cas;
- un taux de positivité de 15 % dans la province ou dans une seule zone;
- 100 hospitalisations actives ou 50 hospitalisations actives aux soins intensifs;
- une augmentation de la moyenne sur 7 jours du nombre de nouvelles admissions;
- l’incapacité pour les ressources de la santé publique de maintenir et de gérer la recherche des contacts.
Higgs évalue la vaccination obligatoire
Lundi soir, le premier ministre Blaine Higgs a affirmé qu’il évalue la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour tous les Néo-Brunswickois admissibles.
Aucun élu n'était présent pour répondre aux questions des médias, lors de la mise à jour mardi après-midi.
Les adultes de 18 ans et plus peuvent désormais prendre rendez-vous pour obtenir une dose de rappel si cinq mois se sont écoulés depuis leur deuxième dose. Lundi, 26 % des adultes admissibles avaient reçu leur dose de rappel et 83,2 % de la population avait reçu deux doses.