Laval avance 50 millions de plus pour son futur complexe aquatique

Le complexe aquatique de Laval comprendra une section accessible au grand public.
Photo : Ville de Laval
Le nouveau conseil municipal de Laval se penchera cette semaine sur un des dossiers les plus épineux des dernières années sur l'île Jésus : un projet dont les coûts ne cessent de grimper depuis son dévoilement en 2017.
Les élus voteront pour libérer 50 millions de dollars initialement affectés à la gestion des déchets dans le but de consacrer cette somme au futur complexe aquatique de la ville, qui doit voir le jour près du Cosmodôme, entre la rue Terry-Fox et l'autoroute 15.
Le projet est maintenant évalué à 125 millions de dollars, a fait savoir l'administration du maire Stéphane Boyer par communiqué, lundi. C'est donc dire que sa valeur estimée aujourd'hui est deux fois plus élevée que les 61 millions prévus au départ.
Cette somme inclut les 20 millions annoncés en juin dernier par Québec et Ottawa. Elle comprend aussi les 10 millions qui ont déjà été dépensés, essentiellement pour les plans et devis ainsi que pour les fondations, qui sont déjà visibles aux abords de l'autoroute.

Les fondations sont déjà coulées sur le site qui doit normalement accueillir le futur centre aquatique de Laval.
Photo : Radio-Canada / Marc Verreault
Selon Anis Telmat, conseiller politique du maire Boyer, un contrat de conception-construction sera soumis à l’approbation du conseil municipal en février. Les travaux préparatoires devraient recommencer avant la fin de l'hiver, dit-il, et le projet devrait être livré au cours de l'été 2024. Le contrat sera payé au comptant.
Les coûts explosent
Le complexe aquatique est dans les cartons de la Ville depuis janvier 2017, mais la facture a passablement grimpé en quatre ans.
En 2018, la Ville a dû annuler un appel d'offres, la plus basse soumission reçue étant de 46 % plus élevée que le budget prévu.
Elle a ensuite pris un pas de recul pour réévaluer le dossier, talonnée par une opposition en désaccord avec l'envergure du projet, qui aurait préféré la construction à coût moindre de plusieurs piscines de quartier.
L'administration de l'ancien maire Marc Demers, qui a annoncé son départ de la politique avant les élections municipales de l'automne dernier, a également résilié en février 2020 le contrat qu'elle avait conclu avec les gagnants d'un concours d'architecture.
Quelques mois plus tard, un appel de qualification a été lancé afin de redémarrer le projet. L'identité de la firme retenue sera annoncée le mois prochain.
L'opposition dénonce un fiasco complet
Les deux partis qui, outre le Mouvement lavallois de Stéphane Boyer, composent le conseil municipal ont tous deux dénoncé l'explosion des coûts du projet, lundi soir.
Les cinq élus d'Action Laval se sont dits sidérés devant l’annonce d’aujourd’hui
, évoquant un fiasco complet, un échec de gestion dès le départ
.
À l’heure où Laval manque d’infrastructures sportives et culturelles, ce gaspillage est désastreux.
Le chef par intérim du Parti Laval, Claude Larochelle, dénonce pour sa part un projet aussi déconnecté des besoins de nos citoyens que le maire lui-même
et regrette que les 50 M$ qui seront libérés mardi servent à construire un complexe aquatique plutôt qu'à protéger l'environnement.
Cela dit, l'opposition des deux formations risque fort de n'être pas suffisante pour contrecarrer la décision du maire Boyer, qui a été élue avec une forte majorité au conseil à l'automne.
Quatre ans de retard
Le futur complexe aquatique de Laval devait initialement servir à accueillir la finale des Jeux du Québec à l'été 2020. Pandémie oblige, l'événement a d'abord été remis à juillet 2021 avant d'être annulé en mars dernier.
Le projet prévoit la construction de trois bassins : un bassin récréatif avec jeu d’eau; un bassin de 50 mètres; et un bassin de plongeon comprenant une tour de 10 mètres. Il abritera aussi un studio d’entraînement multifonctionnel et une salle de conditionnement physique.
Le nouveau complexe pourra accueillir jusqu’à 875 baigneurs et 500 spectateurs.